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 Nouvelle Ère

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Seven

Seven

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Date d'inscription : 17/05/2019
Nouvelle Ère Vide
MessageSujet: Nouvelle Ère   Nouvelle Ère EmptyMar 21 Mai - 20:41

Les couleurs du crépuscule ne faisaient qu'atténuer cette vision apocalyptique qu'était ce village. L'ordre avait été clair ; raser le village. Pourquoi ? Ils l'ignoraient tous. Il y avait des choses qu'on ne disait pas, qu'on ne devait pas demander, ni encore moins s'en soucier. Alors Ainsi notre ami avait grandi, persuadé de soigner le monde de la maladie qu'est l'humain indiscipliné. Depuis peu sa croissance avait ralentie et avec elle un tas de questions se posaient. Il était le plus jeune et  aussi bien physiquement, lui seul avait une croissance et guérison lente. Pour lui l'explication venait de sa nature, tout comme les visions qui lui avait été donné de voir une fois. En ce début de soirée ensanglantée, l'argenté se laisser recevoir les brèves accolades de ses deux frères, un demi sourire aux lèvres. En effet, il n'était pas très fier de sa victoire sachant qu'il n'avait pas eu à faire à des combattants. Les massacres n'étaient pas tant son truc bien qu'il était doué sans avoir à recourir à ses pouvoirs. Au corps à corps il était agile, vif et rapide, ses coups étaient ceux d'une enclume mais sa peau était bien moins résistante que celle de ses pairs. Il détourna les talons le premier, prêt à rentrer tandis que ses deux frangins continuaient à s'extasie devant le feu. Et tandis qu'il sortait des abords du village en ruine il sentit quelque chose lui piquer violemment les côtes. Quelle fut sa surprise de constater le haut d'une petite tête. Instantanément il posa sa main sur la tête de l'enfant qui leva les yeux sur lui. Il contemplait pour la première fois le regard enflammé d'un humain. Il jeta le petit garçon, sa main englobant sa tête il n'eut pas de mal à le repousser d'un geste. Aussitôt l'enfant revint à la charge même après avoir mordu la poussière. Intrigué, Dragnir leva à demie la jambe gauche pour lui administrer un chassé. Une fois de plus le gamin allait rouler dans le sable et la cendre avant de tenter une nouvelle offensive. Notre ami en fut troublé, jamais un humain ni même qui que ce soit n'avait réussis à le toucher depuis qu'il avait atteint la majorité.

Les deux autres homonculus approchaient, le plus sadique des trois se rua sur le gamin. Il l'empêchait de se relever, se faisant il provoquait l'argenté. Ce dernier était quelque peu songeur, troublé. Il fixait l'enfant sans dire un mot. Il revint à lui lorsque son aîné extirpa un cri de douleur puis un autre au gamin. Il retirait lentement la dague de ses côtes, celle-ci avait perforé un organe et pourtant il restait là, le visage impassible. Il avait mal pour sûr, seulement il réfléchissait bien trop pour y prêter importance. Il jeta un œil à la dague et l'instant d'après il dit d'une voix rauque.

-Attends...
-Quoi ?! S'indignait le rouquin désireux de torturer le gamin étant donné que Dragnir leur avait privé de ce plaisir en mettant vite un terme à cette descente.
-Laisse le gamin, ordonnait-il de sa voix autoritaire malgré son jeune âge.
-Tu me donnes des ordres ? Ha ha... il relâcha l'enfant pour mieux sortir son couteau de boucher et lui trancher la gorge pour mettre un terme à cette discussion.

L'homonculus tira la tignasse de l'enfant pour avoir accès à son cou, prêt à le lui trancher quand soudain sa main se figea. Dragnir venait d'envoyer la dague du gamin dans le poignet de son frangin. Ce dernier se mit à hurler de colère avant de finir son geste en coupant la chevelure du gamin qui n'était autre qu'une fille. Intervint le troisième homonculus qui calma le jeu en retirant la lame du poignet de son frangin. Pendant ce temps, Dragnir faisait signe au gamin de le rejoindre, ce qu'il fit sans trop réfléchir, calmé et effrayé. Il se jeta presque à ses pieds puis se releva, le regard fier et rempli de défis. Nul doute qu'il avait peur et pourtant... Dragnir s'agenouilla à sa hauteur non sans douiller à cause de sa blessure. Là, il saisit le gamin par le col, n'hésitant pas à le brusquer pour en sortir une fois de plus le meilleur de lui. Là, il plongea son regard opale dans celui émeraude du gamin. Il n'était pas moche ce petit monstre se disait-il. « Est-ce que tu veux vivre ? Penses-tu être assez fort pour me suivre ? » demandait-il d'une voix à la fois douce et autoritaire sans chercher à hausser le ton. Lui seul pouvait l'entendre.

Il y repensait souvent à cette rencontre fortuite. Si tous l'avaient toujours vannés de ne pas avoir d'esclave, quand il en ramena un enfant ce fut un gros choc. Alors certains comprirent qu'il était associable et que ce gamin n'étant pas un adulte et encore dans l'innocence lui suffisait comme compagnie. Certain jalousait la relation qu'il avait avec cette esclave, tout comme on jalousait le fait qu'il ait pu dresser son esclave. Durant les premières années il dû rendre l'enfant plus endurcie qu'elle ne l'était pour survivre parmi les autres esclaves. La peur que pouvait évoquer son maître dissuader souvent certains à faire trop de mal à l'enfant. Plusieurs fois il avait repris son entraînement personnellement afin de lui inculquer plus de tactiques et de jugeote. Sans le savoir, il avait commis probablement la plus grosse erreur en ayant formé cette gamine...
L'argenté laissa son éducation à ses pairs n'ayant rien d'un père pour cette gamine mais plutôt l'image d'un maître. Il lui en fit baver, n'ayant pas de pitié pour elle mais n'étant pas non plus tyrannique sans raison. Longtemps il l'avait taquiné lorsqu'elle était plus jeune, il se plaisait à lui en faire baver. Il aimait parier sur l'intelligence, la rapidité, dextérité et autres capacités de la gamine lors de joute entre ses frangins. Elle figurait parmi les esclaves les plus prometteurs et pour cela elle en payait les frais d'année en année tout comme notre ami avec les siens. C'était là ce qui plaisait à l'elfe, il aimait voire la force de volonté que pouvait dégager l'humaine même face à un mur. Un jour il lui avait promis de lui rendre le même couteau  avec lequel elle l'avait planté plus jeune si elle remplissait les volontés de Dragnir, soit dépasser les autres esclaves en terme de combat.

Chemin faisant vers la salle d'entraînement des esclaves, il ruminait les propos de ses frères. Des rumeurs couraient comme quoi son esclave ne cessait de s'améliorer même en son absence. Bientôt quand elle aurait l'âge et les épaules, il se voyait l'embarquer avec lui en mission. Lui même avait été enfermé trop longtemps entre ces murs étant enfant. Une enfance pas si différente que celle qu'il avait offert à son esclave. Il poussa la porte à double battant d'une mai et entra, le pas lent et souple il cherchait une personne. Cela faisait un petit moment qu'il ne l'avait pas vu, il était curieux de constater ses progrès. Mais, dés lors qu'il entra un silence de plomb se fit. On ne connaissait que trop bien cette tignasse argentée. Certains avaient déjà subi ou assisté à une démonstration de force. Tous se rappelait la mort d'un esclave entêté, persuadé de pouvoir rivaliser jusqu'au bout avec l'elfe. Un courageux lui indiquait du menton l'endroit où se trouvait celle recherchée et il rejoignit l'endroit, impassible. A mesure qu'il progressait, les bruits recommençaient mais d'une tout autre tonalité.
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Eden Scarcelli

Eden Scarcelli

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Nouvelle Ère Vide
MessageSujet: Re: Nouvelle Ère   Nouvelle Ère EmptyMar 21 Mai - 22:52

Le son régulier d'un pierre que l'on passe sur le fil. Lent, crissant. De quoi faire relever les poils et les cheveux à beaucoup de gens, et pourtant cette litanie résonne comme une douce chanson aux oreilles de la jeune fille assise. Ses yeux clairs posées sur la lame immaculée, elle passe et repasse le matériau pour en affiner le tranchant, encore, et encore. Un travail méticuleux mais primordial puisque c'est celui qui lui incombe depuis plusieurs mois maintenant. L'entretien d'une partie de l'arsenal de son maître. Elle profite du silence simplement brisé par cette mélodie agréable, profite du calme éphémère avant de rejoindre les siens. Le repos n'est que trop fugace depuis quelques semaines alors qu'elle s'entraîne d'arrache-pied comme en témoigne les nombreuses ecchymoses couvrant sa peau pâle. Soigneusement dissimulée sous une tunique de lin beige, et un pantalon en coton fluide, elle ne laisse dépasser que quelques rares centimètres de chair à l'air libre en plus de son visage. Fini le temps où elle se cachait, où son déguisement préféré consistait à se faire passer pour un garçon. Un temps lointain maintenant qu'elle y songe. Parfois, ça lui manque. Les virés, les soirées, les pillages … Parfois, elle y pense encore, à sa vie d'avant. Puis elle chasse ça de son esprit pour se recentrer sur l'heure actuelle, sur son but, et ce à quoi elle devrait plutôt dépenser son énergie.

Les prunelles se relèvent vers l'horloge avant qu'un infime sourire n'éclaire son visage. Depuis des mois entiers, elle n'existe que pour une seule raison : progresser. Et c'est l'heure de s'y remettre. La jeune fille repose délicatement l'arme sur son présentoir non sans y passer un dernier coup de tissu pour en tirer le brillant avant de se relever en s'étirant longuement, chauffant lentement ses muscles endoloris. Il est plus que temps de s'y remettre. La rouquine abandonne l'endroit en prenant soin de verrouiller derrière et traverse les longs couloirs tout en nattant sa chevelure ayant déjà reprit un certain volume. Repérable de loin, elle hausse un sourcil en voyant deux femmes disparaître dans une pièce à son approche. Sa présence dérange depuis le début, elle en a bien conscience désormais, sans trop pouvoir en comprendre véritablement la raison. Mais si lors des ses premières semaines ici, la gamine n'aspirait qu'à retrouver l'affection de ses pairs, elle en a désormais tiré son parti et se contente de rejoindre les autres esclaves que pour son éducation principale. Il en est peu avec qui elle s'entend, un garçon un peu plus âgé qu'elle, et une femme qu'une quarantaine d'année ayant prit l'enfant en sympathie à son arrivée. Si l'aînée s'inquiète souvent du changement de comportement de l'enfant au fur et à mesure de son apprentissage, son endurcissement l'inquiète, son jeune ami lui ne manque pas de venir l'embêter dès lors qu'il en a l'occasion, lui mettant des bâtons dans les roues pour tenter de la faire réagir autrement que par des soupirs blasés. Elle se surprend à espérer qu'Anthony ne soit pas de service après son passage dans l'arène, la solitude commençant légèrement à lui peser ses derniers jours. Son maître se trouve loin, et les combats lui laissent un goût amer qu'elle ne parvient pas à décrire, l'idée de pouvoir discuter un peu la tente de plus en plus. Mais pour l'heure, la jeune fille ferme son esprit pour se concentrer sur une seule chose, le combat.

Malgré son âge, et probablement grâce aux enseignements abruptes de son maître, la jeune fille rivalise déjà avec beaucoup de ses pairs plus âgés ou costauds. Rares sont les filles dans ce genre d'endroits, encore plus rares celles qui parviennent vraiment à tirer leur épingle du jeu, ce qui est pourtant son cas. Son acharnement à ne jamais rien lâcher y ait probablement pour beaucoup, même à terre, la jeune fille cherchera à se relever encore et encore jusqu'à en être totalement incapable. Ce qui lui a déjà valut de nombreux voyages à l'infirmerie d'ailleurs … Dans le meilleur des cas. Mais aujourd'hui, elle est en forme, blindée d'énergie destructrice, et avec un gros besoin de relâcher toute sa frustration sur le premier passant à sa portée.

Mains nues, pieds nus, elle parcourt l'arène de terre battue, labourée par les si nombreuses luttes y ayant eu lieu, continuant ses étirements lentement. Le cou, les épaules, les bras. Pas d'armes, celles-ci sont le plus souvent proscrites pour éviter que les esclaves ne s'entre-tue trop vite en cas de conflits. Ou finissent par les retourner contre leur maître, qui sait … Les paupières closes, elle entend une flopée de pas approcher de l'endroit. En vérité, il y a plusieurs petites arènes, reliées entre elles par de longs corridors et pour certaines surmontées de quelques gradins pour les curieux en mal de spectacle.  C'est dans une de celle-ci où elle a décidé de se rendre aujourd'hui, la plupart des maîtres étant absents, il n'y aurait au mieux, que certains de ses pairs, ce qui ne la dérange pas. A dire vrai, beaucoup la voyait morte à son premier combat, et lire la surprise dans les yeux de certains est un plaisir suffisamment grand pour qu'elle vienne parfois se donner en spectacle. Mais ce jour-là est un peu différent, car sa présence n'est pas anodine. Elle répond simplement à une provocation direct d'un emmerdeur qui ne la lâche pas d'une semelle, bien décidé à en découdre avec elle par tous les moyens possibles. Jaloux de sa position plutôt privilégiée du seigneur qu'il aurait désiré servir, il reste persuadé qu'en la mettant à mal, il finira par s'attirer les bonnes grâces de l'argenté. Argenté absent, et Maya a eu beau le lui faire remarquer plusieurs fois, il s'est entêté. Combattre n'est pas un problème pour la rouquine, bien au contraire, et lui coller une raclée en publique – car elle reste persuadée d'y parvenir – sera un plaisir non négligeable.

"T'es venue quand même finalement ? Je pensais que tu te cacherais à l'heure qu'il est ... "

Quand on pense au loup … La jeune fille se retourne et un léger rictus étire ses traits que le temps affine peu à peu, avant qu'elle ne jette un rapide coup d'oeil autour d'eux. Beaucoup de curieux. A dire vrai, l'emmerdeur est un bon combattant également dont l'arrogance n'a rien à envier à la puissance. La jeune esclave repère bien vite son ami dans la petite foule se pressant autour d'eux, et il n'échappe pas à son oreille aguerrie les paris déjà en train de se prendre, même si le favori lui échappe pourtant. Sans se démonter, elle croise les bras sur son torse avec une moue légèrement désabusée.

"Tu n'attendais pas sérieusement un forfait de ma part quand même ?"

"J'croyais que tu aurais cette présence d'esprit, si. Libre à toi d'avoir envie de te faire tabasser. "


Peu encline à bavasser dans la vide, la combattante soupire et se contente d'écarter légèrement ses pieds selon un angle précis avant d'esquisser un demi-sourire à son attention, clairement provocatrice dans son attitude. Sans trop attendre, il lance les hostilités qu'elle esquive avec la souplesse d'un félin, sa petite taille comparé à la carrure massive de l'armoire lui faisant face étant de ce fait un atout non négligeable. Son maître lui a apprit à davantage puiser dans sa rapidité et sa réactivité que dans une force brute qu'elle ne possède pas. Jouant des jambes, elle se dérobe à de nombreuses attaques frontales avant de lancer son premier assaut, un coup rapide dans les côtes avant de s'éloigner d'un bon. Toujours en mouvement, jamais statique, la rouquine tente d'ignorer le brouhaha autour pour se concentrer sur sa cible. Mais le cercle d'observateurs est trop restreints et ne se déplace pas assez vite pour lui permettre d'évoluer à sa guise, si bien qu'elle rate une esquive et encaisse son premier coup, un coup de genou violent dans les reins l'envoyant brièvement au sol où elle ne s'attarde pourtant pas. Les passes s'enchaînent et son sourire pernicieux disparaît au profit d'un masque de froideur concentré. Elle ignore tout ce qui n'est pas sa cible, et malgré les coups reçus, parvient à faire du mal à la garde face à elle, si bien qu'elle parvient dans un sursaut de vivacité à exploser le nez de son adversaire d'un coup de talon bien placé.

Obnubilée par l'issue du combat, et par l'idée de rabattre sa fierté à cet homme qu'elle supporte mal, la jeune fille ne se préoccupe de rien d'autre, si bien qu'elle ne saisit pas le silence pesant qui finit par remplacer le brouhaha jusqu'alors constant, qu'elle n'aperçoit pas le cercle de curieux se défaire, s'écarter, se faire plus discret, ni l'ombre crainte qui se taille une chemin de roi dans cette masse apeurée d'humains. Ce n'est que lorsqu'elle parvient à sauter sur le dos de son adversaire en prenant appui sur une barrière proche, le retenant d'un bras sous la gorge, serrant avec le second, qu'elle finit par relever légèrement la tête, une once de fierté dans le regard pour apercevoir la situation. Et surtout la crinière argentée si absente ces dernières semaines. De surprise, les pupilles de la jeune fille s'écarquillent légèrement lorsqu'elle voit le visage de son seigneur et sa prise se desserre inconsciemment. - "Maître …" - Il n'en faut pas plus à son opposant pour sentir son heure arrivée aux yeux de celui qu'il voudrait suivre. Agrippant fermement les bras de la rouquine sans avoir lui-même aperçu l'un de ses seigneurs, il bascule en avant pour lui faire faire un soleil, la projetant rudement sur le sol au point de lui couper la respiration, lui envoie une droite en plein tempe dès l'instant où elle fait mine de se relever pour l'assommer à demi avant de s'asseoir sur son ventre, bien décidée à lui passer l'envie de continuer à se battre malgré les faibles mouvements qu'elle tente encore et enserre sa gorge fine d'une de ses mains calleuses.

"Retourne à ta place la gosse, t'avises pas de revenir jouer dans la cours des grands."

Et malgré ses deux mains s'acharnant à retirer celle du colosse de son cou, ce qui lui fait le plus mal n'est pas la pluie de coup qu'elle vient de se manger, ni ses difficultés présentes à respirer, mais plutôt que la première chose qu'Il voit à son retour soit un échec cuisant. Tout ça pour une demi-seconde d'inattention. Quelques secondes de plus et il aurait assister à son triomphe. A la place, sa défaite ne fait que confirmer les dires de beaucoup, à savoir qu'elle n'a pas sa place à côté d'un combattant de sa trempe.
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Seven

Seven

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Nouvelle Ère Vide
MessageSujet: Re: Nouvelle Ère   Nouvelle Ère EmptyMer 22 Mai - 11:56

« Par ici mon seigneur... » lui intimait une voix timide en montrant bras tendu l'un des ring improvisé. Sans prêter attention à l'humain, Dragnir se fraya donc un chemin à travers la foule devenue chuchotante autour de cette mêlée. C'était pour ici qu'étaient regroupé plus de la moitié de l'assemblée. Des combats entre esclaves, voilà qui était intéressant se disait-il. D'autant plus que de loin il cru voir voler son petit larbin. Son esclave qu'il pensait encore être un petit garçon, ce même enfant qu'il s'était imposé en lui épargnant le même sort que ses pairs. Il ne regrettait toujours pas car l'enfant se montrait plutôt digne de ce qu'il avait pu en apercevoir dans son regard la première fois, alors qu'elle lui avait perforé un organe. Une si petite chose... Il se souvenait avoir été lui-même le plus fétiche des sept et ainsi il ne déchantait pas. Il entendit quelques rumeurs concernant l'issue du combat, on lui céda le passage jusqu'aux combattant, en premier rang. Il regardait d'un air impassible ce qui lui semblait être l'un des meilleurs soldats d'un de ses aînés les plus sadiques contre une gamine en pleine voltige efficace.Il détourna le regard une fraction de seconde avant de le reporter sur la combattante. Une fille ? « Gamin » était une fille ? Il fit une moue d'incompréhension, le regard presque choqué. Oh il reconnaissait cette façon de se mouvoir, et surtout, surtout sa tignasse de rouquine ! Et là, avec les lumières artificielles sa crinière semblait flamboyante. Il fronçait les sourcils doucement, au même moment son regard croisa celui de son élève qui en perdit instantanément le fils. Sans perdre de temps, son adversaire renversa la situation sans ménager le moindre de ses coups. Seulement, il le trouva encore bien faiblard comparé à sa novice. Quelque peu fier en soit de l'avoir vu si peu blessée jusqu'à maintenant, il en concluait qu'elle aurait probablement gagné si la concentration était son fort... Une vraie boule d'énergie en soif d'apprentissage et d'amélioration comme lui, la gamine avait toujours eu du mal à manifester ne serrait-ce qu'une once d'aura. Et c'était là son point fort car les humains ne distinguaient pas sa présence. Beaucoup lui avaient disputé l'esclave mais, en vain.
Malmenée à terre, elle ne put revenir et l'on pouvait sentir l'orgueil de son frère aîné à travers le combattant. D'ailleurs, le type ne se gênait pas pour tenter d'accrocher le regard de l'argenté. Ce dernier fixait son esclave à terre, se renfrognant quelque peu, son visage devint glace. Envolée la stupeur, voilà que lui vint une idée tordue. Il aimait se jouer des humains, les tester, les observer, et même s'il se refusait de l'accepter, il aimait la compagnie dune poignée d'entre eux au même titre que certains de ses frangins les plus « équilibrés ». Comme lui l'était dans un certain sens...

Dragnir releva le regard de l'esclave qui aussitôt le salua promptement, fier de lui.

-Pardonnez-moi mon seigneur si je l'ai un peu abîmée. Seulement, ça fait des semaines qu'elle se croit plus forte que les plus doué d'entre nous, jeunes... et pendant qu'il parlait, Dragnir ordonnait à son esclave – qui, en pleine salutation courtoise, genoux à terre - d'un geste lent avec ses doigts il lui fit signe de déguerpir. Alors je pensais qu'une correction lui -
-Qu'est-ce que tu fous ?
-Pardon ? Je... et il s'arrêtait, pensant pouvoir quitter le ring tranquillement. Il ne savait trop quoi répondre, ne sachant pas trop de quoi il s'agissait. Je me retire...?
-.... Tu es de l'élite d'Azrael, hm ?

Demandait il d'un ton calme en retirant ses gants en cuire souple qu'il refourgua à la gamine pile au moment où elle le dépassait pour sortir du ring. Il lui plaqua contre l'abdomen non sans lui couper légèrement le souffle. Alors elle s'arrêta et consentit à récupérer ses effets personnels. Soit, son sabre. Il était vêtu pour la première fois de sa tenue blanche d'Homonculus, sa nouvelle tenue de confort. Son tatouage étant entre ses deux homoplates, il restait encore à l’abri des regards et d'aucuns connaissaient les vrais pouvoirs de leurs maître ni leur pêché. Sauf pour deux homonculus. L'esclave prit au dépourvu se redressa instantanément avant de répondre un « oui » formel. Dragnir fit un pas dans sa direction à cette réponse et leva son regard enjôleur sur sa proie.

-C'est bien, c'est très bien...répondit-il en se délectant de faire d'une pierre deux coups, et qu'en est-il de vos règles ?
-Pas de coups bas, pas d'armes, pas de mise à mort... il déglutit et se reprit un tantinet excité de combattre un autre maître que le sien. Surtout que celui-ci semble-t'il, il l'avait cherché... Le vainqueur gagne par forfait ou KO...et, et garde le ring...
-Soit... consentait-il, amusé de voir le front de l'humain perler.

Un de ces rares sourires se glissa sur ses lèvres sans qu'on puisse en déchiffrer la nature. Alors il se mit en position, soit de profil, une main derrière le dos, l'autre en garde, la main tendue, il lui fit signe d'approcher. Voilà que l'esclave hésitait au plus grand bonheur de notre ami. « La cours des grands ça te dit vraiment quelque chose ? » Le provoquait-il d'un ton peu convaincu et d'un air dédaigneux. Et ce fut pile ce qu'il fallut pour rebooster l'orgueil du type. Il se rua avec dextérité sur l'homonculus qui ne bougea pas d'un pouce. Il para son coup sans répondre, son avant bras barrait son visage et il inclina légèrement la tête pour plonger son regard de glace dans celui de l'esclave soudainement intimidé. Avec la même main, Dragnir lui mit un coup de paume en pleine poitrine ce qui le fit expulser sur deux mètres. A terre, il eut le souffle coupé, incapable de se relever sur l'instant. Alors l'argenté se remit en position. « Allez, j'ai pas qu'ça à foutre, bande d’ignares ! Celui là était déjà cassé! » balançait l'argenté en montrant avec dédains l'esclave ayant humilier la sienne. Tous maudissait la règle du gagnant à détrôner, quelques volontaires se décidèrent jusqu'à briser le moral de tous. Et quand cela dura bien dix minutes un nouveau combattant s'approchait après quelques secondes de silence. Il lui tournait le dos, balayant l'assemblée du regard, en position de repos. Il espérait que la gamine viendrait à lui au fond. Ainsi, une vraie démonstration pourrait avoir lieue. Il savait très bien que son numéro ferrait son bout de chemin ainsi. Alors quand la voix derrière lui s'éleva, il se mit à nouveau à sourire. Voilà qu'elle répondait à ses attentes, elle avait eu le temps de récupérer après tout. C'était là le but d'avoir prit quelque peu son temps pour faire abandonner les derniers participants, sentant la démotivation dans l'assemblée. Voilà qu'elle lui demandait sans aucune autre formule ou détour quel serrait l'enjeu de ce combat. Car en effet, ils avaient toujours procédés ainsi, « si tu parviens à … , alors tu auras le droit à... » telle était la formule. Il se retourna lentement d'un quart, lui faisant profil comme aux autres. Il répondit tranquillement en la défiant d'un regard empli d'une once d'amusement. Ca, c'était toute son enfance à la gamine... « Fais simplement en sorte que j'utilise ma deuxième main... » Et il fit mine de palper quelque chose en avisant du menton et d'un regard moqueur sa poitrine, l'autre main dans son dos. « Alors, on a muté ? La vilaine larve tend à se transformer en papillon ? » disait-il dés qu'elle fut à sa portée et seule à l'entendre. Voilà que débutait un combat fort distrayant pour l'argenté et surtout l'assemblée d'esclave tous sidérés. Pourtant, beaucoup savaient qu'elle avait été à dure école mais, de là à l'observer. C'était la deuxième fois qu'on put assister de si près aux combats de Dragnir.
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Eden Scarcelli

Eden Scarcelli

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Nouvelle Ère Vide
MessageSujet: Re: Nouvelle Ère   Nouvelle Ère EmptyMer 22 Mai - 14:43

La pression sur sa trachée cesse alors qu'il l'abandonne au sol, cherchant à s'attirer le regard de celui dont il convoite l'admiration, et elle en profite pour rouler sur elle-même et se dégager de son emprise le plus vite possible, une main sur son cou. La rouquine n'ose même pas relever les yeux dans un premier temps, particulièrement honteuse de la situation, d'avoir laissé un instant d'inattention foutre en l'air le reste du combat. Elle se redresse en ignorant la douleur dans son dos, en masquant la grimace qui menace de lui déformer les traits en sentant sa colonne vertébrale la tirailler, et incline la tête en gardant un genou à terre comme l'y oblige le protocole vis à vis des seigneurs. Le respect qu'elle porte au sien n'est pas feint, pour autant ses règles l'agacent régulièrement, elle oublie d'ailleurs par moment de s'y conformer, n'ayant pas encore tous les réflexes qu'implique pourtant sa condition. Un vague regard porté sur celui de l'argenté qui l'incite d'un vague signe à quitter l'endroit sans même prendre le temps de prononcer la moindre parole. Non, son attention, il la réserve à celui qui vient de la mettre au sol et elle déglutit difficilement à l'idée qu'il puisse lui avoir plu pour cela. La tête basse, elle se redresse et emprunte la direction inverse à celle de son maître sans oser croiser ses prunelles glaciales cette fois-ci, préférant de loin faire profil pas. Ce n'est que lorsqu'un coup la percute brusquement sur le thorax qu'elle réagit et baisse les yeux pour comprendre, sourcils froncés. Une paire de gants en cuir qu'elle saisit promptement avant de le regarder, la mine interrogative. Il ne lui faut pas plus d'une seconde pour comprendre et aussitôt elle interrompt sa route pour récupérer le reste de ses effets, gardant place derrière lui lorsqu'il s'avance pour rejoindre le vainqueur. Maya se sent vexée malgré tout qu'il semble porter un semblant d'intérêt à cet abruti. Du moins au début.

