-Ah ouais...hin hin... je vois de qui vous voulez parler, le Démon Écarlate! déclarait nonchalamment le barbe complètement alcoolisé. Et...Et vous savez ce type à la grâce de Freiya si vous voulez mon avis ! C'est un bon gladiateur.
-Je me fiche des rumeurs, dis-moi où je puis plutôt le trouver.
-Hoooola, doucement Mônsieur l'ensorceleur, votre impatience devrait être mise à profit au thêatre ou encore à la poésie, toute cette hardeur, touchait-il ses muscles en le dévorant du regard, pourrait explosée sur scène et alors vous...
-Fermez-la, l'interrompit Geralt ouvertement agacé, vous me faites perdre mon temps.

Le sorceleur détournait le pas de cet homme en invitant d'un geste du menton son élève à suivre. Ils ne comptaient pas s'arrêter à ce premier échec, ni même aux suivants. L'urgence commençait à se sentir dans le cœur de la jeune femme à son côté et ce depuis des semaines. Il était temps de retrouver Ciri et pour ce faire il fallait retrouver l'autre gamin présent ce jour-là dans l'espoir que sa mémoire n'apporte les pièces manquantes à celle de l'argentée. Chemin faisant à travers le port principal de l'île ils s’arrêtèrent dans une taverne, celle-ci semblait bien moins miteuse que les précédentes. Une pause s'imposait depuis le débarquement et ce fut Geralt qui dû l'imposer formellement.Il n'était pas dans ses habitudes de débarquer et aussitôt poser des questions, il fallait être subtile et ce fut sa nouvelle leçon auprès de la jolie apprentie. Là, installés tranquillement pour un court instant, une conversation fut surprise et de là le sujet relancé. Cette fois c'était un des marins du Capitaine Ashirasa, un mage noir récemment très réputé pour sa cruauté. Il était l'ami et le bras droit de ce chien de Leo Bonhart, un ex soldat professionnel et par la suite devenu assassin et chasseur de prime. LE Leo Bonhart chasseur avant tout de sorceleur.Le type était respecté et bien entendu détesté des sorceleurs. La bête Noire des sorceleurs. Il était à l'origine de leur éradication lui qui avait longuement commandité cette chasse. Il portait une énorme part de responsabilité dans le massacre des écoles de sorceleurs. Sa mort fut contée par Ashirasa qui à l'époque n'était que consultant, ami et manipulateur au bon service de Bonhart. Mais beaucoup racontent autre chose. Quoi qu'il en soit, on savait les grandes lignes, le Capitaine Arod Belmont, sorceleur de nature et d'ancienne profession s'était mis en tête de venger ses frères et alors une guerre navale eut lieue où s'en sortie vainqueur Bonhart. On dit qu'il serrait mort plus tard lors d'une mutinerie, des traîtres de sorceleurs. Mais, certains savent, car des survivants de l'équipage d'Arod s'étaient réfugiés aux alentours pour les moins chanceux. Ici, c'était le territoire d'Ashirasa et ses hommes, l'armée étant, derrière eux, il était difficile de contester la version d'Ashirasa devenu dés lors influent. Il ne pouvait perdre la face et révéler au monde que le grand Bonhart était mort vulgairement assassiné par un gamin. La réputation était l'habit de l'homme, c'est de là qu'il pouvait construire son paradis sur terre(l'homme en général, hein ^^ ).Les deux sorceleurs, de professions du moins, n'eurent pas la chance de convaincre un ivrogne de raconter son histoire qui semblait fort en rapport avec l'homme recherché.  Voilà ce qu'ils apprirent après quelques minutes  ;

"Quoi ? Vous voulez lui parler ? Bah c'est vous qu'ça r'garde mais faut voir avec son maître, Bragnar. Il tient la moitié des commerces du coin. Vous l'trouverez l'plus souvent au bordel ! J'sais pas trop c'qui s'trame mais je sais qu'Ashirasa va vanir demain le chercher et qu'on le pendra peut-être pour ses crimes. Pauvre gamin!"

Ils firent un bref résumé de ce qu'ils savaient, leur homme était esclave en attendant d'être peut être rendu un jour à la justice pour avoir participé à la mort du capitaine Bonhart. Mais ce qu'on omis de dire, c'est qu'il était lui-même le bras droit du capitaine Arod. Ashirasa avait une très grosse affaire à régler avec le gamin avant de pouvoir le céder à qui que ce soit. Ce n'était plus qu'une question de temps. Le duo se rendit alors aux portes du marchand d'esclave, Bragnar.  

-Quoi ?! Allez vous faire voir, j'vois pas en quoi c'chien pourrait vous être important. Il est réservé au maître de toute façon. Si je vous laisse l'approcher et que vous m'entourloupez, hein !
-Nous voulons simplement lui parler, même de loin !
-C'est pas qu'une question d'esclave, c'est un prisonnier... disait-il avec sérieux bien qu'on pouvait sentir qu'il était homme à négocier.  
-Erf... Ca m'est égal ce qu'il est, j'ai... nous devons à tout prix lui parler, je suis prêt à vous payer.
-Hmpff... Tu parles ma langue, enfin, sorceleur! T'es pas le premier à me dire ça, étranger et tu sais quoi ? Si tu veux j'autorise la minette à le voir et peut-être même à entrer dans la cage si tu as les moyens...
-... Je croyais que personne... démarrait Geralt toujours aussi formelle
-Te fous pas de moi toi non plus, sorceleur, si c'est les monstres que tu traques va en traquer ailleurs celui-ci est déjà pris. Mais si c'est parce que tu pense le trouver à ton goût, je peux te le faire amener dans une chambre... Il n'a pas de maladie, il est même très...
-Ca suffit, ça ne m'intéresse pas...bouillonnait Geralt en sentant la conversation tourner en rond.