Lorsqu'elle comprend vraiment ce qu'il en découle, une ébauche de sourire discret vient se fondre sur ses lèvres. Le pauvre type va déguster … Sagement placée non loin des autres, faisant régulièrement bouger ses épaules pour en réduire les douleurs, elle observe avec attention la scène qui se déroule sous ses yeux. Il a presque l'air fier de combattre un de ses seigneurs … Elle sait de quoi il en retourne vraiment, et clairement, ce type n'est pas prêt à l'humiliation qui l'attends. La chose ne dure pas bien longtemps, et c'est avec sa nonchalance habituelle – et toujours aussi déroutante dans le fond – que l'argenté attends son adversaire, semblant plus prêt à converser tranquillement qu'à un échange de coups. Elle en profite pour détailler brièvement le nouvel arrivant pendant qu'il ne peut la voir faire, et constate que sa tenue a changé et semble désormais être la réplique exacte de celles de ses pairs. Même au sein des puissants il semble pourtant y avoir des histoires de grades à prendre donc … La pique de l'argenté est parfaitement audible par toute l'assemblée, et ne tarde pas à enfin faire réagir son adversaire qui se jette en avant sans même réfléchir. Comme avec elle au final … Sauf que la force brute ne paye pas avec Dragnir, s'il est bien une leçon qu'elle a déjà enregistré depuis longtemps, c'est bien celle-ci. Il ne faut même pas une minute au type pour être mis hors d'état de nuire, sous le regard envieux de certains, effarés pour la plupart. Elle, elle se contente de sourire pour elle-même, sans trop savoir pourquoi. Elle voit là une forme de vengeance de la part de Dragnir à son égard, déguisée en humiliation générale à l'évidence alors que se succède les volontaires. Un genre de protection de sa part, du moins c'est ainsi qu'elle choisit de le voir à cet instant.

Les curieux – ou suicidaires … - se relayent pour tenter d'atteindre le puissant, sans grand succès, alors que ce dernier tempête qu'on lui amène un peu plus de défi. Ca la démange. L'arme de l'argenté toujours entre les mains semble lui brûler les doigts. Ca la démange de retenter sa chance, avec un public cette fois. Lorsqu'il l'entraîne, ils ne sont toujours que deux. Et elle se fait toujours battre. Et elle sait que ça arrivera encore, pour autant, elle connaît probablement mieux les méthodes de l'argenté que n'importe qui d'autres dans cette arène. Alors quand plus personne n'ose prendre le relais pour aller défier le combattant, elle élève la voix presque timidement.- "J'aimerai relever votre défi. "- Sans réaction visible du seigneur, elle prend cela pour un assentiment et délègue la garde de ses biens au jeune homme le plus proche d'elle avant de le rejoindre sur le ring lorsqu'il se retourne pour lui faire face. Le visage impassible, l'espace d'une seconde, elle se demande ce qui lui passe par la tête, sachant pertinemment qu'il ne la ménagera pas parce qu'elle s'est déjà battu plus tôt ou parce qu'elle lui appartient. Il ne la ménage pas, depuis toujours. Est-elle prête à reprendre des coups aussi rapidement ? Oui, par fierté. Pour qu'il voit, qu'il constate de lui-même combien elle a progressé malgré son absence. Pourtant son cœur traduit facilement l'angoisse qui l'assaille également, le sang afflue violemment dans ses veines, elle le sent battre contre sa gorge. Sans pour autant montrer le moindre signe de crainte, elle lui fait face les bras le long du corps et le questionne, comme à chaque entraînement. - "Quel est l'objectif ?" - Une règle tacite, même si le seul enjeu qui prévaut à ses yeux aujourd'hui serait d'avoir le dessus sur lui. D'aucune sait que c'est impossible, elle la première, néanmoins c'est un maigre espoir qui s'agite sous son nez depuis toujours. Depuis ce jour, plus jeune, où elle a vainement tenté de le poignarder à mort.

Il se place, lui donne le mot d'ordre, assez simple en théorie et l'observe, railleur. Son geste mimé n'a pas échappé à la rouquine qui pour seule réaction se contente de soupirer doucement. Il est vrai que jusqu'à présent, elle se faisait passer pour un garçon, pour limiter les coups, pour s'éviter les brimades de ses pairs concernant son rôle inapproprié aux côtés de l'argenté. Mais la puberté faisant son œuvre, elle avait fini par être démasquée peu de temps auparavant et avait décidé d'en tirer son parti tant bien que mal en se vengeant sur celui l'ayant balancé. Aux dernières nouvelles qu'elle ait pu en tirer, il se trimbale toujours avec le bras brisé … Un simple message pour préciser de ne pas trop venir l'emmerder. Mais tout cela était arrivé alors que lui était absent, et elle s'attend presque désormais à une réprimande pour l'avoir ainsi trompé pendant un moment. Gardant difficilement son calme et sa concentration, la jeune fille l'observe avant d'adopter une position différente de la sienne, et reste passive quelques secondes sachant pourtant qu'il n'attaquerait jamais le premier. Puis sans prévenir, elle se jette en avant et feinte pour se déporter sur la gauche à sa hauteur en tentant de placer un coup qu'il évite avec souplesse. Si elle s'attendait à ce mouvement, ses paroles la déconcertèrent légèrement et elle releva les yeux vers son visage, l'air perplexe, occasion rêvé pour qu'il place son premier coup et l'envoie au sol. La rouquine pirouette souplement pour se retrouver tout de même sur ses pieds et repart aussitôt à l'assaut, son but en tête. Placer des coups ne servira à rien en soi, elle doit simplement le mettre suffisamment en mauvaise posture pour qu'il nécessite l'utilisation de ses deux bras. A nouveau proche de lui, elle en profite pour lui répondre à voix basse. - "Vous ne m'aviez jamais posé la question … "- Aussitôt, elle retente sa chance, sans succès, et encaisse un second coup sans avoir ne serait-ce que put le faire réellement bouger. Son visage se ferme et elle reprend ses assauts, moins incisifs toutefois, tout en réfléchissant.

Sa technique n'est pas bonne. Elle ne doit pas le battre, simplement le faire utiliser ses deux mains. Et si l'idée de pouvoir lui placer quelques coups ne lui déplaît pas, bien au contraire, la rouquine se recentre sur son véritable objectif, consciente qu'il lui faut changer de méthode. Leur petite chorégraphie semblant presque répété à l'avance s'étire dans le temps sous les regards curieux, elle se lasse, son dos commençant sérieusement à la faire souffrir, et se décide à écourter la séance pour tenter de gagner sa récompense, peu importe laquelle au final. La rouquine cesse ses sauts de chats pour l'attaquer à nouveau de front, feintant de vouloir le frapper au visage du poing gauche pour qu'il pare de sa main active alors que son réel objectif est l'abdomen. Elle se laisse immobiliser le bras avant d'esquisser un infime sourire satisfait en croisant les prunelles froides de son maître durant quelques dixièmes de secondes. Les doigts de la rouquine se referment sur le bras qui la retient alors que sa véritable main armée part en direction du ventre. Brièvement immobilisé par la prise de la rouquine, il n'a d'autre choix que d'utiliser son second bras pour ne pas encaisser le coup. Mais dans son empressement, elle n'a pas vraiment songé à l'éventualité de se retrouver en difficulté après ça, obnubilée par son idée fixe de le faire réagir. Car au final, qui est prisonnier de qui ?
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Seven

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MessageSujet: Re: Nouvelle Ère   Nouvelle Ère EmptyMer 22 Mai - 17:49

Le premier coup donné par le biais de la déconcentration, Dragnir pouffait brièvement, discrètement. Car il n'était pas de ceux qui aimaient se montrer et n'agissait pas en fonction de son entourage pour s'assurer une image. Il était plus ou moins concentré sur son esclave, il songeait à leurs prochains entraînements, soit la concentration en combat. Elle avait tendance à être trop émotive, il se demandait aussi si c'était dû à son sexe.Et tandis qu'il réfléchissait, elle lui répondit en parvenant à l'approcher. Sa réponse lui convenait pour la simple bonne raison que ce fut vrais et qu'en soit ça ne changeait rien. Un nouveau sourire se dessinait sur ses lèvres, pas à demi cette fois. Il lui assénait un second coup, le même qu'à ses pairs, tout comme le premier. Pourtant, elle était la seule à parvenir à les amortir et donc à se relever. Il savait qu'avec un peu d'adaptation elle finirait par trouver une parade et alors tous n'en serraient que plus stupéfaits.

Cet instant arriva bien tôt, il sentit la parade arriver tandis qu'elle fonçait un peu trop fixement. Il s'attendait à un saut de dernière minute, une courbette, n'importe quoi sauf à l'arrêter de front. Cependant, c'est ce qu'elle voulut, et sans perdre de temps alors qu'il croisait brièvement son regard enflammé, elle s'enroula autour de son bras. Elle profitait de l'élan pour hisser sa jambe à sa tête et il lui concéda ce plaisir pour éviter de recevoir le coup. Sans bouger la tête mais le bras inerte il para son pied sans sourciller et saisit sa cheville. Avec rapidité il saisissait son col et la plaqua à terre en stoppant net son élan. Oh il n'aurait probablement rien senti mais, par fierté il voulait demeurer "intouché". Le côté kamikaze de la jeune fille lui plaisait, elle n'avait pas hésité à prendre le risque d'encaisser un coup afin d'arriver à ses fins. Elle progressait nettement. Le combat touchait à sa fin tandis qu'elle se tenait au sol, essoufflée et encore en joug. Tous deux immobilisés, Dragnir se redressait, son genoux était à quelques centimètres du sol sans l'avoir pour autant toucher. Sa main droite, celle non utilisée jusque là, relâchait lentement son emprise sur le vêtement de la rouquine. Ils se jaugèrent un instant, en silence et on aurait pu croire qu'il l'avait félicité psychiquement. Lâchant définitivement prise, Dragnir remit en place les pans de sa veste intacte avant de lâcher. « Pas mal du tout, gamin. Ca ira pour aujourd'hui, partons. » Il laissait la jeune femme se relevait et récupérer ses effets tandis qu'il quittait la pièce. Tous les regards se rivèrent alors sur la courageuse, voilà qu'elle venait d'avantage d'attiser l’intérêt et la jalousie de certain.


Le temps continuait à passer ainsi, de plus en plus absent depuis qu'il portait la tunique blanche des homonculus, l'argenté continuait d'élever son élève, voyant en elle plus une aide militaire qu'une vulgaire domestique. Elle était bien trop maligne et parfois il admettait qu'elle pourrait un jour s'envoler avec des secrets. Père n'avait encore jamais jugé bon d'étudier la gamine, elle n'était pas la seule à briller et il avait bien trop de priorités. Très rarement il s'aventurait dans la partie du palais réservés aux homonculus. Et encore moins chez les esclaves... Dragnir était pareil sauf quand il lui fallait trouver la gamine qu'il s'entêtait d’appeler « gamin » car jamais elle avait demandé un autre nom. Il n'était pas du genre à s'encombrer de politesse ni de ces formalités. Un jour elle avait demandé à ce qu'il l’emmène en mission. Il le lui fit miroiter en attendant qu'elle soit apte et que Père en donne son accord. En attendant, elle grandissait sans qu'il ne le remarque vraiment car bientôt il fut très occupé avec les plans de Père.
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Eden Scarcelli

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MessageSujet: Re: Nouvelle Ère   Nouvelle Ère EmptyMer 22 Mai - 21:42

Son statut implique de servir de toutes les manières possibles, et cela, elle en a toujours eu bien conscience. Toutefois, il est des domaines où elle se débrouille bien mieux que d'autres. Et clairement, s'occuper des repas en compagnie d'autres femmes plus âgées, ce n'est clairement pas son point fort, bien au contraire. La concentration trop volatile dans ce genre de situation, il n'est pas rare qu'elle oublie des ingrédients, qu'elle abandonne un plat au four pour retrouver un morceau de charbon à la place, ou bien qu'elle s'amuse avec les lames à sa disposition au lieu de désosser les morceaux de viande qu'on lui fait passer. Ce boulot là l'ennuie par sa répétition, son manque flagrant de stimulation, par sa simplicité et cette impression constante de ne pas être à sa place. Mais c'est un prix à payer pour réussir à survivre. Et elle s'est adaptée malgré tout, s'attirant les foudres de ses pairs face à son inutilité dans certains domaines tout en gardant l'intérêt de son maître, probablement le plus important en fin de compte. Elle est loin l'époque où la petite rouquine se fondait dans le décor pour éviter les brimades, loin le temps où elle craignait plus l'argenté qu'elle ne l'appréciait. Son adolescence tend à s'achever et avec elle, une bonne partie de son apprentissage, du moins elle l'espère. Durant des mois, des années même, elle s'est entraînée sans relâche pour surpasser les autres. C'est là la condition qu'il lui a imposé pour récupérer son bien . Et si au départ son obstination était certainement lié à se désir futile, désormais elle ne combat plus pour ce morceau de métal passablement insignifiant, mais pour le plaisir de pouvoir lire une once de fierté dans son regard d'acier.

Ces derniers temps, elle le harcèle presque dès lors qu'il s'absente, quémandant à l'accompagner sans pour autant obtenir de réponse claire une seule fois. Ça ne l'empêche pourtant pas de revenir à la charge régulièrement, désireuse tout à la fois de prouver à l'argenté que son acharnement à fini par payer et faire d'elle un appui non négligeable, mais également de redécouvrir le monde extérieur dont elle n'a plus aperçu la couleur depuis qu'il la recueilli. Par un procédé psychologique probablement très logique, la jeune femme a pourtant réussi à effacer d'une partie de sa mémoire que lui et ses comparses ont massacrés son groupe sans une once de pitié, hormis pour elle, pour se focaliser simplement sur le fait qu'il l'ait protégé. A sa manière un peu étrange, mais elle s'en fout. Il est des choses dont il vaut mieux ne pas trop se souvenir pour pouvoir avancer. Et la jeune femme qu'est devenu Maya a oublié cette partie de son passé, volontairement, pour ne pas se laisser dévorer inutilement.

Plateau dans les mains, la rouquine aux cheveux élégamment nattés par une autre esclave à des fins de présentation qu'elle-même s'acharne à trouver parfaitement ridicule traverse les couloirs pour rejoindre la grande salle et apporter sa contribution minime au repas en préparation. Semblerait-il que les grands aient décidé de se rassembler pour fêter une nouvelle excursion fructueuse. Les yeux au sol comme l'y oblige le protocole strict, elle dépose son bien sur l'une des grandes tablées encore presque vide avant de tourner les talons sans un mot dans l'idée d'aller chercher les suivants. Plongée dans ses réflexions, elle se décale au dernier moment lorsqu'on manque de lui rentrer dedans, et relève ses prunelles claires pour apercevoir le visage narquois de Bane, l'un des abrutis constituant l'élite d'Azraël, celui-là même qui l'avait foutu au tapis plus jeune avant de se faire corriger par l'argenté. Grandit mais toujours aussi crétin, pourtant ce n'est pas sur son visage que la jeune femme se concentre à cette seconde, mais sur sa tenue n'ayant aucun rapport avec les esclaves, ainsi que les bagages qu'il trimballe, dont une arme lourde, type masse.

"Regarde où tu vas la gosse ! Y'en a qui bossent !"

"Tsss … et j'fais quoi moi à ton avis ? "- Elle marque un temps d'arrêt avant d'indiquer ce qu'il porte d'un geste du menton. - "C'est quoi tout ça ? Depuis quand tu t'exemptes des tuniques obligatoires ? "

"Ca vois-tu, c'est une promotion ! Le genre de truc que tu n'auras jamais en somme … Je pars en mission demain matin avec le seigneur Azraël ! Disons qu'il a compris que certains éléments s'épanouiraient mieux à l'extérieur  qu'entre quatre murs."


"Bon vent. Amuse-toi bien, et revient entre quatre planches, tu seras fort aimable. "


"Oooh, tu n'es pas conviée encore une fois ? Pourtant … je suis presque sûr que ton maître se joint à nous. Qui sait, j'aurais peut-être l'occasion de me racheter face à lui, tu pourrais en perdre ta place gamine."

La rouquine impulsive brise l'espace les séparant et le plaque contre le mur, ses deux mains accrochées à son col de veste impeccable, le regard brillant d'une fureur non contenue, à la fois vexée de n'être au courant de rien malgré ses suppliques pour accompagner son seigneur, et le mépris moqueur dont cet abruti fait preuve dans son désir d'humiliation. La simple idée qu'il puisse avoir raison l'effraie, elle qui n'évolue que pour rester près de son protecteur, tout en ayant bien compris qu'elle ne resterait tant qu'elle aurait un intérêt à ses yeux. Si quiconque venait à lui voler cet intérêt, elle perdrait son attache à une quelconque existence, probablement renvoyée avec les autres femmes à passer ses journées à briquer un domaine qu'elle ne supporte pourtant plus. Et c'est simplement hors de questions. Les dents serrées, la jeune femme murmure d'une voix glaciale.

"La seule chose que j'espère, c'est que cette fois il prendra soin de te découper en morceau. Ne te méprends pas, tu ne me dégageras pas. "

Du moins, elle aimerait tellement s'en persuader. Sans prévenir, elle lui envoie son genou dans les valseuses, vengeance tardive pour l'avoir vaincue et humiliée autrefois. Relâchant le vêtement, elle recule d'un pas sans ciller avant de lâcher en se détournant brusquement de l'homme recroquevillé au sol comme un gosse.

"Cadeau de départ. Eclate-toi bien sale con."

C'est l'esprit brouillé qu'elle retourne dans les cuisines. Pourtant, elle a énormément progressé, pourtant, elle s'est pliée à toutes ses demandes, peu importe ce que ça lui coûtait, et malgré ses précédentes et trop nombreuses suppliques, il n'a toujours pas prit la peine de l'impliquer davantage alors que ce gros tas de merde pour lequel elle n'a jamais pu avoir le moindre respect a fini par être accepté avant elle. Songeuse, la main gauche appuyé sur le plan de travail, elle triture un couteau en plan tout en réfléchissant. Avant de se décider, incapable de rester en plan sans réagir après ça. Cédant à une pulsion irréfléchie, la jeune esclave retire son tablier noir qu'elle balance dans un coin avant d'alpaguer brièvement l'une des suivantes.

"Lena, remplace-moi une petite heure s'il te plaît. J'ai un truc à faire. "

La brune effacée l'observe avec de grands yeux terrorisés à la simple idée de transgresser une règle, mais face au regard ferme de son interlocutrice, elle se contente de hocher la tête par l'affirmative et titube lorsque sa comparse lui remet un lourd plateau de bronze à convoyer à la salle du festin. -" Tu dois amener les plateaux finis au fur et à mesure. J'te remercie,  je serais vite revenu. "

*Ou pas si j'arrive à le convaincre … *- Sans tarder davantage, elle s'échappe des cuisines en tout discrétion et traverse les couloirs dans le sens inverse de celui dont elle use d'ordinaire pour se rendre dans le quartier des maîtres. Ces derniers possèdent une large aile de la citadelle qui leur est dédié, et en règle général, aucune esclave n'y est toléré, sauf  s'il est directement ramené ou convié par son seigneur. Maya s'est déjà rendu quelquefois chez le sien, à de rares occasions, principalement lorsque ce dernier exigeait de la solitude pour son entraînement, mais elle en a parfaitement retenue la route. Et même si ce qu'elle s'apprête à faire est d'une stupidité absolue compte tenu de son rang, elle reste persuadée de devoir au moins essayer. Se faisant ombre dans les couloirs, longeant les murs, elle parvient à se faufiler sans trop de mal jusqu'à la porte ouvrant sur le domaine de l'argenté. Après une brève inspiration, la rouquine frappe quelques coups rapides avant qu'une voix ne résonne à l'intérieur. Si la jeune femme au cœur battant à tout rompre à cause de ce qu'elle s'apprête à faire ne percute pas immédiatement, il ne s'agit pas de la voix de celui qu'elle sert pourtant qui l'invite à entrer.

Refermant délicatement la porte dans son dos sans pour autant lever les yeux du sol, y cherchant presque le courage de prendre la parole, elle finit par inspirer légèrement avant de se lancer. -" Pardon pour cette intrusion maître … mais il fallait vraiment que je vous voit maintenant et … "- Lorsqu'elle relève enfin ses prunelles, ce n'est pas le visage connu sur lequel elle tombe, mais bien celui d'un autre. Ou plus précisément d'une autre, ce qui lui cloue le bec l'espace de quelques secondes. Si son instinct lui indique d'ors et déjà que quelque chose cloche, et qu'elle n'a pas d'armes, son visage ne trahit pourtant qu'une infime surprise alors qu'elle reprend la parole sans pour autant rabaisser le regard au sol comme il le faudrait. - "Pardon dame Abysse … mais où se trouve mon maître ?" - D'aucun se serait probablement confondus en excuses tremblantes avant de se retirer, ce qu'elle ne fait pas. Maya connait l'homme qu'elle est venu voir plutôt bien et sait qu'il est assez rare qu'il abandonne son refuge au profit d'une autre sans être présent, fût-elle l'une des siens. Et même si rien ne semble clocher pour autant, la présence de cette femme dans les appartements de son maître lui laisse un goût amer qu'elle ne parvient pas à ignorer. Sans parler de son inquiétude croissante quant au fait qu'il soit peut-être déjà parti. Sans elle. Encore.
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Seven

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MessageSujet: Re: Nouvelle Ère   Nouvelle Ère EmptyJeu 23 Mai - 0:24

A peine de retour pour faire son rapport qu'il devait déjà préparer son nouveau départ. Dragnir ne rechignait jamais à la tâche, toujours très peu loquace et démonstratif sur ses envies et désirs. Avec le temps il s'était d'avantage éloigné de l'un de ses frangins, s'attirant ses foudres et ses mauvaises attentions de par ce comportement. Bien que leur différent fut tempéré et soit disant réglé, Azrael gardait en lui une rancœur sans pareille. Notre ami se débrouillait le plus souvent pour partir seul en mission, il ne supportait pas l'aide des soldats humains et encore moins celle de ses pairs. Il pouvait en tolérer quelques un à condition qu'ils furent prompte à suivre ses plans.
Ce soir là, il devait joindre les terres reculées du Nord afin d'y enquêter sur des rumeurs concernant l'utilisation de magie par un petit groupe. Père parlait toujours du Sang Ancien, obnubilé, il s'attendait à trouver des pistes n'importe où. Même si cela dû le priver cette fois de deux de ses meilleurs fils. Le trio convié et leurs esclaves se devaient de partir vers minuit lorsque le ciel serrait totalement assombri. Comme la plupart du temps, il délaissait son élève, lui laissant toujours un mot d'ordre quelque part. Il l'a faisait languir concernant sa participation prochaine à une mission. Il pensait que c'était devenu là son unique ambition. Le moment il le retardait, pas encore prêt à devoir la chaperonner. Ca l'agaçait rien que d'y penser. Il ne voulait pas avoir patienter pour rien. Pourtant, il en passerait par là et ne la laisserait pas mourir vainement. Il misait quelques espérances sur cette humaine l'air de rien. Des espérances encore floues... Ainsi, le jeune homme gagnait ses quartiers sans perdre de temps.

Il commençait par une longue douche, se débarrassant de son propre sang entremêlé à celui d'une ou deux victimes. A aucun moment il ne s'était attendu à avoir de la visite, comme toujours. Cependant, il y avait toujours trois de ses frangins pour venir lui tenir compagnie et discuter de choses et autres. Sans compter Azrael qui se plaisait à venir déblatérer dans sa chambre de temps en temps comme ça pour lancer un nouveau défi. En ce début de soirée, il ne prit le soin de ne rien verrouiller, comme à son habitude. Musique assourdissante, vêtements en lambeaux débordant de la poubelle à papier, il laissait la buée envahir suffisamment la pièce avant de daigner sortir. Le son lui parut moins fort que prévu, il attachait sa serviette avec une nonchalance déconcertante lorsqu'il aperçut deux jeune femmes dans sa chambre. L'une d'elle s'étonna de ce qu'elle venait d'entrapercevoir. Il reconnut aussitôt les deux intruses bien qu'une des deux semblait avoir bien changée... Il haussa un sourcil, prouvant qu'il se pouvait surpris « Qu'est-ce que c'est ? » Il remarquait les deux femmes dans une position étrange qui attirait son œil, intrigué. Puis remit un peu de son avant d'attraper une cigarette en détournant le regard. Leur présence ne semblait pas plus les déranger que cela en vue de son comportement inchangé, aussi il offrit la vue sur son tatouage alors qu'il fouillait son armoire. Mais, ce n'était certainement pas là qu'il allait trouver une nouvelle tenue !

En parallèle : Abysse fut des plus surprises de voir l'esclave s'introduire dans la chambre de son maître. Elle trouva quelque chose de courageux et romantique, imprudent et érotique à la fois. Cela faisait un moment qu'il ne lui avait pas été donné de croiser la rouquine. Voilà qu'elle constatait une jeune femme tout à fait à son goût en anticipant quelle femme elle deviendrait. Elle rejoignit aussitôt la belle sans la réprimander. Elle se contentait de lui faire remarquer au même degré que son maître qu'elle manquait de courtoisie. La blonde fit le tour du propriétaire avant de lui pose quelques questions intimes. Puis elle recommençait à la toucher, tentant de la charmer pour l’appâter dans son harem. Elle lui disputait avec taquinerie l'attention de Dragnir, faisant mine de es imaginer ensemble. Elle s'en offusqua toutefois en se disant que c'était impossible si elle-même n'y arrivait pas... Puis elle se mit en tête de la marchander encore à l'argenté et prit ses mensurations pile au moment où le propriétaire de la chambre sortait de son bain fumant.

-Nous étions en train de discuter... disait-elle mielleusement en reprenant place derrière le bureau comme avant l'arrivée de la rousse.
-Ouais...Je crois aussi... rétorquait-il d'un ton évident et blasé.
-Si tu veux tout savoir, je venais tout juste de me glisser  jusqu'ici en apprenant ton retour. J'avais dans l'idée que tu succomberais enfin à une nuit de folie ! Mais j'ai trouvé cette petite souris sur ma route. Disait-elle en observant la gamine devenue presque jeune femme maintenant. Il semblerait qu'elle ait quelque chose à te demander qu'il lui tienne à cœur ! A moins que ce fut pour les mêmes raisons que moi, et elle taquinait la rouquine d'un clin d’œil avant de lui envoyer un baiser. Je ne suis pas contre un plan à trois. Non?
-Fermes-la tu veux... lui demandait-il d'une voix peu sévère, je n'ai pas le temps pour ces conneries, tu le sais. Quant à elle... Il sortit le nez de son armoire après avoir repéré son bonheur, il la regardait depuis l'opposé, il croisait son regard, remarquant que son visage avait encore un peu trop changé. Il ne la reconnaissait presque plus, pour cause, il ne savait pas regarder. Nulle doute que l'enfant était devenue une ravissante créature. Aby s'en mordait les lèvres, désireuse de croquer autant le maître que l'élève. Ce n'est qu'une enfant... se résolut-il en reportant son attention dans l'armoire.
-Mwohoho!Tu es vache, je crois qu'il va vraiment falloir faire ton éducation...Ce serrait du gâchis... N'est-ce pas ! Elle prenait de nouveau en partie la rouquine. Elle arrêta son regard sur elle un instant et ajouta  faussement blasée, toi aussi...

Dragnir ferma l’armoire sans prendre quoi que ce soit, perturbé visiblement, il cendra dans un bibelot qu'il avait ramené jadis et reprit à son tour. « Je sais ce que tu veux gamine, et il la pointait de sa cigarette, l'autre bras empêchant Aby de toucher à ses affaires sur le bureau. Ramènes-moi ma tenue, j'y réfléchirais d'ici minuit... » Sa présence le dérangeait sans savoir pourquoi, alors il l'a congédia, lui donnant une tâche aisée et peut-être longue de dix minutes si son temps elle prenait! Il attendit qu'elle sorte, la tenant à distance depuis sa sortie de douche.

« Et alors ? » Demandait Aby de sa voix enjouée pendant que l'argenté récupérait sa tenue précédemment balancée dans la poubelle à papier. Il balança le tout sur son lit, retourna ses draps pour récupérer le draps housse blanc et transmuter le tout. Dans un éclair éblouissant la tenue se recomposa comme neuve. Il gagnait alors la salle de bain pour s'habiller.

-Qu'est-ce que tu lui veux, si ce n'est ton amour...?
-Oh, moi, rien, voyons. Je n'aurais pas dis non à un échange, certes, intéressant mais probablement pas équivalent à tes yeux, je le conçois. Je crois même que je l'accepte et laisses-moi te parler dans ton intérêt. J'ignores si tu t'en rend compte mais... cette gamine t'es loyale en plus d'être douée au combat. Qu'est-ce que tu attends pour l'emmener ? Qu'elle soit fanée ? Les humains ne vieillissent pas comme nous, je ne t'apprends rien.Alors à moins que tu n'aie peur de perdre ta chère élève, laisse-la te servir en dehors de ton égoïsme.

Dragnir sortit de la salle de bain vêtu de sa tenue « traditionnelle » avant de répondre, bien plus sérieux.

-Je sais.
-Et je te le demande encore une fois ; et alors ?
-Elle est mon élève et mon esclave à la fois, je n'ai pas envie de voir ces années de patience s'envoler avec sa fougue. Ca...m'énerverait...vraiment. Affirmait-il en levant les sourcils pour appuye son sérieux.
-Tu n'étais guère mieux... Hmmm.... je crois que tu devrais apprendre à la regarder pour commencer, ça ne te ferrait pas de mal. Sinon, cède-la moi, je serrais l’adoucir et défaire toute ta hargne.
-Je crois qu'elle en mourait... rétorquait-il, un brin amusé.

Et tandis que la conversation allait bon train déviant sur d'autres sujets bien plus salaces, la rouquine revint. Si la blonde lui prêta un regard, l'argenté s'était installé dans l'unique fauteuil accompagné d'un divan. Avachi, il passait en revue chacune de ses armes. Aby faisait parfois les cent pas dans l'arrière pièce où ils se tenaient depuis le début. « Alors mon chou ? » s’adressait-elle suavement à l'esclave. Dragnir était plutôt content qu'elle débarque las des propos de sa frangine. Elle lui aurait volontiers sauter dessus s'il n'avait pas eu d'armes en mains et par conséquent un risque qu'elle abîme sa robe. Elle interpella la jeune femme en soulevant sa longue tresse, joliment dressée. Notre ami demeurait impassible, s'étonnant encore d'avoir vu Aby prendre les mensurations de la gamine. Était-ce la curiosité du résultat ou bien l'intrigue du geste en lui même ?
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Eden Scarcelli

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Nouvelle Ère Vide
MessageSujet: Re: Nouvelle Ère   Nouvelle Ère EmptyJeu 23 Mai - 13:38

Ayant pris l'habitude de se montrer soumise sans pour autant qu'il ne s'agisse de son vrai tempérament, la rouquine finit par baisser les yeux au sol pour ne pas dévisager trop longtemps la blonde tranquillement installer dans les appartements de son maître. Difficile en soi étant donné que cette femme est dotée d'une beauté indescriptible qui attire forcément le regard, homme ou femme d'ailleurs. Elle attend une réponse, mais plus que tout elle 'attend à des remontrances, hors la seule réprimande qui lui ait infligé concerne son manque flagrant de bonnes manières. Surprise de ne pas déguster davantage, la jeune femme relève la tête, la mine fermée, lorsqu'elle sent la présence un peu trop proche, pour se rendre compte que la blonde ne se trouve plus qu'à une poignée de centimètres d'elle, semblant l'observer avec une certaine attention. D'ordinaire, les seigneurs qu'elle croise l'ignorent au mieux, la réprimandent vertement dans le pire des cas. Dans tous les cas, il est rare qu'ils s'intéressent à un esclave, peu importe lequel d'ailleurs. C'est pourquoi sentir le regard insistant, et un brin ensorcelant, inutile de chercher à le nier, de cette femme, commence sérieusement à la mettre mal à l'aise, aussi elle a tendance à en fuir le regard, cherchant au passage des indices prouvant ou  non la présence de son maître légitime puisque sa consoeur ne semble visiblement pas encline à répondre à sa question première. Non, au lieu de ça, elle lui en pose d'autres, relevant le visage de la fuyarde vers le sien d'une main sous le menton face à laquelle elle fait appel à tout son sang froid pour ne pas se dérober. Les contacts physiques l'effraient, habituée à l'indifférence notable de son seigneur. Elle a prit cela comme une norme et considère qu'il n'y a qu'une seule situation où cela reste tolérable, le combat. Alors au simple contact de la chair douce contre son visage, elle se tend, sur la défensive, ce que son interlocutrice ne manque pas de remarquer.

Mais sa patience prend fin dès lors que les questions commencent. Trop personnelles, trop bizarre, si bien qu'elle n'en saisit pas la moitié par moment. Une expression d'incompréhension grandissante sur ses traits en train de se défaire de l'enfance pour de bon, elle fixe la blonde en se demandant si elle n'est pas juste en train de se moquer d'elle en notant la lueur d'amusement dansant dans ses prunelles. Aurait-elle été qu'humaine, il est fort probable que la rouquine aurait probablement eu envie de la faire taire de manière tout sauf délicate. Mais là … elle se sent obligée de répondre tant bien que mal, quitte à répondre à côté. Quelques remarques tendancieuses concernant le prétendue lien avec son maître qu'elle dément formellement et avec vivacité, comme si l'idée lui avait pourtant déjà effleurer l'esprit. Et alors que la blonde semble pourtant bien passer à lui faire passer tout un examen précis, l'obligeant à lever les bras pour mesurer son torse, un claquement de porte se fait finalement entendre, faisant tiquer la rouquine en comprenant de qui il s'agit, et ne semble pas vraiment surprise en voyant débarquer son maître simplement accoutré d'une serviette. Surprise non, mais confuse et passablement gênée qu'il la trouve en cette position dont elle ne saisit ni l'intérêt ni le but.

Si ses yeux s'égarent brièvement sur la tenue inexistante de son seigneur, elle se reprend bien vite et se décide enfin à se sortir de l'emprise de la blonde, reprenant sa posture habituelle, en retrait dès lors que certains de ses maîtres se trouvent non loin. Mais là où la plupart s'effacent totalement, le regard baissé et silencieux, elle observe constamment. Les moindres gestes, les moindres mouvements. Elle sait déjà que pour qu'il se décide enfin à l'emmener, elle doit être réactive et  l'affût de tout. Et la blonde semble également avoir bien compris son mode de fonctionnement puisqu'elle n'hésite pas à la prendre à parti et prend même un malin plaisir à la mettre mal à l'aise en l'invitant sans prendre de gants à ce qu'elle prévoyait pour l'argenté. Le temps ne lui est pas laisser de pouvoir répondre car à peine a-t-elle le temps d'ouvrir les lèvres pour protester que le maître des lieux la coupe dans son élan en réprimandant vertement sa visiteuse nocturne, sans même lever le nez de son armoire qu'il est en train de retourner. Et si la rouquine gardait jusque là son attention pleine et entière sur l'intruse, elle se retourne pourtant brièvement vers lui lorsqu'il se redresse pour évoquer son cas. Ses prunelles encore trop révélatrices croisent le regard de l'argenté qui lui ne semble même pas le voir, et elle fronce les sourcils lorsqu'il la qualifie d'enfant, sentant une vague de colère fugace bouillonner dans ses veines. Il y a longtemps qu'elle ne peut plus être qualifiée de la sorte, il s'est bien chargé de la dresser pour ça d'ailleurs. C'est pourquoi de se sentir réduite ainsi malgré tout ses progrès,malgré le fait que ceux parvenant à la défaire se fassent de plus en plus rare, elle prend cela pour une cuisante humiliation, plus que tout décidée à ce qu'il l'emmène, ne serait-ce que pour lui prouver qu'elle vaut mieux que « juste une enfant ». Mais si tout cela peut s'apercevoir sans mal dans ses mirettes bleutées, aucun son ne passe ses lèvres, et ses traits restent impassibles. Et pourtant, si elle maîtrise à merveille ses émotions pour ne rien laisser paraître, elle est encore incapable de figer son regard, doute même d'y parvenir un jour. Néanmoins, elle sait également qu'il ne l'observe jamais vraiment, c'est probablement pour cela qu'elle ne se donne pas vraiment de mal pour y parvenir non plus.

Elle le fixe lorsqu'il reprend la parole, ignorant l'intervention de son invitée surprise et sent sa gorge se serrer légèrement. Elle est tellement prévisible par moment. Ou bien il ne le connaît que trop bien. Probablement un peu des deux. Mais il lui laisse pourtant une vague petite porte d'espoir à laquelle elle se raccroche en s'inclinant brièvement avant de tourner les talons sans tarder. Trouver une tenue n'est pas compliquée, c'est pourquoi la requête la surprend, lui qui d'ordinaire se plaît à lui trouver des défis presque infaisables. Il ne faut pas cinq minutes pour trouver le vêtement, trois de plus pour revenir jusqu'à la chambre en courant lorsqu'il n'y avait personne pour la voir, ayant déjà oublié qu'elle est toujours en abandon de poste. Deux petits coups, la voix suave de la blonde visiblement toujours présente l'autorisant à entrer à nouveau avant qu'elle ne s'exécute. Ravie d'avoir été aussi rapide, la jeune femme déchante pourtant en apercevant son maître assit et surtout impeccablement vêtu d'une tenue identique à celle qu'elle porte dans les bras.  Comprenant qu'il ne s'agissait que d'un moyen de l'éloigner en fin de compte, la rouquine se ferme, impassible à l'attitude aguicheuse de la blonde qui l'observe comme un morceau de viande désormais, et traverse la pièce pour venir déposer la tunique sur la table déjà surchargée, sans en retirer sa main pour autant. Un infime mouvement de recul vis à vis de la blonde curieuse, la laissant pourtant l'observer à nouveau, manipuler sa crinière domptée avec curiosité sans trop savoir à quoi s'attendre jusqu'à ce que sa patience ne finisse par s'étioler dangereusement et qu'elle ne fasse un pas en direction de son seigneur clairement indifférent avant de prendre la parole avec autant d'aplomb que possible pour défendre sa cause.

"Maître, je ne suis pas une enfant. Laissez-moi vous accompagner, laissez-moi vous prouver de quoi je suis capable. Ne me laissez pas en retrait cette fois … je vous en conjure."

Lentement, elle pousse la tunique en direction de son maître avant de baisser les yeux en reprenant de la distance.

"Je doute fort que ma « mission » ait eut un quelconque intérêt finalement … Mais voici votre habit." - Absence de réaction de la part de son souverain, elle baisse le regard pour le fixer sur l'arme qu'il inspecte sans sourciller, sans une once d'intérêt envers son esclave, avant de reprendre d'une voix atone. -" J'imagine qu'il est temps que je me retire … Des obligations m'attendent toujours en cuisine. Maître … Dame Abysse. "- Elle s'incline bassement avant de tourner les talons, sans pour autant s'avérer totalement défaitiste. Il n'a pas dit non. Jusqu'ici il avait toujours refusé de manière catégorique, sans laisser la moindre place à une quelconque négociation malgré ses nombreuses suppliques. Là c'est différent.

C'est pourquoi, c'est l'esprit clairement ailleurs qu'elle retourne aux fourneaux, particulièrement distraite. Par deux fois elle laisse brûler une sauce déjà assez complexe à réaliser et se fait reléguer à la découpe. Mais toute sa concentration s'envole à observer frénétiquement l'horloge la plus proche, si bien qu'elle ne fait plus attention à ses gestes et en vient à se couper le pouce à plusieurs reprises avant d'enfin prendre le temps d'y faire un pansement rapide. L'heure défile, trop lentement à son goût, jusqu'à ce que le service s'achève, non sans mal pour la rouquine, et que les serviteurs soient libérés pour retourner dans leurs propres quartiers. Mais la rouquine reste obstinée et elle esquive habilement le gros du troupeau partant dormir pour se faufiler à nouveau dans les couloirs avec bien plus de discrétion cette fois et parvient sans trop de mal à se fondre dans les tenture ouvrant la salle de banquet pour en observer le déroulant. Son maître ne reste jamais bien longtemps à ce genre de soirée, son manque de sociabilité probablement, alors elle patiente sagement qu'il abandonne les sien pour retourner dans son antre. Suivant ses pas, elle se faufile comme un chat dans son sillage sachant parfaitement qu'il finira bien vite par la repérer, c'est pourquoi elle prend les devants et l'interpelle d'une voix presque tremblante, d'appréhension, d'excitation, de timidité quelque part d'oser l'aborder de la sorte deux fois dans la même journée. - "Maître … "- Elle déglutit en attendant qu'il stoppe ses pas avant de reprendre sans détourner les yeux de son dos, une lueur plus que déterminée dans ses mirettes fixes. - "Il est plus de minuit …" - Elle n'arrive pas à vraiment finir sa phrase, à lui demander clairement son verdict, se contente alors de déglutir pour masquer sa nervosité, puisqu'il comprendra très bien ainsi de toute façon.
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Seven

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MessageSujet: Re: Nouvelle Ère   Nouvelle Ère EmptyJeu 23 Mai - 21:18

Délaissant son attention dans son attirail, il ne prêtait pas attention au numéro d'Aby. Ce n'est que lorsqu'il sentit la rouquine approcher un brin brusquement pour prendre la parole qu'il sortit de sa bulle. Voilà qu'elle remettait ça et non sans l'agacer. Il gardait le menton baissé et ne remarquait pas que la jeune fille devenue jeune femme le dépassait largement lorsqu'il était assis. Dragnir ne cessait son œuvre et continuait de finir de remonter une arme à feu. Sa patience fut mise à rude épreuve à cet instant, et si la blonde n'avait pas été là, il l'aurait sûrement réprimandée coléreusement. Mais, voilà, il croisa le visage comme victorieux de la blonde en train de singer derrière son esclave. Elle était là à lui faire signe qu'elle avait raison. Il repensait brièvement à certaines paroles de cette dernière sans pour autant desceller les lèvres. L'instant d'après, la jeune femme lui faisait remarquer que sa tenue était prête bien que ce fut une mission inutile. C' est probablement à cet instant précis qu'un déclic tendait à s'immiscer dans l'esprit de l'argenté. Il ralentit son entreprise en accompagnant du regard la main de son élève sur la tenue blanche. Elle parlait comme une adulte et cela le surpris. Sa mine commençait à s'assombrir sous l'intrigue, une expression qui pouvait être mal traduite. Et sans qu'il n'eut à dire quoi que ce soit, elle consentit à se retirer d'elle-même. Ce n'est que lorsqu'elle tourna les talons qu'il daignait l'observer. L'argenté la suivit du regard, poussant un brin le vice en penchant la tête jusqu'à la voir disparaître par la porte. Étrange se disait-il. Elle devenait aussi pragmatique que lui dans sa manière d'être.

Aby fut la première à rompre le silence, elle lui fit remarquer combien elle avait visé juste. Elle poussait toujours le bouchon en voyant là un amour impossible et cela amusait l'argenté dont la notion elle-même lui était inconnue. Il se pensait au dessus des sentiments humains, loin des émotions et ce à tord. C'était uniquement cette carapace givrée qui lui avait permis de survoler les faiblesses et l'hésitation du cœur. Père avait bien fait son boulot sur ses sept enfants. Après quelques sarcasmes la blonde reprit plus sérieusement.

-Tu sais, elle est probablement l'une des rares esclaves à être parvenue à s’introduire dans nos quartiers sans être détectées ni par les gardes, les chimères ou encore nous. Pas même toi tandis que tu te décrassais !
-Et quel est ton intérêt dans tout ça ? Demandait-il en se laissant choir dans le fond de son fauteuil, lassé.
-Oh mais rien mon chou ! S'exclamait-elle en venant le rejoindre, elle avait prit un air grave, une expression qu'il lui avait connu enfant. Je veux seulement ton bien voyons ! Tu prends trop à cœur ton rôle ! Amuse-toi !
-Et toi pas assez ! grognait-il
-N'as-tu pas garder cette fille parce qu'elle te plaisait ? Ou bien es-tu si imbu de ta personne que tu ne songe qu'à l'utiliser ? Et elle le fixait, assise face à lui en retrait sur le bureau en gardant toujours son calme.
-... Dragnir ne sut répondre, cherchant encore la raison lui même depuis quelques temps.
-Hmm... je vois, reprit-elle, déçue, tu n'es pas si différent d'Azrael en fin de compte.
-Tsss...il s'extirpait violemment de son fauteuil en renversant celui-ci.  Nous ne sommes pas humains ! Arrêtes de chercher à leur ressembler ! Tu crois que c'est de la sympathie qu'ils ont pour toi ? Ils te craignent, ils nous craignent tous et nous détestent à juste titre ! La peur inspire le respect, le reste n'a pas d'importance si ce n'est pour s'encombrer !

Et tandis qu'il passait ses nerfs sur elle, une rage sans fondement à bien y réfléchir, elle l'observait, dépitée. Ainsi elle avait pu comprendre quelque chose su l'argenté. Pour la première fois il s'était exprimé au delà des sarcasmes et des points de vue militaire. Elle crut comprendre quelque chose de cinglant dans cette colère passagère.Muette durant quelques secondes, Aby fut déçue que leur point de vue fut si différent. Elle même se remit en question brièvement avant de glisser de la table et venir se jeter à son cou. Ce n'était pas la première fois qu'il subissait l'étreinte de sa frangine seulement cette fois-ci, le motif lui sembla nouveau. Le serrant contre elle, là elle lui demandait s'il sentit son cœur battre. Quelque peu apaisé, Dragnir répondit que oui non sans garder son masque de glace. Puis ensuite elle lui posa une question piège « Ton pêché est probablement le plus lourd à porter... et tu t'entête à te croire plus fort mais dis moi, Dragon de la Colère, par quel procédé « chimique » crois-tu ressentir cette colère ? » Elle fixait son visage, remarquant le doute s’immiscer sur son visage. Ravie, elle l'embrassait quelques secondes avant qu'il ne se rebelle puis se retira.  A cette réponse elle lui demandait de méditer puis quitta la pièce non sans lui rappeler de prendre l'esclave avec lui.

Il restait là un court instant avant de cogiter à tout ce qu'elle venait de dire. Furieux, il saisissait le fauteuil qu'il avait précédemment envoyé valdinguer pour le saisir d'une poigne de fer et l'envoyer d’exploser contre le mur qui prit pas mal de dégât au passage. Il s'allumait une autre cigarette, il avisait l'heure, pressé de partir maintenant qu'il avait le cerveau en ébullition. « Fait chier ! » Il se décidait à quitter sa chambre pour gagner le banquet et s'y changer les idées. Pourtant, l'argenté n'était pas tant friand de ce genre de festin festif. Il s'y rendit d'un pas rapide, repoussait Gabriel et ignorait les regards de la blonde. Il se contentait de descendre trois pintes entre deux crocs d'un sandwich de sa création, le genre de truc qui vous cale juste en le regardant. C'était limite effrayant de manger autant. Très vite l'heure du départ approchait et alors notre ami quittait le banquet pour joindre le point de ralliement. Il serrait sans doute le premier des homonculus et se ferrait un plaisir de jauger les soldats convoqués. Il avait la vision troublée, cependant son esprit était clair, ses idées un petit peu moins. Chemin faisant, il s’aperçut très vite que quelqu'un lui emboîtait le pas dans l'ombre. Mais, sans qu'il n'eut le temps de vraiment s'en informer, la voix de la rouquine s'élevait dans son dos. Il s'arrêtait net, il s'allumait une cigarette puis tourna les talons d'un quart pour la regarder, menton levé. Il pouvait voir briller ses yeux d'une lueur bien moins naïve qu'auparavant. Dans un large nuage de fumée il lui dit, sourire enjoué aux bordes lèvres. «Décidément... Tu es devenue une vraie adulte, hm? » c'était bien la première fois qu'il lui faisait remarquer sans l'avoir trop réaliser lui-même. Le garçon fit un pas dans sa direction, puis un second et reprit toujours de ce ton indéchiffrable. « Bien... Je vais t'emmener, je crois... que tu l'as amplement mérité... » il regrettait déjà son choix tandis qu'il la reluquait dans la pénombre. Il distinguait une tenue de souillon, rien de pratique, pas d'équipement non plus. Sur ces mots il tourna les talons et reprit sa course avant de l'intimé à le suivre. Il lui dit qu'il fallait l'équiper et qu'il lui donnerait en chemin les instructions.

Ils arrivèrent devant l'escouade d'Azrael, il y avait deux des soldats du troisième homonculus en avance aussi. Tous saluèrent l'argenté qui ne le prêta pas attention si ce n'est un « ouais, ouais... » complétement détaché , il était bien trop occupé à trouver sa victime. Et comme ils s'étaient tous placés en ligne, l'argenté passait et repassait devant eux. Il s'arrêta net et fit un pas en arrière avant de soulever la casquette d'un soldat se révélant être une fille. « Toi ! » Elle se raidit subitement et l'observa, et comme son visage était un tantinet adouci par l'alcool, elle se perdit un court instant dans le bleu cristallin de l'homonculus. « Tu vas l'emmener s'équiper, laisse lui le choix de ses armes et... Dragnir relâchait sa casquette en agitant doucement sa clope devant lui comme pour chercher ses mots, et assures-toi que son équipement soit similaire au votre. » Elle se courba et lui répondit un oui ponctuel avant de s'exécuter. « Vous avez dix minutes...passé le délais, il laissait un léger suspens volontaire, et bien on ne serra plus là...» Il s’adressait surtout à son élève dont il croisait le regard enflammé comme jamais. C'était ce regard qui longtemps l'avait intrigué. Qu'est-ce qui pouvait bien l'animer après tout ?
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Eden Scarcelli

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MessageSujet: Re: Nouvelle Ère   Nouvelle Ère EmptyVen 24 Mai - 10:34

Les mains croisées dans son dos qu'elle triture sans cesse, masquant sa nervosité croissante de cette manière pour ne rien laisser entrevoir sur son minois impassible, elle sent son pouls ralentir lorsqu'il finit par daigner lui porter un peu plus d'attention d'un vague regard. Il est rare qu'elle se permette de dévisager un seigneur, pourtant cela semble bien plus régulier lorsqu'il s'agit du sien, ce dernier l'y ayant habitué pendant son entraînement intensif, principalement dans le but de lui apprendre à déchiffrer les émotions de son adversaire. Même si, de l'aveu de la rouquine, l'argenté n'est pas le meilleur pour transmettre les siennes par le biais des expressions faciales. Toujours est-il que la gêne qu'elle avait ressentie à observer la blonde, même l'espace de quelques secondes, ne se manifeste pas, ou si peu, lorsqu'elle fait face à son maître directement. Cette soirée étant l'exception qui confirme la règle car elle redoute tout particulièrement de voir le refus dans ses prunelles d'acier. Mais contre toute attente, c'est une fugace étincelle d'amusement qu'elle croit y percevoir pendant quelques secondes. Et si l'impression s'enfuit, ce n'est que parce qu'il arbore finalement un sourire à l'intention de son élève, chose suffisamment rare pour être notée. A sa constatation, elle se contente d'acquiescer en silence, sans le lâcher du regard, le souffle rendu court par la simple perspective d'enfin obtenir ce qu'elle désire. Comme si son maître se délecte de la faire languir davantage – ce qui dans le fond ne l'aurait pas surpris … - il se retourne complètement pour se diriger vers elle en silence avant de ne reprendre la parole pour donner son assentiment. Si la rouquine relâche enfin sa respiration, rien ne transparaît pourtant sur son visage, seul son regard s'éclaire d'une étincelle émerveillée à l'idée de quitter enfin ses murs, de pouvoir enfin le suivre et prouver sa vraie valeur autrement qu'en défaisant des soldats ou des domestiques. La jeune femme baisse la tête en lâchant toute sa reconnaissance au travers d'un simple mot. - "Merci." - Il ne lui laisse pas vraiment le temps de s'épandre qu'il l'embarque déjà à sa suite, la détaillant du coin de l'oeil avant de décréter qu'il lui fallait changer de tenue et s'équiper davantage pour pouvoir être d'une quelconque utilité. Assidue, la jeune fille oublie qu'elle a une journée de travail dans les pattes et le suit, prête a à peu près tout ce qu'il lui demandera de faire.