Au moins il était possible de le rencontrer mais Bragnar n'accordait aucune confiance au sorceleur. Ainsi, ce fut l'élève qui reprit le flambeau pour calmer le jeu et décrocher cette entrevue de près ou de loin.


Et toi pendant ce temps... Pauvre petit esclave, voilà déjà une semaine que tu es là. Ta blessure guérie miraculeusement, elle te laissa un souvenir énorme, imprégné dans cette nouvelle chaire qui te paraissait bien plus...douce ou encore renforcée. Et ces tatouages des oreilles aux mollets qui s'étaient dévoilés comme par enchantement. T'avais tes théories mais toutes semblaient si loufoques que tu avais du mal à prendre du recul. Personne ici n'aurait pu t'écouter et de toute façon regarde autour de toi, tu es seul. Seul dans une cellule de luxe, les mains liées d'un métal que tu ne connais même pas. Ils disent que ta magie ne les maudira pas. Ca t'amuse, tu sais pas trop quoi en penser car depuis ton réveil tu sens une puissance grandir en toi. Rien de néfaste jusqu'à maintenant, c'était pour toi un ticket de sortie peut-être à bien y songer. Car à force de relater les derniers faits, l'île, les elfes, la prêtresse... Oh la prêtresse, tu ressentie un pincement au cœur en revivant les événements. La haine t'animait depuis quelques temps et tu n'attendais qu'une chose ; qu'Ashirasa vienne te chercher. Tu étais tellement en colère au fond de toi, si perdu aussi. La vengeance t'avait toujours animée depuis que tu avais quitté Keira et son monde parfumé à l'eau de rose.
Cependant, tu n'étais pas si malheureux dans ta cellule car très vite Bragnar avait compris que tu attirais la curiosité et l'argent. Avant hier le vice fut même poussé jusqu'à t'emmener voir la dame d'un très grand général en déplacement ici même pour acheter des esclaves. Ton charme naturel, et merci Keira, tel un coup de baguette magique te valut un moment plutôt sympathique qui échappa très vite à Bragnar . Celui-ci même profitant par la suite de cet épisode pour faire chanter la dame. Ah...l'argent. Quant à toi, tu te réjouissais d'avoir pu remettre à l'épreuve ton humanité. Quelque part rassuré de n'être pas si changé que ça si ce n'est physiquement. T'étais loin d'imaginer que t'avais ressusciter grâce au pouvoir d'une bête mystique pour le moment endormie en toi.
Ton petit séjour en cellule se déroulait de mieux en mieux du fait que tu accéda sans rechigner aux requêtes de ton « maître ». Tu lui rapportais de l'argent en te battant dans des combats clandestins organisés par des parieurs pros. Ta nouvelle condition physique te rendait plus rapide, plus puissant, dés les premiers combats tu savais que ta liberté était bien plus accessible qu'elle n'y paraissait . C'est principalement pour tout cela que tu ne te rongeais pas les sangs à comprendre ce qui s'était passé dans le temple elfe. Ta coopération améliora aussitôt tes conditions. Habillé proprement, quelques livres pour ta distraction, un lit ! Nourris, logé, blanchi.  Que demander de plus en attendant que ta cible ne vienne à toi ?

Puis alors que tu entamais probablement ton avant dernier jour avant qu'Ashirasa ne débarque quelqu'un vint te rendre visite. Mis à part quelques têtes brûlées et la belle dame du général, personne ne te rendait visite. Tu combattais juste et quand tu ne le faisais pas on te garder ici. Tu t'attendais à ce que ce soit une des esclaves venues t'apporter encore plus de vivre que tu en avais déjà ou bien simplement discuter. Faut dire que t'étais sociable et que la gente féminine appréciait ta compagnie bien que le plus souvent tu aimer te jouer d'elles. C'était là ce qui t'avait apporté bon nombre d’ennuis que tu comptais parfois quand tu étais sincère. Assis à contre jour devant la fenêtre, tu entendais les pas lent d'un inconnu. Légers et inconnus, ceux-ci te semblaient indécis à mesure qu'ils approchaient. Assis, donc, sur le rebord de la fenêtre, tu laissais pendre ta jambe gauche, tu mangeais un fruit, songeur. Tes cheveux avaient négligemment poussé, ils t'arrivaient bien au delà des épaules, nouées en queue de cheval, quant à ta barbe... elle avait bien trois semaines de laissé aller ! Tu portais un bandeau noir que t'avait offert une esclave pour retenir tes mèches rebelles et au passage cacher tes oreilles meurtries et le début de cicatrice tatouée sur ton front. La tunique que tu portais était très largement ouverte, le torse dénudée, elle pendouillait au niveau de ta taille. Laissant toujours tout le loisir aux peu de visiteurs d'offrir tes tatouages et cicatrices à leur vue. Il y avait cette cicatrice démesurée sur tout ton torse qui intriguait souvent. Personne ne pouvait résister à une telle blessure, te disait-on. Or, le soleil tapant fort, il était difficile de te discerner correctement la plupart du temps. Mais, toi,et nettement à cet instant, toi tu pus voir presque distinctement dans un halo lumineux la nature de ton visiteur.