Le froid nocturne la cueille bien vite, elle et sa tenue de domestique trop légère, et elle sent déjà la chair de poule la saisir alors qu'elle observe les autres recrues présentes. Un infime sourire victorieux éclaire ses traits lorsqu'elle repère Bane en train de faire les vérifications sur ses armes. Le regard noir qu'il lui balance avant de vite détourner les yeux face à l'argenté vaut toute les récompenses du monde pour la rouquine satisfaite qui patiente sagement derrière son maître, sa main légèrement abîmée cachée dans l'autre. Il ne s'agirait pas qu'il la renvoie finalement pour une coupure ridicule. Alors qu'il semble faire passer une revue de détails aux troupes qui ne sont probablement pas les siennes, la jeune femme observe, attentive, les éléments qui l'entoure. Même en passe de devenir une adulte, elle ressent encore l'excitation d'une gamine à qui l'on vient d'offrir un jouet merveilleux ou une immense part de gâteau. Les yeux brillants d'émotion, elle note chaque petit détail, observe les visages lui faisant face, en connaissant déjà certains plus ou moins bien. Mais ce qui la surprend, c'est de reconnaître tous les esclaves présents comme des recrues d'autres souverains là où son sire ne semble pas avoir d'autres élèves qu'elle-même. Si bien qu'elle se sent tout à coup empli d'une sorte de fierté mal placé qu'elle piétine pourtant rapidement, sachant que sa place, elle pourrait bien plus rapidement qu'elle n'a réussi à la gagner. Aussi lorsqu'il la mentionne à une autre disciple, elle prête attention, et suit la recrue pour s'armer convenablement, ayant bien noté la limite de temps.

Mayara n'est déjà pas du genre à s'attarder de manière général, mais son choix se fait particulièrement rapide cette nuit. A peine vêtue d'une tenue de daim légère, d'un brun sombre, avec des renforcements en cuir au torse et au dos ainsi que sur les articulations, d'une paire de bottes noires à talons plats, qu'elle se rue dans la salle d'armes, ses yeux parcourant à toute vitesse les présentoirs. La force n'est pas son point fort, exit donc toutes les armes lourdes. Son regard accroche bien vite une paire de couteaux karambits d'une simplicité redoutable sur lesquels elle plonge bien vite. Placée de part et d'autre de sa ceinture, contre ses reins, la petite dernière du troupeau s'attarde encore brièvement jusqu'à de choisir une demi douzaine de couteaux de lancer, équitablement répartis sur ses deux cuisses, ainsi qu'une dague dissimulée dans sa botte gauche. Si son regard se pose sur les armes à feu un bref instant, il s'en défait tout aussi vite, la rouquine leur préférant la discrétion des lames. Et c'est sous le regard passablement surprise de son accompagnatrice qu'elle quitte la pièce, parfaitement harnachée pour sa mission en un temps record. Elle se munit également d'une paire de gants en cuir fins pour dissimuler le bandage de fortune qui couvre deux de ses doigts, bien décidée à ne laisser aucune excuse entraver sa première excursion.

A leur retour, les deux autres seigneurs ont déjà rejoints leurs disciples, et la rouquine vient se placer derrière le sien, non sans un salut respectueux envers les deux autres. Si l'un des deux l'observe avec curiosité, visiblement surpris de voir son comparse avec une recrue pour une fois, le second n'étant autre qu'Azraël la détaille avec une insistance pesante qui l'incite à lui rendre son regard de manière indifférente, statique dans l'ombre de son propre seigneur. Le brun semble brièvement surpris avant de lui lâcher un sourire n'ayant rien d'agréable, puis de s'en retourner à ses propres hommes. Elle questionne brièvement l'argenté en vue de leur mission avenir qui lui en donne les détails de manière succincte avant qu'ils ne se décident à quitter les lieux sous le couvert de la nuit.


~~~~~~~~


Des rebelles. Des corps ensanglantés jonchant le sol, certains hurlements désespérés résonnants encore à ses oreilles. Sa première mission, clairement pas la plus simple, mais probablement la pire à son esprit, lui rappelant jadis le massacre de sa famille de cœur, cet événement enfoui au plus profond de sa mémoire. Ce n'est qu'un campement peu rempli, simpliste, où se regroupent hommes, femmes, enfants, familles, dans le simple but de faire tomber la tyrannie des seigneurs. Ce ne sont que des humains, sans pouvoir, sans avenir, mais avec encore un peu d'espoir. Et cet espoir, ils viennent le piétiner, le réduire à néant. Sa belle tenue, si propre, si éclatante, n'est plus qu'un amas de fibres imbibées d'une hémoglobine qui n'est pas la sienne. Elle est efficace pour une première, peut-être même un peu trop. Mais si des vies sont déjà passer par les fils de ses armes, sa main tremble face à ce qui se trouve face à elle dans cette hutte branlante. Une femme, une fille, probablement même pas plus âgée qu'elle-même en fin de compte, qui serre contre elle ses deux enfants, espérant ainsi les faire échapper à la mort qu'elle est venue donner. Et sa main armée tremble dangereusement, incapable d'achever son geste. Parce que les enfants, ils n'ont rien demandé. Ils n'ont pas demandé à venir au monde, ils n'ont pas demandé à naître parmi les oppressés. Si son bras hésite, son regard reste pourtant de glace face à ce tableau alors qu'elle entend dans son dos, à l'extérieur, les hurlements de désespoir des hommes torturés, massacrés. Azraël et les siens ne font pas dans la tendresse ou l'efficacité, ils aiment prendre leur temps. La fille ne parle pas, ne supplie même pas, elle attend juste le coup, à moitié couchée sur sa progéniture comme si même morte, elle pourrait empêcher l'inévitable. Sa main s'abat d'un coup et pourtant la faucheuse ne vient pas prendre sa victime. Non, elle s'est contentée d'entailler la chair de l'épaule de manière superficielle et se penche vers elle pour presser la blessure au dessus du sol avant d'y laisser une marque de lutte. Après quoi, elle saisit un linge traînant qu'elle lui appuie sur la plaie sans délicatesse en l'incitant d'un mouvement de tête à prendre le relais, puis se relève.  La rouquine l'observe brièvement, incertaine de sa décision, avant de tourner les talons. - "Trouve un moyen de sortir avec tes gosses. Je vais brûler cet endroit." - Si le brouhaha de l'extérieur couvre les sons proches, elle entend pourtant un infime merci dans son dos avant d'ajouter d'une voix pressante. - "Tâche de te dépêcher ou vous brûlerez aussi … "- Elle se penche non loin de l'entrée pour récupérer un nouveau linge abandonné et sort finalement de la demeure miséreuse en essuyant son arme, refermant la porte à l'aide de son pied, ne renvoyant qu'un expression impassible en nettoyant méticuleusement ses outils de mort après avoir finie son travail.

Plantée devant l'entrée durant tout ce temps, elle estime que les fuyards auront eu le temps de s'éclipser dans la forêt adjacente et saisit une bûche dans le foyer ronflant du feu au centre du campement avant de laisser la flamme prendre sur le toit de paille de la maisonnette. Elle en fait le tour consciencieusement pour provoquer plusieurs départs de feu avant de balancer la bûche sur le dessus de la demeure. Le toit trop sec ne tarde pas à devenir un brasier ardent et elle recule d'un pas avant qu'un infime mouvement dans les herbes hautes n'attire son regard. Quelque peu soulagée à l'idée qu'ils aient effectivement pu sortir de là avant qu'elle ne transforme l'endroit en fourneaux à l'image des autres petites demeures, la jeune femme observe le foyer un certain temps avant de tourner les talons, principalement lorsque les derniers hurlements eurent enfin cessés. Tuer les ennemis du pouvoir est une chose. Tuer des créatures innocentes en est une autre dont visiblement elle n'est pas encore capable. Mais convaincue qu'il ne la laisserait pas ressortir en apprenant cela, elle simule cette attitude froide et inatteignable qu'il lui a si bien transmise pour n'éveiller aucun soupçon quand à sa faiblesse. Marchant au milieu de ce spectacle de désolation, la jeune femme repère bien vite son rival non loin qui l'apostrophe sèchement, repoussant le corps mutilé qu'il vient d'achever dans le brasier central.

"T'avais peur de salir tes fringues neuves gamine ? Ca fait bien deux heures qu'on t'a perdu de vue ! "

"Ca s'appelle de la discrétion. Mais c'est un concept que tu ignores visiblement, alors retourne faire joujou avec tes corps démembrés tu veux ? Tu seras gentil. "

"Allez quoi … Pour ta première, t'aurais pu faire une exécution publique ! Genre … tu sais, pour te faire ta place, prouver que tu vaux quelque chose. "

"J'ai pas besoin de ton aval pour faire ma « place ». Je sais ce que je vaux. "

"Et lui, il le sait ?"


La rouquine pile et tourne le visage vers lui, le regard mauvais. - "Qu'est-ce que ça veut dire ?"

"Simplement que si le seigneur Dragnir ignore ce que tu vaux. Il finira par trouver mieux. D'où l'utilité de faire grand bruit quand tu cherches à faire tes preuves. Tu commences à piger la naine ? "

Bien plus rapide que lui, et sans que rien ne puisse le laisser paraître, elle pivote brusquement, l'un de ses karambits reposant déjà au creux de sa paume alors qu'elle vient l'écraser contre la trachée de l'emmerdeur, le regard furibond. -" J'ai trimé plus dur que n'importe qui pour en arriver là. Continue à chercher à me prendre cette place, et je peux te promettre que je te tuerais."

"Ah vraiment ?"

Passablement sur les nerfs, la rouquine tourne la tête vers le nouveau gêneur avant de reculer d'un bond en baissant les yeux. Le seigneur du crétin qu'elle se trouvait en train de menacer de mort se tient juste derrière elle, l'observant avec un amusement n'ayant rien d'anodin dans le regard. Les mains croisées devant ses jambes, n'ayant même pas pris le temps de ranger sa lame à cause d son empressement, elle fixe le sol, la respiration hachée alors qu'elle le sent approcher et lui tourner autour comme un lion s'apprête à dévorer sa proie. - "Tu sais ce que tu encours à menacer la vie d'un de mes hommes, fût-il du même rang que toi ? "- La jeune femme acquiesce brièvement. Les meurtres entre esclaves sont formellement interdits, étrangement, les seuls êtres ayant le droit de vie ou de mort sont les seigneurs. Tout homicide d'une être inférieur à un autre est puni de mort, et parfois même de torture, suivant le seigneur responsable de la sentence. Nul doute que dans son cas, elle en passerait par les deux cases, Azraël n'étant pas réputé pour être particulièrement tendre. Et comme s'il cherchait déjà à le prouver, le puissant vient de placer face à elle et saisit sa crinière remontée sur son crâne à pleine main pour l'obliger à relever le visage et l'observer à sa guise. -" Bien. Et il serait dommage d'abîmer une telle chose pourtant … Tu n'es pas d'accord Bade ?" - L'interpellé fronce les sourcils, peu convaincu visiblement avant d'acquiescer avec tout le respect dont il semble capable. - "Bien sûr maître." - Ce dernier esquisse un sourire qui n'échappe pas à la jeune femme maîtrisée tout en la détaillant brièvement avant de reprendre. -" Il serait probablement de bon ton que ton éducation soit reprise en main dans ce cas. Dragnir me semble trop laxiste à ton encontre. Et tu t'épanouirais probablement bien plus auprès d'autres personnes." - Entendant les pas de son frère dans son dos, il se redresse et se détourne pour lui faire face en retenant toujours l'esclave par sa chevelure, l'obligeant cette fois à baisser la tête, lui rendant la nuque douloureuse.

"Ta petite louve a encore bien trop de crocs pour être lâchée sans laisse mon frère. Tu devrais songer à m'en faire don quelques temps que je puisse la remettre au pas comme il faut, elle risque fort de devenir ingérable sinon. "

Impossible dans sa position de pouvoir apercevoir une quelconque réaction de son seigneur, mais rien qu'à l'idée qu'il puisse envisager de l'abandonner à ce monstre, la jeune femme sent ses mains croisées trembler dangereusement, et resserre sa prise autour de la garde de son arme, comme pour tenter vainement de se rassurer. Aurait-elle été libre qu'elle l'aurait probablement imploré de ne pas le faire, mais dans sa position, seul le silence lui était autorisé.
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Seven

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MessageSujet: Re: Nouvelle Ère   Nouvelle Ère EmptyVen 24 Mai - 12:11

Fondant à toute vitesse sur le doyen, Dragnir prit la vie de son escorte avant de se tourner vers lui. Il avait passé tout son temps à traquer sa proie, disparaissant durant un long moment. Il ne craignait pas pour son élève, sachant pertinemment que les forces opposées serraient vite maîtrisées. C'était là l'ultime teste en soit ; la laisser faire en parfait autonomie. S'enfuirait-elle ? Il n'en doutait pas quelque part, ayant peu confiance en elle. Il blessait le doyen afin d'en faire son prisonnier et l'interrogeait durant quelques minutes. Il n'en retira rien, alors il décidait de l’assommer pour le ramener à Père. Il n'avait pas de temps à perdre sur place. Il saisissait l'humain par son col et le traînait négligemment jusqu'au point de ralliement des siens. Traversant le village enflammé, il vit au loin la silhouette d'Azrael maltraiter ce qui lui semblait être en toute logique un autre prisonnier. Ce n'est que lorsqu'il fut à une poignée de mètres qu'il reconnut son élève en mauvaise posture. Tenant la rouquine en joug par sa tignasse, le brun le sentit arriver dans son dos. L'argenté restait sans bouger, un air mauvais sur le visage. Ca l'avait agacé de se trimballer le doyen sur tous ces mètres. Et voilà qu'il trouvait à présent son chère et tendre frère en train de menacer son esclave. Pourquoi ? Il pouvait toutefois trouver un tas de motif en cet instant. Dragnir se contentait de regarder son aîné sans mot dire. La tension fut d'autant plus palpable alors qu'Azrael lui fit la morale. L'argenté relâchait sa prise qui s'écrasait au sol, inerte mais bien en vie. Il fit craquer sa nuque en soupirant, agacé, le regard roulant au ciel et autour de lui. Une manière de chercher comment se sortir de là sans avoir à devoir affronter encore et encore son aîné. Jamais ils ne l'avaient fait devant d'autre yeux que ceux de leurs pairs, impuissants. L'argenté fit signe avec ses bras d'une éventualité évidente en prenant la parole d'un air très nonchalant. « Allons bon...Ca me regarde, mon frère, reprenait-il ses mots avec un soupçon de défis, je préfère une louve qui mordrait même la tête coupée plutôt qu'un cuisiner entraîné aux arts de guerre... » Voilà qui insinuait beaucoup de par ses paroles un brin provocatrices. Il fit un pas en direction de son frangin et reprit, « ne vois-tu pas qu'elle est encore là. Intacte, et il fit un autre pas, alors cesse de trouver toutes sortes de prétexte pour me la soustraire. » Comme toujours, notre ami savait garder son calme devant lui pour la simple et bonne raison que ça irritait son aîné. C'était sa meilleure arme contre lui maintenant qu'il était lui aussi devenu un homme. Le troisième homonculus, en sentant la situation très précaire, ordonnait à ses hommes d'embarquer le prisonnier tandis qu'il ordonnait à ceux d'Azrael de commencer à se remettre en route. Voilà qui ne donnait plus de publique aux deux excités.Le brun regardait autour de lui, déçu de voir son publique partir et reportait aussitôt son regard noir sur celui équivalent de notre homonculus. « Je vois... Tu crois tout savoir... » Il assénait un coup de genoux en plein abdomen de sa proie pour ensuite la balancer en avant à l'aide de sa tignasse défaite. Oh ca ne lui suffisait pas, cette esclave devenait presque un nouvel objectif encore obscure dans l'esprit bouillant de l'aîné. Dragnir regardait la scène sans sourciller, le sang tout aussi bouillonnant, il aurait tant voulu déchaîner toute sa hargne sur lui. Il regardait le brun vaniteux s'enfoncer dans la forêt avant de baisser ses yeux endurcis.

Carrément estomaquée par le coup d'Azrael, elle peinait à se relever, la respiration bien trop haletante. Se débattant avec une volonté de fer et toujours inébranlée même après s'être pris un coup de foudre. Elle était remarquable, il le vit un peu plus cette nuit-là. Et tandis que l'aube se levait et offrait quelques rayons timides en couvrant le ciel de la même teinte que le village, elle s'excusait. Il n'y avait sûrement pas lieu de l'être. Il approchait lentement « On en reparlera.... » il la dépassait alors qu'elle se tenait enfin sur ses deux jambes. Il ajoutait alors qu'il la devançait « En attendant, je ne suis pas déçu pour cette première... »

Les mois s'étaient écoulé différent jusqu'à présent car, à présent, notre ami n'était plus seul en mission. Le duo qu'ils formaient ne mit pas trop de temps à se mettre en place tant une complicité combative s'était instaurée. Elle avait pu contempler sa puissance, ses vrais pouvoirs d'alchimiste et de son côté, lui, il avait pu récolter le fruit de son apprentissage particulier. Durant un temps, leurs exploits furent raconter longtemps dans les couloirs d'esclaves. En effet, à eux deux ils avaient pu venir à bout d'une flotte de pirates insurgés. Leur nombre étant considérables et pourtant, le duo maître-élève revint avec deux de leurs navires sur trois, agrandissant ainsi l'Ombre effrayante de la Forteresse d'Angband, là où se tenait le palais de nos protagonistes.La gamine, plus qu'épanouie physiquement  maintenant, était vue comme l’Âme damnée du Dragon d'Angband. Un autre fléau lorsqu'ils furent en duo. Les missions d'infiltrations furent leur priorité et de grands succès. Dragnir avait prit en gallon, se hissant au rang du troisième homonculus le plus puissant et le fait qu'il rattrapait trop vite Azrael ne délaissait pas celui-ci indifférent. Bientôt il devint de nouveau difficile de leur assigner mission commune. La rancœur s'étant transformée en désire de supériorité, ils ne pouvaient plus se supporter. Dragnir savait cachait sa rancœur derrière sa nonchalance glaciale et ce fut cela qui évitait longtemps une confrontation directe. Notre ami s'attendait même à ce qu'un jour la gamine soit exposée à leur rivalité malsaine, encore une fois. Père n'approuvait en rien cette guerre fraternelle et ce fut là la première graine du libre arbitre lui germer en pleine face. La situation lui échappait et il ne manquait pas de punir ses fils, leur infligeant châtiment douloureux et susceptible de les faire réfléchir. Alors tout ne fut maintenant que coups bas et discrets.Le sale moment passé et les menaces de Père avaient éveillé plus de colère que de sagesse en notre ami.

Les choses se tassèrent un temps et Dragnir entreprit de prendre en charge avec son « escouade » une mission capitale. On avait enfin trouvé le QG de la Rébellion et il leur fallait vite rendre compte de leur puissance. Ils n'attaqueraient pas sans un plan bien ficelé par les soins de Père. Il voulait toujours infliger défaite et humiliation à ses ennemis afin de leur arracher tout espoir. Mais, l'Humain semblait bien plus noble qu'il ne pouvait l'imaginer. Aussi durs que l'acier, ils étaient pourtant facilement pliable entre ses mains, pourtant, certains d'entre eux avaient beau se plier, jamais ils ne rompaient. Alors il frappait toujours plus fort.
Dragnir convoquait son élève dans ses quartiers afin de lui faire un debriefing habituel comme à chaque mission. Il la renvoyait ensuite dans ses quartiers pour qu'elle prépare ses affaires et de quoi tenir quatre jours, si tout se déroulait bien.
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Eden Scarcelli

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MessageSujet: Re: Nouvelle Ère   Nouvelle Ère EmptyVen 24 Mai - 15:20

Si la rouquine ne vit pas venir le coup, elle le sent pourtant bien passer lorsque s'écrase contre son ventre le genou du seigneur la maintenant encore captive. Balancée au sol comme un vulgaire sac de déchets, elle se tient l'abdomen de ses deux mains, sa respiration sifflante, brisée par la violence du choc. Les yeux rivés sur les pieds de l'homme visiblement touché dans son orgueil, sa lame courbe toujours en main, elle compte mentalement, la respiration saccadée, afin de reprendre son calme pour ne pas lui sauter à la gorge sans attendre. Non pas qu'elle pourrait avoir la moindre chance de gagner d'ailleurs, mais simplement pour céder à une impulsion, lui faire payer à lui et à son disciple son acharnement à venir les emmerder. Pourtant, elle reste calme, finit par reprendre son souffle avant de se redresser tant bien que mal, les mains rendues boueuses par son passage au sol, jusqu'à reprendre une position plus digne, la mine basse à l'idée de ce qu'elle risque fort de récolter comme brimade pour avoir provoquer un esclandre. Fixant le sol rougie tant par le sang que par l'aurore, elle bredouille à l'attention de son seigneur proche, implorant presque son pardon pour sa bévue sans pour autant oser relever la tête pour l'affronter de peur de ne voir que déception dans les prunelles de glace. Mais rien. Une simple remise à plus tard qui lui fait écarquillé les yeux avant que les paroles suivantes ne la réconfortent finalement, même balancés de manière insignifiantes par l'argenté. Son visage s'éclaire d'un sourire alors qu'elle range son arme en tournant les talons pour le suivre, essuyant son visage souillé au passage. Même son faux pas ne semble pas avoir fait pencher la balance en fin de compte, et le simple fait de le savoir satisfait contente la rouquine dans le fond, persuadée qu'il ne cherchera probablement pas à la refourguer au premier venu.

Les sorties suivantes furent tout autant couronnées de succès, renforçant l'égo de la rouquine, sa capacité à s'affirmer, réduisant également les problèmes au sein même de la citadelle. Ils étaient de moins en moins nombreux à venir lui chercher querelle désormais, mis à part quelques irréductibles qui ne semblaient craindre ni ses représailles, ni celles de son seigneur lorsque par malheur, il venait à l'apprendre – chose rare cela dit. Si d'autres puissants se battaient le plus souvent entourés d'une escouade plus ou moins conséquente, l'argenté se contentait simplement de sa jeune recrue, ce qui suffisait amplement dans la plupart des situations. Complémentaires, il devenait la fureur lorsqu'elle prenait son rôle d'ombre, rabattant les cibles vers son maître, exterminant les fuyards. L'autonomie qu'il lui offrait était une chose précieuse qu'elle chérissait pour ce que cela lui offrait ; la possibilité d'épargner des vies. Elle n'y parvenait pas à chaque fois, mais dès lors que la voix était libre, elle préférait toujours laisser la vie sauve à certaines victimes. Jusqu'à présent, si son maître en avait eu vent, il ne lui en avait pourtant jamais fait part, ce qui la poussait à croire que ce n'était pas le cas. Elle connaissait bien son supérieur désormais, et à aucun moment depuis son arrivée il ne s'était gêné ou retenue pour lui faire un quelconque reproche. Et si les ordres étaient souvent claires, à savoir éliminer sans prisonnier, la jeune femme se plaisait pourtant à croire qu'il aurait pu en être autrement pour lui. Malgré sa position, malgré son passif, elle persistait à le croire encore bon quelque part, moins cruel ou sadique que certains de ses pairs. Même s'il s'était montrer dur à son égard, elle ne l'avait jamais vraiment vu agir de manière injuste en fin de compte. C'est pourquoi elle s'acharnait à épargner les innocents, persuadée que même s'il venait à le découvrir, elle parviendrait probablement à lui faire comprendre. Les conflits avec Azraël tendaient à s'amplifier, à gagner en gravité à chaque mission commune, si bien que l'argenté et sa disciple furent bientôt assignés presque exclusivement à des infiltrations plus ou moins complexes où il se révélèrent particulièrement efficaces. Néanmoins, les affrontements ne cessaient pas pour autant, et la jeune femme vit son maître s'assombrir de jour en jour, disparaissant parfois bien longtemps sans la moindre raison pour en revenir taciturne et colérique. Et même si l'envie de le questionner la taraudait, ce n'était pas son rôle, aussi elle se contentait de rester dans l'ombre, attendant qu'il ait besoin d'elle à nouveau.

Sourcils froncés, son expression le plus courante ces dernières semaines, la jeune disciple regroupe le peu d'affaires dont elle dispose dans un sac en bandoulière, d'un gris passé depuis longtemps avant de se rendre à l'armurerie, dont l'accès lui est désormais autorisé sur ordre de son seigneur. Pensive, elle se remémore brièvement leur entrevue en réfléchissant. Il est rare qu'ils partent aussi longtemps, surtout seuls. L'importance est capitale, il s'agit ni plus ni moins d'infiltrer les abords de ce qui devrait s'avérer être le nœud central de la rébellion. Ce qui implique probablement beaucoup de soldats, entraînés ou non, beaucoup d'armes, et beaucoup de patrouilles. Sobrement vêtue, sans fioritures d'aucune sorte, la demoiselle porte un pantalon de tissu d'un vert sombre rappelant les frondaisons collant à ses jambes, un bustier marron en cuir et les cheveux relevés en une queue de cheval simpliste. Ses éternelles bottes élimées pour parfaire le tout et son sac sur l'épaule, elle fait un vague signe de tête à l'intendant venant de l'interpeller avant de rallier la salle principale de l'armurerie. Sa silhouette a changé au rythme des missions. Encore passablement frêle lors de sa première mission, ses muscles ont finis par se développer davantage, lui offrant une allure bien plus athlétique désormais. Les rondeurs de l'enfance ayant définitivement disparues ont finalement laissé place à une silhouette féminine plutôt agréable à observer, le plus souvent coincé dans ses tenues de combats désormais. Il est rare de la voir porter les tuniques des domestiques, pour la bonne et simple raison qu'elle ne participe plus beaucoup aux corvées quotidiennes. Sans savoir si elle doit cela à son nouvel emploi du temps en compagnie de son seigneur, ou bien à une certaine bienveillance de ce dernier ayant décidé de lui épargner la chose, elle s'en contente parfaitement, bien plus à l'aise ici que dans une cuisine. Elle récupère son armement favori avant d'hésiter quelques secondes pour s'équiper également d'une arme à feu en complément qu'elle range dans son sac à moitié vide. Les quelques vêtements qu'elle possède y sont entassés sans ordre, laissant une place aux provisions qu'elle s'empresse d'aller chercher, ensuite à la source. De quoi tenir cinq jours à deux, à condition de se rationner un minimum. Amplement suffisant donc.

La route se fait sans encombres alors qu'ils progressent vers le nord du pays, dernier endroit connu des meneurs du soulèvement. Sur ordre de son supérieur, ils finissent pourtant par s'écarter de la route à une journée de leur objectif pour se fondre dans la vie sauvage et effacer leurs traces. C'est en pleine nuit qu'ils parviennent enfin non loin de l'endroit, stratégiquement bien placée sur le haut d'une colline imposante. L'objectif principal reste d'évaluer les forces en présence, ou même celles capables d'arriver en renforts en un laps de temps assez court, puis de faire demi-tour pour en informer les autres. Et si quelques têtes viennent à tomber discrètement au passage, c'est pour le mieux. Pourtant la jeune femme sent sa poitrine se serrer en entendant déjà des rires d'enfants résonner à ses oreilles. Ce n'est pas juste un campement de renégats, c'est une véritable cité qui s'étend devant eux, avec tout ce que cela comprend. Ils patientent une journée entière, se séparant pour faire des rondes régulières, noter les habitudes, les tours de gardes, les va et vient dans l'enceinte du campement avant de se rejoindre une fois l'obscurité revenue. Grâce à cela, ils parviennent rapidement à s'infiltrer dans l'enceinte en laissant sans rien laisser au hasard, bougeant qu'à un moment T en prenant bien soin de ne pas attirer la moindre attention, profitant des zones de pénombres pour s'y fondre et progresser dans l'enceinte de la petite cité sans même se faire remarquer. Si bien qu'ils parviennent miraculeusement sans le moindre dommage jusqu'à la demeure de celui qu'ils ont logiquement déduit comme étant l'un des meneurs, peut-être même le seul.

La rouquine s'infiltre la première par le toit, bien vite suivit par son seigneur et arpente la pièce lentement pour s'assurer qu'elle soit vide avant de venir se poster près de l'unique porte, laissant l'argenté chercher les documents désirés. Même en mission, les esclaves sont tenus à ne pas prendre connaissance d'une quelconque information potentiellement dangereuse. Et même s'il ne lui a jamais explicitement fait part de cette règle à suivre, elle s'y plie pourtant, s'évitant tout risque de représailles de cette manière. De plus, moins elle sait sur certaines choses, mieux elle se porte, et la rébellion est précisément un sujet sur lequel elle souhaite en apprendre le moins possible. Les scrupules se font ainsi plus discrètes. Si son âme humaine se sent malmenée alors qu'elle entend les rires de festivités à l'extérieur de la bâtisse, son visage reste pourtant de glace, fixée qu'elle est sur son objectif, ressortir d'ici avec les documents, et abattre leur propriétaire. L'endroit étant vide, la jeune femme abandonne brièvement son sire en quittant la pièce à la recherche de sa cible. La maison n'est que sur deux étages et ne semble comporter que trois pièces. L'étage du haut n'en formant qu'un, celui du bas se scindant en deux. La rouquine se glisse dans la plus grande, semblable à l'appartement le plus ridiculement petit de la citadelle et discerne sans mal à la lueur des foyers brûlant au travers de la fenêtre une forme dans l'unique lit de la pièce. Décidée à en finir au plus vite pour pouvoir fuir, elle sort l'une de ses lames et d'un geste délicat cherche à soulever la couverture fine …. pour se trouver face à une armada d'oreillers. Un piège grotesque qu'elle peine pourtant à réaliser lorsqu'une ombre s'étalant sur le mur face à elle l'incite à se retourner en urgence. Si son réflexe salvateur lui permet d'épargner sa vie en bloquant le premier assaut de son bras armé, elle ne s'attend pas à l'autre, prise par surprise, et sent bien trop violemment la lame déchirée son flanc. Retrouvant ses réflexes, elle saisit le poignet de la main tenant l'arme dans son flanc pour le bloquer avant de pivoter sur elle même sans le lâcher pour lui asséner un coup de coude en plein face, l'assommant à moitié sur le coup. Le bordel provoquer par la chute de son agresseur ayant déjà du avertir l'argenté, elle recule tant bien que mal pour s'en éloigner, non sans pester. - "Merde ..." - Elle balance son arme en visant l'homme allongé qui l'esquive en roulant sur lui-même, avant qu'elle ne rejoigne l'escalier en chancelant. Il ne faut pas cinq secondes pour que l'inconnu titube jusqu'à la porte pour aller quérir de l'aide, visiblement déjà prête à intervenir. Sans savoir comment, la rouquine comprend qu'ils ont été repérés depuis un moment et qu'ils n'attendaient que leur venue dans cet endroit. Gravissant l'escalier avec difficulté avant de repousser violemment la porte à moitié close, la jeune femme interpelle l'argenté d'une voix saccadée.  

"Il faut .. il faut qu'on parte … Maintenant ! "


Pas une seconde elle n'aura eu la présence d'esprit de retirer l'arme de son flanc jusqu'à présent, ce qu'elle finit par faire après avoir fermer la porte à clef. La dague tombe sur le sol dans un bruit mat alors qu'elle arrache le rideau le plus proche pour l'enrouler autour de son abdomen en serrant de toute ses forces. La compression qu'elle s'inflige de cette manière réduit assez la douleur pour qu'elle puisse continuer à se mouvoir sans trop de mal, mais un vague coup d'oeil à la plaie même dans la pénombre lui indique que son rafistolage ne durera pas bien longtemps. Saisissant la chaise la plus proche, elle la cale sous la poignée de la porte pour ralentir leurs poursuivants quelques secondes de plus avant d'inciter son maître à partir une nouvelle fois. Mais à peine la fenêtre enjambée que le vertige la prend et qu'elle manque de tomber, se rattrapant in extremis à la corniche la plus proche. Cette sortie s'annonce comme son premier gros échec. Et à un tel rythme, peut-être même le dernier en fin de compte. Du moins, sans compter l'obstination à la survie de la jeune femme qui s'accroche de toute ses forces pour tenter de se hisser sur le toit. Fierté ou soumission, pourtant, pas une seconde elle ne songe à demander une aide quelconque à son seigneur. C'est elle le soutien, non pas l'inverse. Qu'il s'évapore dans la nature avec son précieux butin en main lui paraîtrait même normal en vérité. Frustrant, mais normal.
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Seven

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MessageSujet: Re: Nouvelle Ère   Nouvelle Ère EmptySam 25 Mai - 11:40

Quelque chose clochait, un drôle de pressentiment, il en perdit un brin sa concentration tandis que la rouquine faisait tout le boulot. Soit, s'introduire dans le bureau du chef afin d'en extraire un maximum d'informations. Son étrange sentiment s'amoindrit et quelques minutes plus tard, un bruit semblable à un conflit se fit entendre. Dragnir compris aussitôt que la mission fut compromise, aussi, il ne pouvait laisser l'humaine entre leurs mains au risque qu'elle ne divulgue trop d'infos. Il attendit quelques secondes, les bruits s'étaient très vite stoppés et aucune alerte toujours donnée.Puis soudainement sorti un homme, sûrement leur chef et visiblement blessé. Dragnir se ruait sur l'homme qu'il saisit à la gorge avant de le plaquer violemment contre le mur. La pénombre étant quasiment opaque, les deux hommes ne purent distinguer que la prunelle brillante de leurs yeux similaires. Sans perdre le nord, le type tentait de repousser notre ami. Finalement, Dragnir décidait de vite en finir et de 'envoyer valdinguer par la fenêtre. L'instant d'après, la jeune femme réapparaissait en confirmant ce qu'il savait déjà.Partir ! Il entrait dans le bureau, incertain toutefois que ce fut une bonne idée de s'y enfermer. Il remarquait aussitôt qu'elle était blessée, comme en témoignait sa posture. Cependant, ce n'était pas sa première blessure, jusque là, tout avait été bénins et très vite soigner. D'autant plus qu'elle n'en portait presque pas de séquelles étant donné qu'Aby l'avait un jour graciée de ses pouvoirs de guérisons. De son alchimie elle avait pu recomposer aisément et rapidement la chaire cicatrisée. Mais, la gamine étant du genre à ne pas se plaindre, notre ami n'avait ainsi jamais ramassé l'humaine à la petite cuillère. Alors s'était installé naturellement l'habitude de ne pas dramatiser voire même d'ignorer ses plaies. Par conséquent, il ne mesura pas l'ampleur de son état et commençait à se concentrer sur le plan de retraite avant d'être rapidement cernés. Il se tenait à son opposé, ne remarquant pas que la rouquine était en train d'éxtraire une lame de ses côtes. Lui, il repensait aux exigences de Père, ce dernier désirait que leur identité demeurèrent masquées même découverts. Ainsi, sauf si le danger d'un non retour fut trop pesant, il lui était formellement interdit d'user d'alchimie. Il en fut contrarié, désireux de tout faire péter afin de camoufler leur départ et ainsi se défouler par la même occasion. Ce n'est que lorsque la lame meurtrière heurtait le sol en quelques rebondissement cinglant qu'il se retournait. D'abord la tête, il vit son esclave en train de se bander l'abdomen, ses yeux se baissèrent sur l'objet ensanglanté à ses pieds. Le visage de l'argenté s'assombrit au fur et à mesure qu'il se retournait complètement. L'espace d'un instant il se demandait quelles furent ses options. Impossible de l'abandonner, du moins en vie... Oh l'idée lui traversa l'esprit, évidemment mais, la blessée réagissait encore très vite et aussitôt « réparée » elle insistait pour vite déguerpir. Une teinte rouge vint très vite souiller son bandage de fortune et il compris enfin que c'était probablement plus emmerdant qu'elle n'avait l'air de l'accepter. Impassible, il ouvrit alors la fenêtre, se disant qu'elle  survivrait et suivrait, il entreprit d'escalader la corniche pour atteindre les toits. Il aurait aussi bien pu sauter depuis la fenêtre si les circonstances en avaient été autrement.

Escaladant avec aisance, Dragnir jetait un coup d’œil à l'élève pour s'assurer qu'elle suive. Ce qu'il vit lui fit changer d'humeur. Elle était là, suspendue d'une main à la corniche elle tentait de la saisir de l'autre main mais ses forces semblaient l'abandonner à vue d’œil. Il était évident qu'elle n'y arriverait pas. La voire ainsi lui imposait un dilemme, le premier depuis son éveil. Tout se déroulait très vite, ses pensées avec et il se dit que s'il la laissait tomber, elle en mourrait à coup sûre. Voilà qui réglerait un problème et il serrait libre de repartir plus facilement. Cependant, il ne sut le reconnaître ou s'en apercevoir mais, il y tenait un brin à cette môme. Quelle fin miteuse pour une si grande combattante à peine entrée dans l'âge adulte. Il soupirait, excédé et sans réfléchir il lâchait prise pour descendre d'un étage, se pencher et saisir in extremis la main de l'humaine. Il la hissait avec force, la balançant sans trop de ménagement sur le toit avant de l'y rejoindre lui-même d'un bond. Il pouvait entendre les humains fourmiller autour du bâtiment. L'argenté jetait un œil à la blessée dont l'atterrissage -un moindre mal- l'avait quelque peu sonnée. A moins que ce fut cette blessure. Il grognait, lui ordonnant de se relever. Seulement, même avec toute la volonté du monde, elle n'y parvint pas complètement. C'est avec sang froid qu'il lui balançait avec mépris « je ferrais peut-être mieux de t'achever ici... » Il ne perdit pas plus de temps et l'approchait, sans réfléchir il la relevait brusquement, croisant son regard. Il lui semblait voir parmi tous les émois d'émotions inconnues qui animaient son regard, la même lueur que ce soir-là. Ses yeux brillaient, défaite de son masque pour mieux respirer, il contemplait son visage un court instant avant de froncer d'avantage les sourcils. Sans un mot de plus, la seconde d'après il la hissait sans ménagement sur son dos. « Tâches de te tenir, je ne le ferrais pas une seconde fois... » Libre de ses mouvements, il put courir sur les toits et déguerpir bien plus rapidement que d'ordinaire. Il était capable d’exécuter de grands bonds comme de couvrir une longue distance sans s'arrêter, jambes à son cou. Nulle doute qu'elle fut secouée jusqu'à qu'ils soient sortis.

Quand ils furent hors d'atteinte, Dragnir se délestait de son fardeau au sol. Il avait rejoint leur repère durant ces trois jours. Un appartement miteux, abandonner par ses occupant sûrement quelques semaines avant leur arrivée. C'était parfait, tout était encore fonctionnel, il se trouvait sous les comble en haut d'une ancienne boutique alimentaire. Là, il se défaisait de son masque, ses gants et le reste de son attirail, lassé. Il retirait son haut épais pour ne garder que son t-shirt.  Même si son humeur fut obscurcie, la mission n'en n'était pas moins un succès, le seul hic fut la santé de son esclave. Est-ce que cela pouvait-il vraiment lui importer? Il l'ignorait, songeur, cherchant de quoi se désaltérer, l'argenté ouvrait les placards de la cuisine, ce qu'il n'avait pas encore fait jusqu'à maintenant. Il ouvrit la porte de ce qui ressemblait fort à un sellier. Il y trouvait des réserves de bouffes et surtout, eau, sodas et alcool. Tout pour faire la fête !! Il tendit le bras et ne saisit que deux bouteilles, une de whisky l'autre d'une eau de vie inconnue. Il en larguait une sur le plan de travail et ouvrit la seconde pour en boire quelques gorgées directement au goulot. Voilà qui lui remit les idées en place. Il se tournait alors vers l'humaine, se demandant bien si elle passerait la nuit. Son propre comportement spontané jusqu'ici l'intriguait, il se demandait pourquoi.
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Eden Scarcelli

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Nouvelle Ère Vide
MessageSujet: Re: Nouvelle Ère   Nouvelle Ère EmptySam 25 Mai - 14:13

Des mots durs, glacials alors qu'il l'observe avec mépris depuis sa position surélevée après l'avoir sortie d'une situation inextricable. L'idée de laisser une indic' potentielle à ses ennemis lui semble invraisemblable, et au fond d'elle, la jeune femme ne doute pas de ses paroles, attendant presque le coup fatal, peinant à se remettre sur pieds. Même avec toute la loyauté dont elle est pourtant capable à son égard, son désir de survie reste plus fort, refusant de se laisser abattre. Certes, si elle disparaît, la perte sera minime, un autre ou une autre reprendra bien vite sa place de seconde main, et pourtant, elle s'acharne, comme si c'était la l'unique issue. Son corps fatigue pourtant, et malgré toute l'entêtement dont elle fait preuve, ses jambes refusent de rester stables et elle aperçoit du coin de l’œil quelques gouttes de sang s'échapper sur le toit.  Une poigne violente la relève finalement et elle croise le regard de fer de son maître. Qu'il fasse ce qu'il croit devoir faire, elle ne s'y opposera pas, et pourtant, la flamme dévorante de cette obstination insensée à vivre malgré tout se reflète dans les prunelles de la jeune recrue. Mais quitte à périr de la main de celui qu'elle s'est efforcé de servir, elle le fera en le regardant dans les yeux, sans fuir ce qui l'attends. C'est pourquoi lorsqu'il se détourne et la bascule sur son dos, elle en reste stupéfaite, laissant même échapper un gémissement plaintif lorsque son ventre heurte son porteur. La respiration malmenée, la rouquine referme ses bras sur les épaules de l'argenté de toutes ses forces en sentant un soulagement étrange l'envahir malgré la douleur grandissante. Celle d'être parvenu à lui prouver son utilité au point qu'il ne puisse se résoudre à l'abattre même dans un tel moment. Elle-même sait qu'elle s'y astreindra si sa blessure vient à mettre la fuite de l'argenté en péril, ce qui ne semble pas être le cas pour le moment. Habituée à ne jamais se plaindre, la jeune femme se mord régulièrement l'intérieur de la joue pour ne pas émettre le moindre son lors des à coups un peu trop brusques contre sa blessure, et ne tarde pas à sentir le goût métallique du sang lui envahir la gorge. Un moindre mal au final.

La distance couverte pourtant rapidement lui parût pourtant être une éternité, et même la dureté du sol contre lequel elle atterrit ne parvint pourtant pas à l'effrayer. Chancelante, la rouquine se rattrape bien vite au mur le plus proche, de plus en plus pâle. Loin d'elle l'idée de demander la moindre aide à son supérieur, elle se glisse lentement en direction de l'unique sofa dans lequel elle s'effondre, le temps de reprendre ses esprits et de laisser la douleur se calmer. Depuis de nombreuses semaines maintenant, Abysse se montrait aimable vis à vis de la rouquine, assez pour la soigner lorsqu'elle revenait amochée trop salement, et même à lui apprendre les bases des soins d'urgence en cas d'isolement forcé. Une aubaine qui jusqu'à présent ne lui avait pourtant jamais servit. A l'évidence, cette mission serait une première dans bien des domaines. Loin de se préoccuper des agissements de l'argenté, elle se défait de son bonnet et du tissu lui enserrant la gorge, balançant le tout négligemment près d'elle sur le divan avant d'entreprendre la périlleuse idée de retirer son bandage de fortune, puis son haut, pour observer l'étendue des dégâts. Si le rideau est dégagé sans trop de difficulté, elle peine pourtant à ôter sa tunique qui finit par se prendre deux coups de lames afin d'en faciliter le déshabillage. Le vêtement en lambeau fini au sol, laissant la jeune femme en sous-vêtement et en pantalon pour donner vu sur la plaie perforant son flanc. A avoir pu survivre si longtemps sans flancher, elle a déjà compris qu'aucun organe ne semble avoir été atteint, la lame s'étant contentée de traverser simplement la chair de part en part. Cherchant dans sa mémoire, elle se remémore rapidement les instructions. Nettoyer la plaie, désinfecter, refermer pour limiter le saignement. Les yeux dans le vague, ils finissent pourtant par se poser sur son seigneur en train de boire une bouteille jusqu'à dévier sur la seconde encore intacte poser négligemment sur la table.  Ignorant l'attention que son maître semble lui porter depuis quelques secondes, ignorant même jusqu'à son regard, elle se relève tant bien que mal avant de rejoindre la table pour récupérer la bouteille intacte, et part rejoindre la chambre et la salle de bain attenante.

Elle en retourne les meubles, les tiroirs, cherchant de quoi refermer la blessure, une serviette humide d'eau froide plaquée contre son flanc. Son entreprise restant sans succès, elle rejoint la chambre et procède aux mêmes recherches avant de trouver son bonheur dans une armoire pour balancer ses trouvailles sur le lit proche où elle s'écroule sans tarder, le front perlé de sueur. Une bassine près d'elle, elle y verse un fond d'alcool, une odeur fruitée et agressive lui monter bien vite à la tête, pour y tremper l'aiguille, avant de ne reporter la bouteille sur son flanc pour désinfecter la plaie. La douleur cuisante la prend au dépourvu et lui tire un râle bien vite étouffé dans le coussin le plus proche. Si le simple contact du liquide la fait souffrir autant, qu'en sera-t-il de l'aller retour répété d'une aiguille dans sa chair à vif ? Impossible en restant aussi lucide. Elle se contente de maintenir la serviette appuyée contre son flanc avant de se redresser dans le but de rejoindre son maître qu'elle peut entendre faire les cents pas dans la pièce voisine. Chancelante, la jeune fille fait quelques pas maladroit, une main contre le mur et le front en sueur avant de prendre la parole brièvement pour lui communiquer sa culpabilité naissante.

"Maître … merci. Je vous demande juste pardon … d'avoir failli."

Failli à sa part de la mission. Failli à sa sécurité. Failli à sa propre survie.
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MessageSujet: Re: Nouvelle Ère   Nouvelle Ère EmptySam 25 Mai - 18:44

Dragnir lorgnait du coin de l’œil le sac de son acolyte, les infos étaient là, ni dans sa tête, ni dans celle de la blessée. Cette dernière s'était aussitôt rendue dans la salle de bain de fortune, l'homonculus avait pu trafiquer le retour de l’électricité dés leur arrivée. Il la suivit du regard puis se détournait, songeur. Il croisait la vieille fenêtre pleine de poussière et se mit en tête de faire une brève reconnaissance des lieux. Il avait toujours été prudent et préférait s'assurer qu'il ne fut pas suivi. Il en doutait fortement, cependant. Il posait la bouteille sur l'îlot faisant la séparation entre cuisine et salon et fit volte face lorsqu'il vit son élève, avachie sur son flanc intact, contre l'encadrement de la porte inexistante. Elle lui apparut livide. Tout se déroulait vite une fois encore et avant qu'il n'ait pu réagir elle était en train de s'excuser. Cela le déconcertait autant que ça l'agaçait. Pour cause, il ne supportait pas d'avoir à trimbaler un fardeau et encore moins de la voir tel quel après toutes les batailles menées jusqu'à maintenant... Puis il y avait ses mots, que pouvait-il bien attiser en elle si ce n'est sa haine et son instinct meurtrier ? Quoi d'autres ? Il n'en savait que trop rien, lui même se surprenait à ne pas se résigner à la laisser mourir sur place. Çà devenait ridicule, imprévisible et dans ces moments-là, il ne savait que répondre hormis la colère. Mais, tandis qu'elle terminait sa phrase en haletant sérieusement, elle approchait. Et bientôt elle fut un peu trop près. Il s'apprêtait à rétorquer avec son impassibilité habituelle lorsqu'elle flancha droit sur lui. L'argenté tendit son bras gauche pour rattraper mécaniquement son élève, il stoppa son élan mais pas la chute alors aussitôt son autre main vint la soutenir. Étrange position pensait-il. Et elle se laissait emmener dans les vapes, son corps devenant un poids mort très rapidement, trop rapidement. « Fait chier ! » pestait-il pour lui, pris au dépourvu. Et voilà que notre ami passait une main dans son dos et l'autre sous ses jambes pour la transporter. Décidément, ça ne lui ressemblait pas... Si elle ne lui avait pas « forcé » la main malgré elle, il l'aurait sûrement trouvé inerte à terre un peu pus tard. Mais, voilà, le Destin en voulait toujours autrement pour cet homonculus et cette humaine. Les choses se déroulant toujours autrement à cause de cette capacité qu'il pensait maudite à trop réfléchir.

L'argenté déposait la jeune femme dans le canapé avec bien moins de brutalité qu'il en était capable. Il n'avait pas ressenti le dégoût, ni le mépris en exécutant ce geste, loin de là. Maintenant qu'elle était là, inerte, faible et allongée dans toute sa longueur, il l'observait. Ou plutôt, il l'a regardait enfin. Ses cheveux détachés encadraient son visage humide de sueur. La fièvre la gagnait, elle restait une simple humaine... Il détaillait brièvement ses traits qu'il trouvait agréable, étrangement puis continuait son examen silencieux jusqu'à croiser son abdomen. Il sortit de sa pseudo léthargie en prenant conscience qu'elle risquait probablement la mort sans soin. Il l'avait extirpé de l'ennemi non pas pour la laisser crever ici ! Quel gâchis. Il soupirait, roulant les yeux au plafond, incapable de justifier son comportement, ni même celui de l'endormie ! Il envoyait valser un tabouret sur son passage d'un chassé du gauche tout en gagnant la salle de bain reliée à la chambre principale. Elle y avait sûrement sorti de quoi se soigner. Il trouvait tout son bonheur dés son entrée dans la chambre. En effet, dans ses derniers efforts, la rouquine était parvenue à rassembler et semer tout le nécessaire. Il fit qu'un aller, le second fut pour récupérer les deux bouteilles. Installé dans le salon, tout son bardas se retrouvait étalé sur la table basse en verre teintée. Il prit une chaise et la fit glisser jusqu'au chevet de l'endormie, clope au bec, nonchalant. Pourtant intérieurement il se faisait barrière pour pas trop réfléchir à ce qu'il faisait. Il s'était rassuré en se disant qu'il était naturel qu'il décide de la vie ou de la mort de son esclave. Or, il choisissait la vie pour un tas d'explications toutes trouvées. Les autres, il les refoulait profondément dans les méandres de sa rage. Il écrasait sa clope sur la table directement et se frottait les mains, prêt à la tâche. Puis soudain il s'arrêtait, contrarié. Il n'avait jamais soigné quelqu'un d'autre que lui même. Sa capacité de régénération très amoindrie comparé aux siens, il avait appris à coudre quand les agrafes ne suffirent pas ! Il n'était pas certain d'être assez délicat, craignant de lui perforer un poumon avec l'aiguille. Il commençait d'ailleurs par saisir celle-ci, avec son Zippo en or gravé, il aseptisait l'aiguille, ce qu'il n'aurait point fait pour lui.Il coinçait celle-ci entre ses lèvres et aventurait sans hésitations -dans un premier temps- ses mains en direction de la blessure. Il se stoppait, sourcils froncés, alors il but plusieurs gorgées goulues de son eau de vie avant de reprendre son air renfrogné. Il soulevait le tissus imbibé de sang délicatement et d'un coup rapide déchira de ses deux mains le tissus en deux. Il rabattit le tissus comme on rabat les pans du vestes et examina la blessure. Il connaissait que trop bien cet aspect alarmant, il se désinfectait les mains aux whisky, résolut à la réparer. Dragnir portait son regard sur la poitrine légèrement dénudée de la rouquine. Suffisamment pour laisser l'imagination faire le reste. Il fut étonné de lui découvrir des courbes aussi généreuses. Il se mit à sourire, amusé, il but un nouveau coup et se mit à trifouiller la plaie afin de s'assurer q'un organe ne fut pas touché. Si tel fut le cas, il doutait de pouvoir l'opérer à vif, il doutait qu'elle supporterait la douleur. Lui même avait déjà perdu une vie ainsi plus jeune. Il lui arrivait de balancer ses yeux bleus sur le visage torturé et endormi de la jeune femme. Il avait même transmuter quelques petits morceaux de glace fourrés dans une serviette pour lui rafraîchir le front. C'était un geste médical, rien de bien folichon et pourtant, il eut l'impression d'être ridicule. C'était à cause de la mentalité des siens qu'il n'avait pas totalement adopté.

Dragnir passait un moment à nettoyer la plaie pour pouvoir en geler l'intérieur superficiellement pour éviter les saignements le temps de la recoudre.Par chance, le type avait loupé les organes, cependant, elle avait perdu beaucoup trop de sang pour espérer se relever de suite. Il en savait beaucoup sur l'anatomie et la médecine l'air de rien, car longtemps lui et certains de ses frères avaient expérimenté leur immortalité et leurs pouvoirs. Il espérait ne pas la voir reprendre conscience, incertain de supporter la situation ou encore ses hurlements. Pourtant, quand il arrivait à la moitié de la plaie, celle-ci se mit à bouger légèrement, puis gémir bien plus gracieusement qu'il l'aurait cru. Elle commençait à entrouvrir les yeux et il ne se détachait pas de son office, clope au bec. Le dos voûté, l'argenté était accoudé au bord du canapé, avant bras à demi posé sur la chaire brûlante de son élève. En la voyant prendre conscience, il se dit que ce fut le bon moment de faire une légère pause. Il se redressait lentement alors qu'il sentit le regard fatigué de son acolyte l'interroger. Épuisée, elle semblait vouloir parler et même se redresser alors notre ami ouvrit la bouche. « Et bien, on s'avoue pas vaincue... ? » disait-il avec ironie en portant son regard sur elle, un demi sourire taquin aux lèvres. Dans un éclair de lucidité ou de fièvre, elle tentait de se redresser vivement. Peut-être réalisait-elle la situation comme lui une demi heure avant. La regardant un court instant se dépatouiller, il coinçait sa clope entre ses lèvres et tendit le bras droit pour saisir son bras sous l’aisselle et la redresser sans effort. Là, assise en face de lui quelques peu en retrait il lui tendit la bouteille de whisky qu'il se gardait pour après. L'idée fut de l’enivrée suffisamment pour être anesthésiée. Chez les humains, peu habitués du moins, les effets étaient rapides. Il se demandait d'ailleurs si la rouquine était de ces esclaves qui n'avait pu s'empêcher de goûter. L'idée l'amusait et il restait là, adossé à sa chaise, nonchalant. « Tiens, bois ça. » elle prit la bouteille d'une poigne faiblarde et il l'accompagnait de son eau de vie. Il reprit alors, tranquillement « J'ai pas fini de te réparer, alors soit tu te rendors, soit tu lésine pas sur, il se penchait légèrement pour relire le nom du Whisky, "John-Daniel" et son breuvage magique... » notre ami était un brin éméché, de quoi détendre l'esprit. Surtout après leurs péripéties depuis tous ces jours. Bientôt, il lui annonçait ne pas avoir la nuit devant lui, en insinuant vouloir terminer ses soins.
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Eden Scarcelli

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MessageSujet: Re: Nouvelle Ère   Nouvelle Ère EmptySam 25 Mai - 22:47

Un pas se voulant trop rapide, un effort un peu trop prolongé et elle perd l'équilibre, basculant vers l'avant sans rien ne se présente pour freiner sa course. Ou presque. L'impact est minime tant la jeune femme est déjà léthargique et elle constate simplement que ce n'est pas le sol qui l'arrête mais un bras tendu. Sans parvenir à gagner la lutte cette fois-ci, elle sent ses paupières se fermer, la plongeant dans un néant comateux pas désagréable. La vague impression de flotter dans l'obscurité sans aucune douleur, sans aucun envie de réfléchir non plus. Juste une étendue cotonneuse ne prêtant qu'à une seule chose, l'abandon le plus totale. Elle aurait pu rester là infiniment, c'est probablement d'ailleurs ce qui se serait produit si la jeune femme n'avait pas abandonné le lit pour tenter de rejoindre l'argenté, il ne l'aurait sûrement trouvé que bien plus tard, trop tard même.

La rouquine ne sait dire au bout de combien de temps elle émerge à nouveau, mais sa première pensée est une douleur cuisante sur le flanc, la faisant tressaillir violemment malgré son engourdissement notable. Les souvenirs lui reviennent bien vite en tête et elle papillonne brièvement pour tenter de fuir la lumière de l'endroit avant de parvenir à ouvrir légèrement les yeux sans vraiment reconnaître les lieux dans un premier temps. Seul le visage proche de son maître s'expose face à elle, et elle sent quelque chose glisser le long de sa tempe, y portant la main lentement jusqu'à ce que ses doigts rencontre un morceau de tissu légèrement humide dont le froid la soulage de manière indéniable, une lueur de surprise quelque peu engourdie habillant son regard fiévreux. Penchée sur sa blessure, elle croit halluciner légèrement en le voyant recoudre lentement de manière appliquée, un pli de concentration barrant son front et une cigarette au coin des lèvres. Légèrement nauséeuse à cause de la douleur, elle reste allongée et profite du fait qu'il ne semble pas avoir vraiment conscience de son éveil pour l'observer discrètement, à la fois choqué par son geste et également reconnaissante. Mais dès lors qu'il fait mine de relever les yeux, la jeune femme tente vainement de se redresser avant de lâcher un gémissement plaintif en sentant son abdomen la lancer violemment. Elle croise les yeux de glace de son seigneur s'adressant à elle non sans ironie et esquisse un elle-même un vague sourire avant de rétorquer, la voix cassée. -" Jamais non …" - Dans la foulée, elle tente une nouvelle fois de se redresser, supportant mal la position allongée pour lui faire face, et peine durant quelques instants jusqu'à ce qu'il ne lui vienne en aide d'un geste rapide. Et si une fois assise la rouquine se sent déjà un peu plus à l'aise face à lui, c'est une mine interdite qu'elle lui offre en observant la bouteille tendue comme un objet dangereux, ses prunelles faisant la navette entre le breuvage et le visage visiblement amusé de son seigneur, qu'elle ne lui connaît d'ailleurs presque pas, se surprenant malgré la situation ne s'y prêtant pas, à penser que ses traits n'en sont qu'embellis lorsqu'il perd son masque de froideur indéchiffrable. Ce n'est que lorsqu'il l'incite de la voix à boire le liquide ambré qu'elle daigne s'en saisir d'une main rendue maladroite par l'indécision et son état vaseux. Elle esquisse un vague sourire lorsqu'il insiste et penche son nez au dessus du goulot en grimaçant avant de répondre d'une voix un peu plus assurée déjà. - "Je viens de finir ma sieste, j'imagine que le choix ne se prête pas vraiment donc …" - Et puis, boire de l'alcool pour la première fois, avec l'autorisation, c'est probablement une chose à ne pas manquer après tout.

Prudente, elle porte la bouteille à ses lèvres pour avaler quelques gorgées avant de la repousser dans une grimace de dégoût notable, la maintenant contre l'assise du canapé en s'essuyant les lèvres de sa main libre. - "C'est vraiment …. écoeurant !" - Son maître, visiblement peu enclin à s'émouvoir de sa première expérience, l'incite à enchaîner pour ne pas s'attarder trop longtemps dans ce trou, ce qu'elle fait sans attendre, sans pouvoir se débarrasser non plus de son expression peu convaincue. Néanmoins, elle doit rapidement avouer que, passer l'amertume, la sensation n'est pas des plus désagréables, bien au contraire, si bien qu'elle ne tarde pas à sentir ses muscles se relâcher légèrement et son dos s'enfoncer davantage dans le dossier du canapé, offrant son ventre et la blessure sans discuter aux bons soins de l'argenté. Sans faire attention à ce qu'elle avale, la jeune femme boit, gorgée par gorgée, réprimant son aversion pour le breuvage, ravie de sentir la douleur de son flanc s'atténuer, même lorsqu'il y plante l'aiguille sans sourciller. Profitant de sa position lui offrant pleine vue sur son seigneur, elle l'observe avec curiosité, sans cette pudeur habituelle d'esclave à maître qui semble lui faire de plus en plus défaut à mesure qu'elle s'imbibe de la boisson ambrée, détaillant le jeune homme avec curiosité plus que respect désormais. Même s'il n'a pas un mauvais fond, ce dont elle semble persuadée depuis toujours, beaucoup persiste à le voir comme un monstre. Hors, lui et ses semblables n'auraient probablement jamais pris la peine de s'occuper personnellement de l'un de leurs esclaves, fût-il le seul. Alors elle se questionne. Lui d'ordinaire si froid, si distant, ne s'adressant à elle que pour l'éduquer, prend la peine de perdre son précieux temps à recoudre sa disciple. Cela semble tellement invraisemblable. Tellement qu'elle finit par s'en faire la réflexion à haute voix, ses prunelles déviant sur les mains du puissant maculées de son propre sang. - "Pourquoi faites-vous ça ? Ce n'est pas … logique … "- La contrepartie négative de ce genre de breuvage traître, la désinhibition. Et des inhibitions, la jeune femme en possède tellement qu'en faire tomber ne serait-ce que quelques unes risque de rapidement devenir problématique.

Elle détourne le regard et continue de boire en ignorant la brûlure latente le long de sa gorge, obéissante. Elle a presque descendue la moitié de la bouteille déjà et se sent de plus en plus vaseuse au fur et à mesure que les minutes s'égrainent et que son seigneur s'échine à refermer sa blessure. Elle sent la nausée lui saisir la gorge et continue de boire, espérant que cela lui fasse passer l'envie de vomir. Mais à peine l'argenté achève son œuvre qu'elle le repousse brusquement, faisant fi de toutes les convenances en vigueur vis à vis d'un souverain et saisit la corbeille proche pour y vider le contenu de son estomac sans prévenir. Deux fois. Avant de se redresser légèrement tremblante, un regard accusateur à la bouteille qu'elle repose sur la table basse proche pour retourner s'écrouler sur le divan en pestant. - "Plus jamais …" - Sa main tâtonne et saisit la poche de glace pour la remettre sur son front, les yeux mi-clos non sans marmonner. -" La prochaine fois vous devriez m'assommer je crois …" - Ses paupières se referment, mise à mal par l'abus trop rapide d'alcool et elle se met à somnoler en lâchant brièvement le fond de sa pensée, à moitié comateuse. - "Dame Abysse avait raison à votre sujet … "- Mais avant même qu'il ne puisse avoir le temps de rétorquer, la jeune femme est retournée se blottir dans le monde des rêves, rendus particulièrement étranges avec l'aide du whisky bas de gamme.

C'est un rayon de soleil sur la peau qui vient la cueillir cette fois-ci qu'elle tente de fuir par tous les moyens, se contorsionnant, se retournant sur elle-même, manquant de finir par tomber jusqu'à ce qu'un mouvement trop brusque ne finisse par lui faire mal et ne la réveille complètement. Si elle se sent déjà bien moins fiévreuse qu'avant sa seconde fièvre, un autre problème de taille s'impose, celui d'avoir l'impression que quelqu'un est venu dans son sommeil remplacer sa tête par une enclume sur laquelle on taperait de manière régulièrement. Une main contre sa tempe, la rouquine se redresse, les yeux dans le vague, avant de ne jeter un rapide coup d'oeil à son flanc blessé. Laissé à l'air libre pour ne pas macérer inutilement dans la sueur, elle peut facilement apercevoir le travail de l'argenté et un infime sourire vient prendre place sur son visage alors qu'elle promène timidement ses doigts sur la peau proche de la blessure. Le bruit de l'eau qui coule la tire de sa léthargie et elle relève la tête en quête de son soigneur avant de comprendre qu'il est probablement occupé à prendre soin de lui après s'être longuement occupé d'elle. Sans perdre de temps, la rouquine se relève et cherche ses vêtements avant de fouiller le sac pour trouver son bonheur. Un t-shirt qu'elle passe sans tarder avant de se préparer correctement, remettant une à une ses armes en place. Crinière relevée en un chignon lâche, elle se précipite vers la minuscule cuisine pour avaler ce qui pourrait sembler être son propre poids en eau pour tenter de faire disparaître cette sensation lourde sur sa langue. Mais la douleur de son flanc conjuguée à son crâne menaçant d'exploser ne la laisse pas franchement en forme, elle reste d'attaquer pour repartir, consciente qu'ils ont probablement déjà assez traîner par sa faute. Attendant que son maître ne soit apte à lever le camp, elle se préoccupe de retirer toute trace de leur passage, refermant son sac où se trouve désormais les documents désirés avant de jeter un rapide coup d'oeil à l'extérieur où les lieux semblent bien vide. Loin de son laisse-aller de la veille, la jeune combattante a retrouvé son masque d'impassibilité, masquant sa peine grâce une volonté remarquable. Nul doute que dès lors qu'elle sera seule, la digue rompra bien vite néanmoins. Mais sa priorité reste simple maintenant qu'elle est sur pied, retourner à la citadelle et achever la mission pour laquelle ils ont été envoyés.


Dernière édition par Maya Blackwood le Dim 26 Mai - 8:17, édité 1 fois
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Seven

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MessageSujet: Re: Nouvelle Ère   Nouvelle Ère EmptyDim 26 Mai - 1:18

Et voilà qu'elle portait le goulot à ses lèvres sous le regard quelque peu figé de l'argenté. Il l'a regardait faire, redécouvrant sans cesse cet être qu'il avait plus ou moins élevé comme un vieux maître d'art martiaux traiterait un élève indésirable. Pourtant celle-ci, il se l'était bien lui-même imposée ! Loin d'être le boulet qu'il avait pu imaginer ou encore anticiper durant toutes ces années. Elle était au dessus de ses espérances, il lui semblait même que ses pensées et désirs lui échappaient. Il l'avait sauvé mais enfermée dans une cage de métal sertie d'or, combien de temps lui serrait-elle ainsi dévouée ? Et combien surtout... Il songeait brièvement, un brin passif tandis qu'elle s'enfilait le whisky. Sa première réaction surpris l'argenté qui ne manquait pas de sourire, amusé, il détournait toutefois le regard. Dragnir l'incitait à recommencer afin de ne pas y passer la nuit. C'est d'un air visiblement très peu convaincue qu'elle remettait ça ! Il était presque fasciné face au comportement de son élève grandie bien trop vite pour qu'il s'y fasse. Il daignait lui laisser un peu de temps, sa clope étant terminée, il s'avachit contre le dossier de sa chaise. C'était plus fort que lui, il ne savait pas rester trop longtemps en place et déjà il repensait à vite fouiller les alentours pour assurer une nuit de repos. Il lui suffirait d'installer un tas de piège issue d'alchimie un peu partout son aura étant rarement épuisée ou même déployée. Il se rallumait une cigarette, l'alcool l'incitant d'avantage. Une chose est sûre, en l'état actuel, il ne pourrait jamais mourir d'un quelconque cancer ! Sa clope terminée, il se remit à la tâche. Il lui restait la moitié à refermer, son pansement de glace avait tenu. Il ne prit pas de gant pour venir se planter pile en face de la blessure et donc coincer pour plus de confort et appuie les jambes de la rouquine entre ses genoux. Un brin plus penché que précédemment, l'homonculus se concentrait. Il ne relevait pas le regard insistant de la blessée, sa curiosité ne le dérangeait pas. Il n'était pas hautain dans ce sens-là, lui. Il levait toutefois les yeux à mi-chemin pour s'assurer qu'elle fut encore éveillée. Alors elle reprit de la bouteille, un silence non pesant s'était installé. C'est elle qui le brisait et il ne répondit pas de suite, réfléchissant. Était-ce l'alcool ou bien le contexte qui la rendait d'avantage farouche ? Les esclaves bavards intelligemment ne le dérangeaient pas, encore furent-ils vraiment intéressant.

En l’occurrence, la situation se prêtait un tantinet à quelques échanges loin des formalités ennuyeuses. S'il n'avait jamais tenté de briser la volonté de la rouquine se fut parce que sa spontanéité lui plaisait. Il mit donc un léger temps avant d'ouvrir de nouveau la bouche sans lui prêter un regard. « Logique, hm ? » Il terminait d'achever sa tâche avant de s'essuyer brièvement les mains dans un morceau de serviette à peu près clean. Il tendit sa main droite et lui mit ce fameux petit coup d’index qui l'avait toujours incitée à réfléchir lorsqu'elle était dans le faux. Revoyant ainsi son raisonnement, un geste anodin et non douloureux qui fut l'un des seuls contacts physique en dehors des entraînements. Cela faisait bien plus d'un an qu'il n'avait pas réitéré ce geste. Une preuve de leur complicité, déjà à l'époque. Si tous le virent, lui seul ne parvint pas à voir au delà des œillères de Père durant que trop longtemps. A présent, il commençait à émerger, à réfléchir différemment, maîtrisant de mieux en mieux sa rage. « Imbécile,  dit-il enfin, je ne vais pas laisser mourir mon unique élève.» voyant que le dernier mot employé la troublait d'avantage, il reprit, taquin, « Allons bon, je suis du genre à réparer avant de jeter mes jouets, tu le sais bien. » Il levait un sourcil à son intention et la seconde d'après elle le repoussait au niveau de l'avant bras, manquant presque de le faire basculer. Voyant qu'elle avisait la bassine, il reculait sa chaise de quelques centimètres.

Dragnir restait muet, sourcils levés, il se demandait d'où provenait ce mal soudain. Elle répondit très vite à ses interrogations en se débarrassant du whisky. Le commentaire qu'elle lâchait lui décrochait un petit rire narquois, un de ceux aussi qu'elle avait put entendre plus jeune. Son humeur s'étant endurcie avec le temps... « Soit, je n'y manquerait pas... » rétorquait-il d'un air pince sans rire, son air habituel quand il est pas figé de froideur. L'argenté n'en fut pas répugné de la voir régurgiter le liquide, trouvant même naturelle sa réaction, loin d'être sensible à ce genre de conneries. Concevant parfaitement l'idée qu'elle fut à présent hors de danger, il se relevait, près à se rééquiper pour sortir. Retrouvant sa position allongée, l'élève se laisse prendre dans les bras de Morphée non sans de dernière paroles. Plus mystérieuses qu'autre chose d'ailleurs. Il plissait les yeux en la regardant sombrer. Il soupirait impassiblement avant de tourner les talons. L'argenté s'équipait et passa le reste de la nuit à veiller sur les toits, à l’affût sous le couvert des étoiles.

Le soleil n'allait plus tarder à se lever et notre ami décidait de mettre un terme à sa surveillance pour vite lever le camp. Il prit connaissance de l'état de la jeune femme endormie. Elle avait bougé, il lui trouvait la mine blafarde mais la fièvre était bien amoindrie. Sa vie probablement plus en danger. Ils pourraient reprendre la route quitte à la traîner ! Il se rendit dans la salle de bain et en sortit dix minutes après. Ce fut suffisant pour que la rouquine se tienne prête. Il ne s'attendait nullement à la trouver ainsi. Ils échangèrent un regard et il remarquait sans mal qu'elle se contenait courageusement. Alors il donnait l'ordre de lever le camps, ravi qu'elle ait prit les devants concernant leurs traces. Ils rentrèrent au camps véhiculés, cette fois peu importe la discrétion, leur QG n'était point un secret, ni dissimulé !

Le temps continuait à filer dans une atmosphère changeante de semaine en semaine. L'élève considérée comme telle au même titre que certains vétérans.  Quelques jours après leur retour de leur mission périlleuse, il lui demandait son prénom. Ce fut un grand moment car l'instant fut bien choisi. Elle avait gagné en crédibilité et importance aux yeux des grands lorsqu'elle se permit d'apporter un détail au plan d'une mission. Dragnir jusque là silencieux, pensait la même chose et n'eut pas de mal à la reprendre lorsque tous les yeux convergèrent sur elle, accusateurs et dédaigneux. Puis jusqu'au jour où il l'envoyait le représenter lors d'un débriefing entre deux Homonculus et des vétérans humains. Il se plaisait à la mettre dans des situations toutes aussi farfelues et constructives les unes des autres. Jusqu'au jour où Aby lui fit remarquer qu'à force de briller elle finirait par lui échapper. En effet, les meilleurs éléments finissaient dans les troupes de Père, passant sous sa tutelle définitivement. Un gros détail qu'il avait omis...
Puis après quelques semaines de tranquillités, il fut décidé que trois homonculus partiraient escorter un trafiquant d'arme très influent. Ce dernier s'en allait dans les terres annexées afin d'y exploiter au mieux son marché. De plus, il se rapprochait de la cité maudite et ce fut dans leur unique intérêt de lui venir en aide. Le type était gras et très influent l'air de rien. Imposant autant en longueur que largeur. Père fit longuement la morale à nos trois Homoncuus avant de les envoyer, craignant qu'une tension n'éclate. Au début il fut question de laisser l'élève de Dragnir sur place par précaution. Cependant, notre ami ne l'entendant pas ainsi sut trouver les mots pour contrer l'ordre.

Ainsi, Dragnir, Azrael et Gabriel prirent la route avec chacun trois de ses meilleurs soldats. A peine arrivés qu'ils pressèrent le malfrat, précipitant le départ pour éviter les Rebelles. Seulement le convois était plutôt imposant et très vite il fallut s'arrêter. Plutôt bien organisés, les Rebelles réussirent dans la bataille à faire exploser bien la moitié du convois. Le type fut protégé par la rouquine qui se trouvait non loin sous l'ordre de son maître. Il avait très vite anticiper l'attaque et se ruait aussitôt sur les assaillants. Sans user d'alchimie, comme la plupart du temps, il défit ses ennemis en presque un coup. Il savait où frapper, comment se mouvoir c'était devenu mécanique. La bataille ne dura pas longtemps car les trois homonculus s'y mirent sans retenue, aucune. On coptait pas mal de morts chez les hommes du trafiquant et deux chez les esclaves. Un dans les deux autres camps... Comme toujours, notre duo s'en sortit sans trop de dégâts. En tout cas, l'argenté déplorait seulement une belle entaille au front non loin de la tempe droite. Afin de s'éviter l'hémoglobine sur la tronche, il avait congelé sa plaie béante. Il s'était pris un débris de métal et le retirait avec une nonchalance déconcertante tandis que tous constataient aussi leurs dégâts.
Ils se remirent en route, l'argenté effaçait par alchimie le sang de sa tenue, comme toujours. Cette fois les deux soldats restants d'Azrael partirent en éclaireur après avoir sermonner Gabriel. Ses soldats avaient fait de piètres éclaireurs... Le reste de la route fut tranquille et sans pause durant trois heures.

Dans sa nouvelle demeure, le malfrat n'eut pas de mal à retrouver ses marques étant donné qu'une partie de ses hommes l'avaient devancé afin de préparer le terrain. A leur arrivée, ils furent tous accueillis comme des princes. On décidait de les installer dans les meilleurs suite, chacun ayant sa propre chambre. C'était un vrais palace, il ne s'était rien refusé, jacuzzi, piscine, et même une source thermale sans parler du terrain de tennis. Typiquement humain ! Pourtant, les trois garçons se plaisérent, trouvant l'endroit chaleureux et plutôt bien animé. Leur hôte était bavard et ne s'arrêtait de raconter un tas de conneries. Il était heureux d'être en vie et avec le principal de son matos. Heureux de recevoir les Fils du Souverain. Ignorant qui était qui au niveau des pêchers, il ne se sentit pas encore d'attaque pour les questionner. Azrael avait cet aspect de noble, peu indulgent, peu aimable mais très bon vivant et il savait reconnaître un bon hôte ! Alors l'ambiance n'en fut que plus décontractée d'autant plus que Gabriel ne tenait pas en place et relançait toujours le malfrat et ses hommes sur des démonstrations d'armement ou autres technologie susceptible d’intéresser Père. Puis vint l'heure du banquet, Azrael s'était entouré de ses gorilles, riant souvent lorsqu'ils étaient ivres. Gabriel était déjà entouré de ravissantes créatures. Dragnir se fichait bien d'où pouvait bien s’asseoir son élève tant qu'il l'avait un peu à l’œil.

Quand vinrent à être disposés les premiers plats sur la table principale, il aperçut du coin de l’œil la rouquine passait et renversait légèrement sa chaise en arrière, tenant l’équilibre le temps de l'alpaguer et de lui saisir le bras. Il lui ordonnait de prendre place à son côté, là même où une des charmantes soldates du malfrats étaient assise deux minutes avant. Tant pis, il n'était pas du genre à s'encombrer de détail. « Assis-toi, ce soir, tu trinques avec nous. » disait-il après l'avoir lâché et s'être replacé. Si son geste échappa au trois quart de l'assemblée, Azrael et ses hommes n'en manquèrent rien. Et, étrangement, la noirceur du brun revint à la charge, il déglutissait sa haine en voyant son frère détesté et pourtant si doué s'être autant lié à cette femelle. Il le jalousait, s'était là son pêcher et rien ne pouvait l'apaiser si ce n'est mettre en œuvre ses désires ! Il regardait, observant leurs mimiques, la manière dont chacun s’adresser à l'autre. Il se savait supérieur à l'argenté, se sentant bien plus fort, intelligent et beau il ne comprit pas l’intérêt qu'il avait pu susciter chez certaines femmes. Celle-ci par exemple le laissait perplexe et il se demandait combien cette complicité était solide et jusqu'où s'était-elle immiscée ! Azrael s'était persuadé que la rouquine ne faisait que feinter afin de ne pas finir à la poubelle. Ne l'avait-il pourtant pas charmé quelques mois auparavant, lui assurant protection et un apprentissage digne d'elle. Dragnir savait qu'elle avait décliné, et ce plus d'une fois. Azrael ne comptait pas de femmes dans ses soldats, il jalousait donc son frère. Elle n'était pas sans lui déplaire, raison de plus pour se l’accaparer.
De son côté, notre ami reprenait la parole avant de porter sa chope à ses lèvres, «  Il me semble que tu n'as pas de maux à noyer alors, il lui jetait un regard en biais, un brin enjoué, doucement sur ta descente fillette... » Puis aussitôt, le maître des lieux annonçait vouloir gracieusement remercier ses sauveurs en leur offrant de délicieuses hôtesses. Des femmes parfaitement rémunérées pour cela, en temps normal, elles servaient de décors, potiche postées un peu partout, domestiques et femme de joie pour d'autres. Mais, contre toutes attentes, il insistait pour offrir n'importe quoi à la belle rouquine comme il se plut à le dire. Il lui fit la cours par-dessus la musique et le brouhaha. Respectueux malgré son allure de porc, ce type savait manier les mots ! D'où sa position, tiens ! L'argenté s'enfilait sa bière en haussant un sourcil, passablement surpris. Il se servit un autre verre et donnait un coup de coude à sa voisine pour la faire réagir. Bien que la situation l'amusait dans sa globalité, il ne le montrait pas, se contentant d'avoir cet air sarcastique.
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Eden Scarcelli

Eden Scarcelli

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Nouvelle Ère Vide
MessageSujet: Re: Nouvelle Ère   Nouvelle Ère EmptyDim 26 Mai - 10:09

Beaucoup de choses changèrent rapidement après leur retour. Sa blessure prise rapidement en charge par la souveraine, après avoir elle-même convoquée la rouquine dans ses quartiers dès lors qu'elle avait eu vent du problème semble-t-il. Comment, Maya n'en su jamais rien à vrai dire, persuadée qu'il ne s'agissait certainement pas du fait de son maître, ne voyant pas ce dernier s'étaler d'un quelconque de mission auprès des siens. Non, elle restait persuadé que le coupable était ni plus ni moins qu'un de ses rares comparses parmi les domestiques, Anthony, qu'elle savait esclave de la sulfureuse blonde également. Toujours est-il que la rouquine passe plusieurs heures en compagnie de ce seigneur n'étant pas le sien, surprise que cette dernière ne semble pas maintenir cette distance propre au puissant vis à vis de leurs sous fifres dès lors qu'elle se trouvait avec un public restreint. Sa familiarité demeurait à la plupart de leurs échanges, en présence ou non de l'argenté d'ailleurs. Il était des fois où elle insistait pour que la rouquine ne dise pas un mot de leur rencontre à son supérieur, ce à quoi la jeune femme obtempérait de bonne grâce étant donné que ce dernier ne lui avait jamais posé la moindre question à ce sujet pour le moment. Dans le cas inverse, elle lui aurait probablement déjà avoué la vérité, désireuse de respecter sa loyauté envers lui plus que tout le reste. Mais même lui se comportait désormais de manière un brin différente à son égard.

Si jusqu'à présent la combattante tenait le rôle pour lequel il l'avait rudement formé durant des années, et seulement celui-ci, il commença à lui déléguer d'autres tâches plus importantes. Écoutant et prenant en compte les remarques qu'elle s'autorisait parfois à faire. Et plus il lui offrait d'autonomie, plus la rouquine gagnait en assurance à ses côtés alors que la limite stricte de la relation maître-soumise s'effaçait lentement, devenait floue. Mayara s'autorisait davantage à prendre la parole en sa présence, allant même une fois à remettre en question le point de départ d'une mission lors d'une réunion de bataille en compagnie d'autres puissants, alors censée faire uniquement office de figuration dans l'ombre de son maître. Si la jeune femme se sentit se tasser lorsque les mines hautaines voir méprisantes se tournèrent vers elle dès l'instant où elle ouvrait les lèvres, le soutien de l'argenté reprenant ses paroles avec plus d'aplomb qu'elle, constitua à ses yeux la plus belle des récompenses à sa hardiesse soudaine. Et si elle prenait doucement conscience d'attiser la fierté de son maître, en étant la preuve vivante de son éducation efficace, elle ne se rendait alors pas compte de l'attention qu'elle pouvait attirer de la part d'autres personnes que lui. Il n'était qu'une seule autre personne dont l'avis comptait un tant soit peu à ses yeux désormais, celui d'Abysse, se surprenant à bien s'entendre avec cette femme redoutable malgré leur rang et leur caractère extrêmement différent. La blonde semblait avoir un peu d'affection pour l'esclave de son frère, sans que la raison ne parvienne à être comprise de cette dernière pour autant.

Le point culminant de la perte de son rôle d'esclave se situa lorsqu'il son maître décida qu'elle prendrait sa place lors d'une assemblée censé se tenir avec ses semblables, prétextant avoir autre chose à s'occuper. Si la jeune femme resta interdite face à son seigneur durant plusieurs minutes, incapable de savoir ce que cela pouvait bien signifier, elle obtempéra tout de même, intimidée toutefois à l'idée de se retrouver seule face à des êtres na la considérant pas mieux qu'un vulgaire insecte tout en devant défendre les intérêts de l'argenté au même titre que ceux des autres seigneurs présents. Situation délicate qu'elle eut à affronter, à devoir jongler entre sa position inférieur et la soumission censé en découler à l'égard des puissants, et son rôle de remplaçante. A œuvrer auprès de son maître depuis des années, elle avait acquis une attitude aussi intransigeante que lui, et parvint par miracle à imposer son point de vue au milieu des ceux des interlocuteurs présents ce jour-là, s'attirant un mélange de respect éphémère et de colère froide. Et si elle sortit presque tremblante de cet entretien des plus éprouvants, l'argenté sembla pourtant satisfait de la performance, arguant qu'il l'utiliserait peut-être même plus souvent ainsi pour s'éviter la corvée, ce qui la fit blêmir instantanément. Loin d'elle l'idée d'avoir pris le moindre plaisir à prétendre être ce qu'elle n'était pas, et la simple idée de devoir remettre le couvert lui déplaisait déjà … Et s'il s'en amusa probablement, ce ne fut pas le cas de la rouquine pour autant bien qu'elle se contentait à chaque fois d'obtempérer avec obéissance, mais non sans montrer son mécontentement par moment, prouvant une fois de plus que leur lien prenait une tournure de plus en plus différente que ce qu'elle avait pu être par le passé.

Habituée depuis des mois à faire cavaliers seuls en compagnie de son maître dès lors qu'ils sortaient pour une mission, la rouquine fut surprise lorsqu'il l'informa qu'ils devraient repartir en groupe cette fois, en compagnie de deux de ses pairs. Si le nom du premier n'éveilla aucune émotion chez le jeune combattante, il n'en fut pas pareil pour le second et ses sourcils se froncèrent à sa simple évocation. Elle n'avait encore que trop en mémoire la mésentente croissante entre les deux hommes, et leurs conflits persistants dans l'ombre depuis des mois. L'idée de les réunir, peu en importe la raison, n'était probablement pas la meilleure à ce jour. Et s'il remarqua l'insatisfaction de sa disciple, il ne fit pourtant aucun commentaire, se contentant de lui donner les ordres pour être prête à temps.

Son rôle a elle était des plus simples. Ils se devaient d'escorter un homme fortuné jusqu'à bon port afin de pouvoir ensuite profiter de ses largesses en termes d'armement dans le but de mieux équiper leurs troupes par la suite pour faire face aux rebelles. Elle devait le suivre comme son ombre, cantonnée dans le rôle de garde du corps. Ses capacités de dissimulation mises en avant pour ce poste, elle se plaça non loin du trafiquant vêtue comme une simple esclave pour donner le change, tunique grisonnante sous laquelle dormaient ses armes de prédilection. Et si le convoi fut attaqué bien plus tôt que prévu, pas une seule âme s'approchant de sa cible ne pu repartir en vie ni même effleurer la peau grassouillette du truand. D'une efficacité redoutable, elle avait retrouvé son terrain de prédilection, la frappe furtive. L'ordre avait été clair, protéger l'homme coûte que coûte, c'est pourquoi elle dû se faire violence pour ne pas se préoccuper de la situation de son maître quelque peu en retrait le long du convoi pour se focaliser sur sa cible. Ils réussirent malgré de nombreuses pertes, à repousser l'assaut et à parvenir à bon port sans davantage d'encombres. Les seules blessures de la jeune femmes se réduisant simplement à une série d'ecchymoses bénignes sur ses membres. Elle acheva sa route à discuter de temps en temps avec celui qu'elle avait préserver d'un sort funeste pendant le trajet, lui découvrant bien plus d'esprit et d'intelligence qu'elle n'aurait pu le croire de prime abord. Mais à peine le pied posé dans l'enceinte de la forteresse que semblait être sa demeure, elle se détourna du noble pour chercher l'argenté du regard, rapidement rassurée en le voyant sur pied malgré une plaie bien visiblement au visage. S'excusant auprès du noble, elle se retira pour le rejoindre et attendre les ordres suivants. C'est pourquoi lorsqu'il lui laissa quartiers libres sans plus d'explications, elle se sentit prise au dépourvu.

Tenue changée, exit la tunique de domestique, elle est ravie d'avoir retrouvé le confort de ses vêtements habituelles. Un pantalon en daim ajusté, teinté d'un brun clair, une chemise cintrée beige aux manches retroussées le long de ses bras et sa paire de bottes noires. Ne dorment sur elle désormais que les deux lames karambits contre ses reins, et elle se promène tranquillement dans la villa, découvrant d'autres formes de luxe et de faste que ce qu'elle avait pu voir au palais jusqu'à présent. Là où les couloirs se trouvaient souvent déserts à la citadelle, la moindre parcelle de cet endroit grouille de vie et d'animation, la mettant presque mal à l'aise malgré elle. C'est pourquoi lorsque sonne l'heure du repas – ou du banquet vu l'importance de la salle et des mets présentés – elle finit par rejoindre la salle, décidée à patrouiller au sein de cette dernière le temps des festivités. Et inconsciemment, la jeune femme cherche également à surveiller les rivalités dangereuses entre son maître et Azraël, dont l'animosité durant le trajet était de plus en plus palpable. Se fondant dans l'ombre des domestiques en plein service, elle rôde le long des tables, observant l'endroit surchargé de monde et de victuailles jusqu'à se sentir happé sans prévenir. Ses prunelles se posent sur le visage détendu de son maître l'invitant à prendre place à la table où il siège alors qu'elle fronce les sourcils pour toute réponse. Un vague regard en direction de leur hôte, cherchant à signifier sans un mot à son seigneur qu'elle doute fortement que ce dernier apprécie de voir une esclave parmi ses ouailles, pourtant, il ne semble pas en tenir compte. Peu encline à le contredire, elle finit par prendre place, passablement mal à l'aise malgré tout d'être conviée aux festivités des puissants, même si personne ne semble vraiment s'apercevoir de sa soudaine présence. Son regard balaye l'assemblée et s'attarde sur le puissant qui l'observe froidement avant de ne finir par détourner les yeux pour éviter tout scandale. Ce n'est que lorsque la voix de l'argenté couvre le bordel ambiant qu'elle lui porte à nouveau attention avant d'esquisser un vague sourire amusé. -" Je n'ai rien prévu de tel de toute façon." - Malgré la bonne humeur ambiante, la rouquine garde son rôle à cœur, celui de protéger, peu importe la situation. Ce qu'elle n'a pas prévu néanmoins, c'est l'attention qu'elle suscite chez leur hôte qui, après avoir gratifié ses invités de multiples présents, dont une belle escorte féminine se dévoilant subitement, sortant de l'ombre pour venir se manifester, lascives, au centre des tables afin de susciter l'intérêt chez les hommes présents, vient prendre place non loin d'elle en la remerciant de nombreuses fois, cherchant également à lui être agréable au travers d'un présent de son choix. Un nouveau regard bref sur l'assemblée lui indique tout à coup qu'elle semble être la seule femme attablée hormis les courtisanes déjà présentes. Et si elle se surprend à observer les beautés se déhanchant sensuellement face à eux, c'est plus par curiosité on feinte que par réelle intérêt. Pour la première fois, il lui saute aux yeux le pouvoir que les femmes peuvent avoir sur la gente masculine en voyant les réactions presque animales de certains présents dans l'assemblée. Il faut plusieurs tentatives à leur hôte pour parvenir à capter à nouveau son attention, non sans rire de la réaction curieuse de sa jeune invitée.

Poussée par ce dernier, la rouquine accepte finalement le verre qu'il lui offre, un curieux breuvage rouge vif, dont l'odeur lui évoque bien plus de choses agréables que le whisky immonde encore bien présent dans sa mémoire, si bien qu'elle accepte finalement d'y goûter, se surprenant à apprécier la multitude d'arômes s'en dégageant. Rien à voir avec l'alcool brute de sa première – et unique – tentative. Et malgré sa résolution première à rester sur le qui-vive, elle finit par se laisser prendre à la bonne humeur ambiante et continue de voire tranquillement le breuvage offert en écoutant déblatérer le trafiquant. Si elle sourit par moment, la jeune femme se sent parfois perplexe face à certaines remarques et noie ses interrogations dans son verre qui se vide d'ailleurs bien vite. Prise dans sa conversation, elle en oublie momentanément son seigneur pourtant proche, plongée dans un univers lui étant encore parfaitement inconnu, celui des apparences et de la flatterie. Son interlocuteur ne cesse de vouloir lui offrir, au même titre qu'aux seigneurs présents, un gage de sa reconnaissance, bien conscient visiblement que les donzelles voluptueuses ne semblaient pas intéresser la jeune femme. Aussi, après avoir passé en revue une liste impressionnante de bijoux et robes probablement aussi chères et peu utiles les unes que les autres sans éveiller le moindre intérêt dans les prunelles froides de la rouquine, il finit par comprendre qu'elle ne semble pas attirée par ces pacotilles à l'inverse de beaucoup de ses semblables. Et lorsqu'il pose sans gêne ses yeux sur la silhouette de la jeune femme, son regard fini bien vite par accrocher les lames à sa ceinture, lui donnant subitement une idée. Le noble alpague un chambellan proche et lui donne quelques instructions brèves avant de le renvoyer, un sourire énigmatique aux lèvres plongeant la jeune femme dans une certaine confusion, probablement un peu aggravé par le délicieux breuvage dont elle entame déjà le second verre en sentant ses joues chauffer agréablement.

L'alcool, ingurgité plus par plaisir que par obligation cette fois-ci, finit par lever certaines de ses inhibitions, fendille son armure de pierre qu'elle arbore la plupart du temps à l'égard des inconnus et elle se surprend à sourire bien plus souvent, et même rire plusieurs fois aux facéties de leur hôte, oubliant son rang, mettant de côté son rôle pour s'abandonner à l'atmosphère chaleureuse. Aussi lorsque finit par revenir le serviteur avec une boite en noyer vernis sur les bras, il y a un certain temps déjà que la rouquine a perdu son allure revêche au profit d'un minois rougie et bienveillant. La curiosité la pique lorsque le trafiquant lui dépose la boite sur la table en l'incitant à l'ouvrir d'un signe de tête appuyé d'un sourire énigmatique. Quelque peu sceptique, la rouquine abandonne son verre non loin de la chope de bière de son maître et défait le verrou lentement. Sur un lit de velours rouge sombre repose une lame immaculé dont la métal semble briller légèrement d'une infime lueur bleutée. - "C'est une lame elfique. Elles sont forts rares aujourd'hui, leur peuple ayant disparus depuis longtemps désormais. Néanmoins, je suis persuadé que ce présent vous sera probablement plus profitable qu'un collier, fût-il unique." - Les yeux brillants, il observe son invité avec appréhension, avant qu'un sourire satisfait n'éclaire ses traits en voyant l'étincelle d'émerveillement briller dans le regard aigue marine de la jeune femme. Elle caresse timidement l'arme avant de la prendre souplement entre ses mains. - "C'est … magnifique." - La frustration remplace pourtant bien vite l'excitation dans les yeux de la jeune femme qui referme le coffret à contre cœur avec délicatesse avant de lever les yeux vers l'homme près d'elle. - "Mais je ne peux pas accepter. Une escl- … une recrue n'a pas de possession propre monsieur. Ce présent revient au seigneur Dragnir." - Elle repousse le petit coffret en direction de son maître avant d'être interceptée par la main boudinée de leur hôte, reprenant avec bonne humeur à l'intention des deux acolytes. - "Allons, allons, je suis persuadé que compte tenu de votre efficacité, il peut vous abandonner ce maigre présent. N'ai-je pas raison seigneur ? Cette petite mérite quelque chose pour sa hardiesse." - Sans trop de gêne, rendu plus volubile à cause de l'alcool, il tente de convaincre l'argenté de faire preuve de magnanimité à l'égard de sa disciple alors que cette dernière lève vers le puissant un regard intrigué. Laisser une possession à un esclave est une étape encore jamais franchie par aucun seigneur de la citadelle. A faire une telle chose, il s'attirerait probablement encore les foudres de certains de ses pairs. Et pourtant, elle l'espère, sentant encore sur la pulpe de ses doigts le tranchant parfait de l'acier elfique, à pouvoir lui en donner des frissons. Elle finit par croiser le regard de son maître, défaite de son masque d'impassibilité, et l'observe, un infime sourire timide aux lèvres en attendant son verdict. Que son hôte lui, n'attend pas puisqu'il enfonce la petite boite dans les bras de la jeune femme. - "C'est décidé ! Va donc mettre cette chose à l'abri jeune fille !" - Prise au dépourvu, la rouquine hésite quelques secondes avant d'avaler le reste de son verre d'une seule traite en se relevant, poussée par le grassouillet qui en profite pour lui voler sa place et ainsi se trouver à côté de son maître, l'incitant d'un geste de la main à observer les courtisanes et à choisir celles qu'il désire dans le but manifeste de détourner son attention de sa disciple. Une moue amusé sur les lèvres, elle tourne pourtant les talons et abandonne la pièce principale une poignée de minutes pour rejoindre ses quartiers. Sa chambre, placée directement à côté de celle de son maître, est loin de celles qui lui sont habituellement réservées, et elle s'étonne devant le luxe qui lui est offert pour la première fois. Observant une nouvelle fois l'arme magnifique, les yeux brillant d'une émotion débordante à cause de la boisson, elle n'arrive pas à se départir du sourire heureux qui illumine ses traits, et reste bien cinq minutes à contempler l'objet semblant pourtant si commun. La rouquine finit pourtant par se secouer et range précieusement son arme parmi celles dont elle dispose déjà avant de quitter l'endroit, prenant bien soin de fermer à clef pour une fois.

Sur un petit nuage passablement alcoolisé, la jeune femme retourne au banquet dont l'ambiance avait quelque peu changé même avant son départ, sans même qu'elle ne s'en rende compte. Le nombre de courtisanes au centre avant grandement diminué, et pour cause, la plupart étaient désormais occupées ailleurs, certaines trônant près ou sur les genoux de leurs « possesseurs », d'autres ayant carrément disparus avec leurs proies. L'endroit s'était partiellement vidé. Elle ne tarde pas à repérer son propre maître, plus vraiment seule désormais puisqu'une sulfureuse brune semble avoir pris ses quartiers avec lui. Prise au dépourvu sans trop savoir pourquoi puisque ce n'est pas la première fois qu'elle observe pareille scène, la jeune femme hésite un long moment à mi-chemin de la place qu'il lui avait attribué, avant de finir par tourner les talons, non sans récupérer un verre de ce délicieux breuvage au passage. Elle se devait de comprendre lorsqu'elle devait prendre la large. Abandonnant l'ambiance de plus en plus charnelle de la pièce, elle descend d'un étage buvant tranquillement la boisson par petite gorgée en quête de cette sensation d'apaisement que semble lui offrir l'alcool, et s'enquiert auprès d'un domestique de savoir où trouver une salle d'entraînement. Ce dernier lui indique une cours à l'arrière de la bâtisse principale, emplit de mannequins en tout genre. Bifurquant rapidement pour suivre les indications, elle trouve son bonheur bien vite, totalement vide à cette heure tardive, et avale le reste de son verre d'une traite avant de sortir ses lames.

Le silence nocturne simplement entrecoupé du choc de l'acier contre le bois, ou même de ses membres nus contre les hommes de paille, elle se sent perdu. D'ordinaire, combattre la calme, l'apaise. Cette fois il n'en est rien, au contraire, elle se sent agacée par ses mouvements rendus moins fluides à cause de l'alcool, s'entête, profitant de la solitude. La rouquine finit par abandonner ses bottes, par défaire sa chemise de son pantalon et en nouer les pans sur son ventre mis à l'air libre, envahie par la chaleur de l'effort et de l'alcool, avant de continuer sans relâche, espérant sentir la fatigue poindre sans qu'il n'en soit rien. Ce n'est que lorsqu'elle sent une présence dans son dos que la jeune femme réagit bien plus vivement, la lame contre ses reins se retrouvant une seconde après plantée dans la poutre soutenant l'avancé du toit, à quelques centimètres du visage du gêneur qu'elle n'identifie pourtant pas immédiatement, frustrée de s'être laissée surprendre.- "Sortez de là ... "
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Seven

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Nouvelle Ère Vide
MessageSujet: Re: Nouvelle Ère   Nouvelle Ère EmptyDim 26 Mai - 21:46

Dragnir écoutait le gros cochon déblatérait, le type était doué, bien plus sympathique que le suggérait sa position. Faut dire qu'il n'avait fait qu'hériter de tout ça, lui. Pas bandit de naissance mais plutôt homme de lettre, il préférait se ranger du côté des plus forts afin d'éviter les massacres. Il y tenait à sa vie de château le gros ! L'argenté roulait les yeux au plafond après quelques courtes minutes durant lesquelles il fut totalement effacé. Il consentit donc dans un soupire lasse à laisser son voisin, soit Gabriel lui faire la causette. Une femme s'interposait entre lui et le blond, ce nigaud en avait une de chaque côté, fier de lui. Faut dire qu'elles étaient bien plus attrayantes et joyeuses que toutes les autres jusqu’à maintenant. Elles étaient libres, voilà pourquoi. Il se laissait happer par la vague d'euphorie qui touchait le trio jusqu'à ce qu'un mot interpella son oreille pointue. Le gros type étant à sa droite, il tournait la tête lentement, on avait prononcé le mot « elfe ». Interpellé, il comprit le contexte en observant la rouquine contempler une arme dans une boîte somptueuse. Sa réaction fut si chaleureuse qu'il en levait un sourcil. Le vieux singe avait trouvé comment l'appâter ! Il détournait son attention un brin perplexe lorsqu'il sentit qu'il fut prit en partie. Il entendit le refus de la jeune femme et reportait son attention sur eux d'un air faussement sarcastique sous ses airs de saoulard. Il plissait les yeux, feintant de faire mine de réfléchir à ce qu'on lui demandait. Déjà au bout de quelques secondes le trafiquant commençait à s'impatienter. Notre ami fronçait les sourcils, une moue contrainte aux lèvres. Puis enfin Dragnir daignait ouvrir la bouche, tombant d'un coup son masque de froideur, « Je n'ai que faire d'une aiguille mon lapin ! Garde-la dont et tente de ne pas m'embrocher avec... » et avec ces paroles, il déportait son regard enjoué sur celui de la rouquine .Quelque peu amusé, il descendit le reste de son breuvage d'une traite avant de croiser de nouveau le regard de son acolyte. Cette fois elle aussi souriait, sauf que ce sourire il ne lui connaissait pas.Le type s’empressait toutefois de délaissait l'homonculus pour inciter Maya à garder le présent. Ni vu ni connu, il prit la place et lui fit la causette comme si de rien n'était. Il déportait son regard sur les ravissantes hôtesses qu'il faisait appeler une à une. Il sélectionnait les plus intéressantes, tel un marchand de tapis, il voulut refourguer l'une de ses poules de luxes à notre ami. Gabriel qui était pourtant bien accompagné ne put s'empêcher de s’immiscer. C'était pour le plus grand bonheur de notre larron qui n'eut pas envie de s'attarder plus ce soir. Il avait eu son compte.

Chaque fille présentée remballait son sourire dés le premier regard, indécise entre son visage d'ange et ses oreilles de démons un brin dissimulées dans sa crinière blanche. Étrange spécimen même si son regard suffit à les captiver. Toutes plus timides les unes que les autres, il était habitué, amusé. D'autant plus que le gros marchand se sentit mal et ne manquait pas de sermonner l'une d'entre elles. Heureusement que Gabriel était là pour sortir les victimes du décoloré de leur embarras. Certaines savaient qui il était, sa réputation de Dragon effrayait un poil plus que celle d'Azraël à cause de son physique particulier. Le garçon n'en souffrait pas visiblement, indifférent même, il préférait inspirer la peur. Faut dire qu'à côté de lui, Gabriel et le brun avaient tous des beaux garçons typiquement noble. Loin du look loubard de l'argenté coiffé le plus souvent en brosse. Ce soir, ses pics faiblissaient avec l'alcool, tout comme la dureté naturelle de son visage. Et pendant, que les deux frangins se prirent d'un fou rire que ne suivit pas le trafiquant, une brune s'avançait. La jeune femme devait avoir dans les vingt cinq ans, parfaitement dessinée, elle avait un regard sombre loin de tout ceux contemplés ce soir. Elle avait l'air charmée, nerveuse aussi mais sûre d'elle. Elle se mit en valeur et s'annonçait comme l'unique hôtesse du garçon. L'une d'elles contestait, une autre suivit mais juste pour la forme, indécise. Le trafiquant les renvoyait en rouspétant, il donnait l'impression de chasser des mouches. Alors Dragnir daignait prêter attention à l'insouciante, il la reluquait de haut en bas sans se gêner. Satisfaite d'avoir capter l'attention, la brune prit place à son côté. L'argenté terminait son énième bière avant d'annoncer vouloir pisser. Il voulut s’éclipser nonchalant mais, aussitôt Gabriel contrait son stratagème.

-Te fous pas d'moi !! Tu vas jamais revenir, 'foiré ! Profites bordel, ces filles ne sont pas des esclaves, elles sont consciencieuses, tu vas te marrer ! Il marquait une pause en venant le rejoindre, délaissant ses poupées derrière lui. Tu me diras, tu sais ce que c'est... j'ai tendance à oublier...à
-Hmpf...Tu vas pas remettre ça... J't'avais prévenu qu'elle n'était pas... pour toi... il peinait à trouver les mots justes, gardant toujours le même discours même après une année.
-Erf... Gabriel grimaçait, Tu vois...je pensais plus à la prêtresse, merci de me le rappeler...

Dragnir se retirait définitivement en grimaçant, un brin agacé. Il repoussait le bras de son frère en mettant un terme à ce sujet qui finissait toujours pareil quand ils étaient bourrés. Il le saluait, snobant la belle brune qui ne le laissait pas indifférent. Ses plans étaient autre pour ce solitaire endurci. Il se renseignait sur le plan de la villa où se trouvait la source thermale avant de disparaître. Il traversait la cours en empruntant le couvert des toitures, mur rasant, il fuyait dans la pénombre. Il portait une tenue souple sombre, un pantalon de sultan et un t-shirt noir simpliste. Ses chaussures étaient aussi souple que celles d'un ninja. Nul effort en effet pour le banquet. Et tandis qu'il se glissait le long des poteaux encadrant le terrain d'entraînement une dague stoppait net sa route. Sans sourciller pour autant, il jetait un œil à l'objet alors qu'une voix familière s'élevait. C'était Maya qui lui demandait avec autorité de décliner son identité. Oh, quelle étrange situation. Il levait un sourcil et consentit à décrocher la lame avant de sortir de l'ombre comme demandé. Il renvoyait la lame d'un geste vif et précis. Celle-ci allait à présent se planter dans la tête du mannequin précédemment maltraité par la rouquine. Celui-ci se trouvait en retrait derrière elle et nul doute que quelques mèches flamboyantes se mirent à voltiger au passage de la lame.Il la reluquait brièvement malgré la pénombre, le visage neutre. « C'est comme ça que tu occupes tes temps libres... Tu devrais profiter de l'attention qui t'es prêtée. » Elle répondit modestement comme à son habitude et il reprit sans relever. « Quoi qu'il en soit, dis-moi plutôt ce qui te contrarie... » Il attendit sa réponse, puis sans un mot tournait les talons pour reprendre sa route. Oh il savait qu'elle n'en resterait pas là, curieuse comme elle était. Quand elle lui demanda où il comptait aller ainsi, il lui dit en se tournant sans dévier de sa trajectoire, clope fraîchement allumée au bec, « Je vais m'entraîner moi aussi... libre à toi de me suivre » sourire aux lèvres il se remit dans son axe et reprit une allure normale en tirant d'un air mystérieusement satisfait sur sa cigarette.
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Eden Scarcelli

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MessageSujet: Re: Nouvelle Ère   Nouvelle Ère EmptyDim 26 Mai - 22:50

La jeune femme a tout juste le temps de s'écarter légèrement pour voir passer le projectile avant que la crinière pâle de son maître ne lui apparaisse au même moment, la faisant se raidir imperceptiblement. Le ton sur lequel elle lui avait intimer de sortir de l'ombre n'avait rien d'agréable, loin de là, et l'espace d'une seconde, elle craint les remontrances pour son attitude trop autoritaire. L'inquiétude disparaît pourtant rapidement lorsqu'il reprend la parole, sans véritable expression sur ses traits, et tirant un vague sourire d'excuses à sa disciple au passage qui s'empresse de rétorquer à son reproche à peine voilé. -" Il faut bien que je reste réactive si besoin est …" - Et puis … a bien y réfléchir, peu importe l'attention qu'elle peut bien recevoir, elle ne s'en préoccupe pas, ou si peu, focaliser sur son rôle et guère plus. Les amusements, ça ne rentre pas dans son domaine dès lors qu'elle pose un pied en dehors de la citadelle. Auprès de ses pairs c'est autre chose, il lui est déjà arrivée de passer quelques soirées sympathiques en compagnie de deux ou trois autres esclaves. Mais à partir du moment où l'argenté entre dans l'équation, elle s'astreint à une discipline stricte, même lorsqu'elle se laisse un peu aller comme ce soir à boire trop pour sa constitution. Toutefois, lorsqu'il enchaîne bien vite sur une interrogation, elle ne lui offre qu'une expression mitigée, incertaine de saisir la portée véritable de sa question. Rien ne la contrarie, du moins rien qui ne lui vienne directement à l'esprit du moins. Son visage rendue bien plus expressif dès lors que l'alcool se fraye un chemin sinueux dans son organisme, elle observe celui de son vis à vis sans gêne pour une fois, les sourcils légèrement froncés sous la réflexion qu'elle s'impose, à savoir, pourquoi pense-t-il une telle chose, et surtout, est-elle vraiment contrariée en fin de compte. - "Rien … rien que je n'arrive à formuler du moins." - Peu importe la situation, Maya est toujorus d'une franchise étonnante à l'égard de son supérieur.  Il est pourtant bien une réaction l'ayant surprise ce soir, son incapacité à recouvrer son calme après avoir quitter la salle du banquet, sentant la nervosité électriser le moindre de ses muscles. Pourtant elle ne se l'explique pas, et n'aurait pas cru une seconde laissé entrevoir quoi que ce soit à un tiers, preuve que le contrôle de ses émotions semble bel et bien lui faire défaut après un abus de boisson. Tout en parlant, la jeune femme se détourne légèrement pour récupérer sa lame fichée dans la tête de mannequin de bois jusqu'à apercevoir son maître tournant les talons. C'est à ce moment-là qu'elle se fait enfin la réflexion qu'il est curieux de le voir seul. Et aussi tôt dans la soirée. Curieuse et inquiète pour sa sécurité dans le fond, elle fait un pas dans sa direction pour l'interpeller. - "… où comptez-vous aller ?" - S'il lui réponds, son attitude laisse la jeune femme pensive, et elle ne tarde pourtant pas à repasser ses bottes abandonnées dans un coin pour le suivre, pressant le pas pour se porter à sa hauteur puisqu'ils ne sont à la vue de personne. Par habitude, dès lors qu'un public est présent, la rouquine est toujours en retrait vis à vis de son seigneur, mais depuis quelques semaines, elle marche au même niveau lorsqu'ils se trouvent en tête à tête.

Les mains dans les poches, observant plus les alentours que le route elle-même, elle écoute la multitude de questions muettes qui se forment dans sa tête sans pour autant avoir la volonté d'en émettre une seule à haute voix, respectant le silence de l'argenté qui les éloignent lentement mais sûrement des bâtisses comme de la foule s'y pressant toujours malgré l'heure tardive. Rendue bien plus détendue grâce aux cocktails ingurgités, la jeune femme se surprend à apprécier le paysage surprenant qui les entoure, ne s'autorisant que rarement à observer autre chose qu'un danger potentiel. Mais elle se questionne. Où est la brune ? Pourquoi avoir quitté le banquet ? Pourquoi l'autoriser à le suivre ? Pourquoi le suit-elle d'ailleurs ? Elle se rend compte à quel point son cerveau peut se montrer volubile une fois débarrassé des obligations qu'elle s'impose. Presque aussi bruyant que s'il s'agissait d'une personne près d'elle en train de lui lâcher de longues diatribes sans discontinuer, sauf que là, elle est la seule à les entendre en fin de compte. Les bruits de la vie sauvage remplacent peu à peu les festivités bruyantes et elle finit par se faire la réflexion à voix haute alors qu'ils progressent dans une direction qu'il semble le seul à connaître, s'éloignant au passage de tous les endroits que la jeune femme aurait pu assimiler à un quelconque entraînement. -" Je suis surprise de vous voir seul … "- Elle détourne un brin la tête pour observer le profil de l'argenté avant qu'un sourire amusé de ne fonde sur ses lèvres, traduisant sans mal sa pensée plus profonde. Loin de ses habitudes de commenter les occupations de son seigneur dès lors qu'ils n'étaient plus en mission, mais la familiarité qui semblait se développer entre eux depuis quelques temps, ainsi que la soirée plus animée qu'elle ne l'aurait cru ont finalement tendance à dérider un peu la rouquine, suffisamment pour qu'elle en oublie le fossé séparant leurs places respectives un bref instant. Elle se surprend à détailler son voisin à la simple lueur de la lune à demi-voilée avant de revenir à la route simplement composé de terre battue et de pierres brutes élégamment agencées pour ne pas chuter bêtement.

Une lourde porte de bois poli par le temps se dresse finalement face à eux au détour d'un virage, si bien qu'elle s'arrête sagement devant, détaillant l'obstacle du regard. A l'évidence, si c'est là le but de l'expédition nocturne de l'argenté, il serait de bon ton de faire demi-tour tant l'endroit semble fermé. Si la demoiselle distingue bien des inscriptions sur la gauche de la porte, l'obscurité ambiante l'empêche bien de lire quoi que ce soit, qui plus est elle doute que cela soit écrit dans une langue qu'elle connaisse tant il semble exister de dialecte différent dans cette région. Sur les quelques domestiques qu'elle avait pu croiser, seuls deux parlaient la même langue que la rouquine. S'apprêtant à faire demi-tour, elle observe le jeune homme, persuadée qu'il ferait de même avant de froncer les sourcils en le voyant approcher de la porte, visiblement décider à entrer quand même. Et ce n'est que lorsqu'elle le voit brandir le bras, poing serré, qu'elle saisit la faible lueur émanant soudainement de ce dernier, qu'elle comprend à quel point il semble décidé à s'entêter. Dans un réflexe surprenant pour son état d'ébriété bien entamée, elle le rejoint d'un pas et saisit son bras des deux mains pour l'inciter à le baisser, l'observant avec une moue légèrement amusée malgré la situation. - "Maitre … même si vous tenez vraiment à entrer, je doute que fracasser une porte ne soit très bien vu par notre hôte… il y a probablement un moyen plus discret pour pénétrer le … là-dedans." - Relâchant bien vite sa prise, peu habituée à un quelconque contact physique avec lui hormis pendant ses entraînements, elle promène ses yeux autour d'eux avant de se décaler légèrement pour observer la palissade entourant les lieux s'enfoncer dans le bois environnants. Une couverture parfaite pour entrer en tout discrétion donc. Et même si elle ne saisit pas la raison pour laquelle il tient particulièrement à entrer dans ces lieux, elle lui montre son idée d'un geste du bras avant de le suivre lorsqu'il semble accepter l'idée, non sans un regard vers la porte sauvée in extremis. Elle sait l'argenté pas franchement au point en terme de délicatesse ou de finesse, mais de là à démolir l'entrée d'un bâtiment pour une obscure raison au risque de se mettre du monde à dos … elle n'y aurait pas cru, et pourtant rien que l'idée l'amuse.

Le suivant telle son ombre, elle obtempère rapidement lorsqu'il l'incite à grimper, lui offrant l'appui nécessaire pour atteindre le haut de la clôture. Convaincue qu'il s'agit là probablement d'une arène spécifique qu'il tient absolument à expérimenter, ou tout autre endroit dédié aux arts martiaux, elle s'exécute souplement jusqu'à passer la moitié de son corps au-delà de la palissade. Mais un coup d'oeil à ce qui se trouve potentiellement sous leurs pieds de l'autre côté et le visage de la rouquine change instantanément d'expression. D'immenses bassins remplis d'une eau légèrement fumantes, dont les volutes de fumées reflètes l'astre lunaires, le tout plongé dans une pénombre imposante. Des sources chaudes, et si elle n'en a encore jamais vu, nombreuses sont les personnes à lui en avoir vantés les bienfaits. Et les coutumes également. La jeune femme sent ses joues chauffer avant de détourner la tête pour observer son maître en contrebas. - "Tout compte fait … je vais vous laisser méditer seul et … eeeeh, non !!" - A l'instant même où elle se tasse pour redescendre vers la terme ferme côté forêt, il l'envoie valdinguer de l'autre côté d'un puissant mouvement d'épaule. N'aurait-elle pas eu un entraînement draconien durant toute ses années que la jeune femme aurait facilement pu se rompre le cou en tombant. A la place, elle atterrit moins lourdement qu'elle n'aurait dû, pliant les genoux à l'impact pour rouler sur elle-même et limiter la casse avant de se redresser au moment où il la rejoignait dans l'enceinte, se massant l'épaule en maugréant. -" Je me demande bien quel genre d'entraînement vous comptiez suivre ici … "- La vapeur l'étreint déjà, humidifiant ses vêtements sans attendre et elle se fond dans la pénombre, incertaine de l'attitude à adopter en fin de compte.
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Seven

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MessageSujet: Re: Nouvelle Ère   Nouvelle Ère EmptyLun 27 Mai - 0:11

Un léger silence suivit des bruit de pas, ceux de la rouquine évidement. Satisfait, l'argenté se contentait de restait neutre, un air un brin amusé sur la face. Elle avait fait vite pour se décider. C'était toujours aussi étrange de penser qu'elle tenait réellement à cœur son rôle de garde. A mois qu'elle fut très bonne actrice ce qui ne l'aurait pas étonné de la part d'humain. Son aversion pour cette race était bien plus profonde que son lavage de cerveau. C'était du temps où il vivait avec les siens, craignant d'instinct l'humain pour les plus vieux. Chemin faisant, elle lui fit remarquait son étonnement concernant le fait qu'il fut seul. Il haussait un sourcil, il n'eut pas de mal à comprendre le sens de cette remarque. Voilà qui l'étonnait de l'entendre se questionner ainsi. Il sentit le regard de la jeune femme à son côté l’interroger également. C'est qu'elle était sérieuse en plus. Il lui rendit son coup d’œil brièvement afin de tenter d'en saisir le sens. Un simple regard ne lui suffisait pas, aussi il souriait, à demi comme toujours et répondit avec un soupçon d'enjouement « Hmpf.... je pourrais te surprendre de par bien des manières...fillette. » et il tirait une nouvelle taffe sur sa clope sans rougir de ses propos. Il remarquait la gêne passive sur le visage de son élève et ajoutait sans attendre en s'en délectant. « Par exemple, tu vois, je t'aurais probablement déjà mangé mon lapin si tes insinuations étaient fondées...  » c'était dis sans grand détour malgré sa subtilité que parfois le résultat pouvait en être effrayant. Ces paroles contribuèrent à installer un blanc entre eux le restant du chemin. Jamais ils n'avaient évoqué le grand sujet qu'était le sexe. Le lien entre maître et élève étant exclusivement décernés aux hommes, il n'avait pas songé à cette éventualité jusqu'à ce soir. C'est vrais qu'elle était une fille, il n'en doutait pas, loin de là. Seulement, il avait tendance à regarder avec ses œillères... Elle avait encore changé depuis ce qui aurait pu être leur premier échec...

Devant l'office, Dragnir armait son poing gauche, prêt à défoncer la porte pour entrée par l'entrée, naturellement ! Seulement bien avant qu'il n'ait pu le balancer, Maya se précipitait à son côté pour le stopper. Surpris, il lui jetait un regard grave, les yeux bien vite arrondis par l'attitude de la miss, il rabattit donc lentement son bras. Rares étaient les fois où elle s'était permis une telle familiarité, selon certain. Lui, il fut juste étonné de la voir bien moins prostrée dans son rôle d'esclave. Le jeune homme consentit à écouter son élève, c'est vrais qu'il valait mieux pas foutre le bordel. Il y avait toujours plus de challenge dans la voie de la sagesse que celle du chaos. Il aurait eut vite fait de leur frayer un chemin dans les bains sans ça. Dans un soupire agacé parfaitement audible, l'argenté fit le tour comme elle l'avait intelligemment suggéré. Il longeait la palissade, étudiant la structure depuis le sol il vit fumer le haut de la cascade en pierre. Il s'arrêtait au bout de quelques secondes le nez levé, si lui savait parfaitement ce qu'il faisait, Maya demeurait encore dans le mystère . Sans perdre de temps il joignit ses mains et lui intimait de grimper pour se hisser de l'autre côté. Il vit l'enthousiasme dans son regard brillant encore d'une probable vague ivresse, ça ne lui déplut pas. Il en fut amusé en imaginant qu'elle déchanterait en constant où ils ont atterri. L'instant ne tardait pas à se présenter et alors Maya voulut redescendre aussitôt. Dragnir souriait de toutes ses dents avant de donner une impulsion et l'envoyer de l'autre côté sans plus de manière. D'un bond il franchit à son tour la palissade végétale. L'endroit dépassait de loin ses espérances, ravi de ce qu'il contemplait en plus du bruit mélodieux de l'eau couvrant ceux de la fiesta. La pénombre ne retirait rien au charme de l'endroit. Il restait plus qu'à trouver serviette et de quoi s'hydrater. Il balayait l'endroit d'un simple regard, il avait déjà jeté son dévolu sur le grand bassin formé de pierres lisses. Voyant que la rouquine s'était renfrognée, il lui demandait de son air détaché « Restes pas plantée-là, trouves donc des serviettes et de quoi s'hydrater... » il avait dit cela d'un air évident ne voyant pas ce qui pouvait la gêner. Aurait-elle préférait apprendre une nouvelle technique plutôt que de se détendre ? Ca commençait à l'intriguer, il était temps de s'intéresser d'avantage à ses motivations. Sans attendre qu'elle ne daigne sortir de son boudin, il commençait à se dessaper.

L'homonculus n'ayant pas le soucis de la pudeur, ne vit pas de mal à se dépoiler au bord du bassin le plus grand. En passant son haut sur son front il ressentit un léger picotement et prit conscience de sa plaie largement refermée. L'alcool altérait la vitesse de régénération qui plus est!Un humain normal en serrait soit pas sorti soit revenu avec des lésions cérébrales graves avec un coup pareil. Pour lui et ses frangins, ce n'était plus qu'un bobos parmi tant d'autre jusqu'à -sans le savoir- ce qu'un jour, leur Pierre ne s'affaiblisse. Il retirait ses pantoufles en les balançant négligemment sur le côté. Nu comme un vers, l'argenté ne se fit pas prier pour sauter sans plus de cérémonies dans le bassin fumant. Tu parles d'un entraînement...  Il n'y avait clairement pas la place pour faire une longueur mais largement de quoi s'étaler. Il prit place sur la pierre chaude, assis, l'eau lui arrivait au niveau du diaphragme, un instant de détente intense. Sentant du mouvement derrière-lui, il gominait d'un geste de main sa chevelure détrempée. Après quoi il étendit les bras le long du rebord, il jetait un coup d’œil à la rouquine revenue avec de quoi l’égayer. Il tendit le bras en avisant une bouteille. Elle lui parut bien tendue soudainement, était-ce de la pudeur? Il semblerait que oui, il se dit qu'elle fut bien plus prude qu'il ne l'aurait imaginé. Oh ils étaient loin de se connaître réellement, finalement. Maya était coincée, réservée mais pas timide pour un sou ! Quant à lui, il était juste dans un autre monde, conditionné. Il prit la parole en s'allumant une cigarette, attendant sa bouteille, «  Et bien quoi ? Se détendre ne fait pas partie de tes options ? Dis-toi que c'est là un nouveau genre d’entraînement... Alors cesse de guetter les ombres... »
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Eden Scarcelli

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MessageSujet: Re: Nouvelle Ère   Nouvelle Ère EmptyLun 27 Mai - 8:24

Observant les lieux, la rouquine perd clairement son attitude jusqu'ici détendue pour afficher un masque de gêne parfaitement perceptible. Certes l'endroit reste magnifique, surtout plongé dans la pénombre et loin de l'agitation diurne, pour autant elle se sent perdue, clairement pas à sa place en cet instant. Rares sont les moments où la jeune recrue s'autorise un brin de laisser aller, et qui plus est, cela ne se produit jamais lorsque son maître se trouve à proximité directe. Pourtant, lui-même semble bien différent, et il ne tarde pas à l'interpeller, la sommant de trouver serviettes et boissons dans l'endroit désert. Un ordre comme un autre dans le fond, c'est pourquoi, non sans soupirer doucement, elle abandonne son poste pour parcourir les lieux, scrutant chaque recoin de crainte de voir un potentiel problème en surgir, avant de rejoindre ce qui semble être un accès aux vestiaires. Les serviettes trônent par dizaine, impeccablement pliées et rangées. Prenant les trois premières, elle tourne bien vite les talons, second objectif un poil plus compliqué en tête cette fois-ci. Les morceaux de tissu abandonnés sur un banc non loin du bassin désormais occupé par l'argenté, la jeune femme ne s'attarde pas en contemplation inutile et observe à nouveau l'endroit pour tenter de trouver où aurait éventuellement pu se trouver un bar, un frigo, n'importe quoi susceptible de leur fournir autre chose que l'eau sulfureuse de la baignade. Son bonheur rapidement trouvé sous la forme d'une guérite grossièrement montée dans du bois brute pour coller à l'aspect esthétique des lieux, elle fait bonne pioche en apercevant une fois la porte ouverte une multitude de bouteilles entassées dans le fond de cette dernière. Et si l'idée de retrouver un breuvage semblable à celui ingurgité plus tôt dans la soirée lui effleure l'esprit, elle y renonce bien vite en sentant le contenu de plusieurs bouteilles, aucune ne correspond à ses souvenirs un brin embrumés déjà. Elle ressort finalement de l'endroit, une bouteille coincée dans chaque bras, et une autre dans chaque main, de quoi satisfaire le besoin d'hydratation visiblement accru de son seigneur.

Déposant son butin sur le rebord du bassin principal en lui fourrant au passager l'une des bouteilles dans la main, la jeune femme ne s'attarde pourtant pas, se postant même volontairement à une certaine distance de lui après avoir aperçut le symbole sombre dans le dos de son maître, signifiant son absence notable de vêtements. Non pas que ce soit là la première fois qu'elle l'aperçoive dévêtu, loin de là en fait, mais c'est bien la première fois que cela déclenche chez elle autre chose que de l'indifférence par contre. Probablement une conséquence de l'endroit où ils se trouvent, au fait qu'elle ne soit pas totalement sobre, ou bien aux insinuations lâchées en route par le jeune homme dont elle n'a pourtant pas saisit l'intégralité du sens encore à cet instant. Toujours est-il qu'elle se redresse rapidement, détournant son attention sur le reste de l'endroit sans pour autant vraiment s'éloigner, un réflexe de protection rudement acquis et visiblement pas près de disparaître désormais. Elle esquisse un infime sourire que la pénombre masque lorsqu'il reprend la parole à son attention, tournant à moitié le dos à son propriétaire tout en s'astreignant enfin à redonner à sa chemise son apparence originelle tout en réfléchissant à ses propos étonnants. A vrai dire, elle le trouve étrangement … familier, voir bavard, surprenant venant de lui. - "Votre éducation n'a jamais fait la part belle à une quelconque détente maître …. Mais expliquez moi donc de quel genre d'entraînement il s'agit, je tâcherais d'en tirer profit, comme toujours." - Elle consent toutefois à s'asseoir en tailleur à proximité du bassin, lui tournant le dos pour lui laisser son intimité tout en cherchant à lui obéir de manière détourner puisqu'elle ne cesse pas vraiment de guetter les alentours dans le fond. Probablement un moyen de ne pas trop s'intéresser à ce qui se trouve dans le bassin derrière elle, pour maquer sa gêne incompréhensible. Et si l'envie de prendre une bouteille la tiraille, sentant déjà la sueur perler le long de son échine à cause de la vapeur omniprésente, elle se retient, consciente qu'étant seuls, elle se devait d'être vigilante au moindre problème.

Nerveuse, ce qui n'est pas dans ses habitudes, la jeune femme promène son regard sur les lieux, cherchant à se vider la tête de quelques réflexions déplaisantes pouvant s'y accrocher, elle croise ses mains entre ses jambes, les tords sans but avant de saisir l'une de ses lames pour la faire danser entre des doigts par habitude. Pour s'occuper aussi, masquer sa nervosité latente. Et pourtant, elle finit quand même par sentir ses muscles se détendre légèrement, l'endroit surchargé en humidité n'y étant clairement pas pour rien. Hésitante, elle finit pourtant par enchaîner sur la tirade de son supérieur avec ses propres interrogations, dont une lui trottant dans la tête depuis l'instant où elle avait quitté la salle la première fois. Le visage levé vers la voûte céleste, légèrement songeuse, c'est d'une voix trahissant bien plus d'émotions que d'ordinaire qu'elle en vient à s'exprimer. - "Je me demande … pourquoi avez-vous accepté de me laisser prendre la dague. La vraie raison je veux dire … Il ne m'a pas échappé, et probablement à vous non plus d'ailleurs, que le seigneur Azraël m'a semblé voir d'un mauvais œil le fait que vous m'ayez convié à votre table. Alors autoriser votre esclave à posséder quelque chose … "- Elle soupire doucement et détourne légèrement la tête pour observer le chevelure pâle de son maître une fraction de seconde avant de lâcher le fond de sa pensée. - "Cela risque clairement de faire jaser et de vous attirer des problèmes. Et ce n'est pas mon but … "- Ses prunelles accrochent l'extrémité rougeoyante de sa cigarette dans la pénombre avant qu'un rire désabusé ne lui échappe et qu'elle finisse par reprendre sa position initiale. - "Enfin, cela serait surprenant que cela puisse vous inquiéter en fait. "- Baissant les yeux sur l'arme dansant de manière mécanique entre ses mains, elle l'observe, froide et immaculée tout en ayant pourtant déjà tant de victimes sans qu'elle ne parvienne vraiment à s'en émouvoir en fin de compte. Elle avait toujours agit pour le compte d'un autre, sans réfléchir aux gestes ou aux conséquences, hormis dans certaines situations où le choix lui était plus ou moins donné. Pour autant, elle n'avait encore jamais vraiment ressenti de la culpabilité par rapport à ses actes, se contentant de protéger et de servir son maître sans y penser. Sans même penser à autre chose. C'est pour ça que le fait qu'il évoque lui-même autre chose que ce rôle qu'elle tient avec discipline, la jeune femme s'en sent assez déstabilisée en fin de compte.
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MessageSujet: Re: Nouvelle Ère   Nouvelle Ère EmptyLun 27 Mai - 16:31

Bouteille en main, l'argenté ne prit pas le soin de s'informer du contenue avant de s'en remplir le gosier. Il put néanmoins reconnaître le liquide et n'en fut pas déçu, l'objet suspendu entre ses doigts, il examinait les autres.  Elle avait ramené quatre bouteilles dont trois alcools similaires., ainsi, le choix fut vite fait. Cependant, il doutait en ingurgiter autant... Pendant ce temps, Maya s'était résignée à cesser de faire les cent pas pour venir s’asseoir non loin du bassin et quasiment en face de lui. Elle lui tournait le dos, respectant sûrement l'intimité de l'homonculus. Il observait brièvement sa silhouette, un brin amusé par sa réponse concernant son le soit disant entraînement. Il l'a savait dotée de répartie et d'humour et sut qu'elle était en train de se jouer de lui. Ce n'était pas nouveau car c'était toujours ainsi qu'elle fit part de sa perplexité. Ça restait subtile, amusant et en rien irrespectueux. Il relevait à peine, souriant et laissant la magie des lieux le happer. Il lui aurait sûrement dit de commencer par se baigner sinon. Il était évident qu'elle n'en avait pas l'intention et ce fut sans le contrarier. Lui y trouvait son intérêt et c'était là ce qui importait ce soir. Bien qu'il eut fuis la fête et son assemblée il n'était pas contre la présence de son élève. Il l'avait plus ou moins forcé au dernier moment après tout. Cet instant privilégié permettrait probablement de discuter un peu.

Alors quand elle reprit la parole d'un ton mystérieux dans ses intonations il redescendit lentement le menton pour poser ses yeux bleus sur son dos. Le fait qu'elle évoquait Azraël le contrariait légèrement car ce ne fut pas ainsi qu'il trouverait la paix en lui... L'argenté repensait vaguement à cet instant, se rappelant en effet avoir croisé le regard noir de son aîné. Ce dernier lui reprochait ce que lui même faisait juste parce qu'il était lui et qu'elle, elle était une femme bien trop dégourdie pour une esclave. Leur pêcher dictant leur attitude et dirigeant leur amertume, Dragnir avait le profil parfait pour être son rival inné. Dans un soupire lasse, il portait sa cigarette presque terminée à ses lèvres en levant de nouveau le menton. Elle lui donnait matière à réfléchir et elle suscitait d'avantage son attention en se montrant plus loquace. La rouquine poursuivait son raisonnement allant même jusqu'à culpabiliser. Voilà qui devenait intéressant. Maya était surtout conditionnée par les craintes et expériences des autres esclaves. Une atmosphère que les homonculus se plaisaient à entretenir. Il fronçait légèrement les sourcils, muet tandis que son regard flottait au delà des vapeurs. Était-ce là, la contrariété qu'il avait cru ressentir précédemment ? Il écrasait son mégot et portait la bouteille aux lèvres. Quand un nouveau silence commença à s'installer il jugeait que ce fut son tour de parler. « Hmm.... je vois c'est donc ça qui te contrarie ? Je pense plutôt que tu es conditionnée à t'identifier aux tiens parce que je n'ai jamais établi de règle... ses yeux se posèrent sur le profil de la rouquine qui tentait également de l'apercevoir à travers l'ombre et la vapeur. Azraël n'est en rien mon référent, ni à toi, ni personne d'autre que moi d'ailleurs. Tu as l'esprit encore bien trop étriqué comme tes semblables et je suis probablement le seul à blâmer... » à ces dernières paroles il souriait étrangement, Dragnir réalisait en même temps qu'elle ses propos. Lui même était conditionné et ceci commençait de plus en plus à l'intriguer depuis peu. L'arrivée de la gamine avait, à la longue, largement participé à ce changement. Ce n'était pas désagréable de se justifier finalement... La bouteille se faisant de plus en plus légère, le garçon se laissait d'avantage incrusté dans la pierre. Il détournait le regard pour le planter en hauteur, la tête un brin renversée et soudainement intrigué, « Aurais-tu plus peur d'eux que de moi ? »
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Eden Scarcelli

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MessageSujet: Re: Nouvelle Ère   Nouvelle Ère EmptyLun 27 Mai - 17:23

D'aucun observant les deux jeunes gens pourrait croire qu'il s'agit là de deux semblables en train de faire simplement un brin de causette au bord d'un bassin tant la discussion semble fluide. Elle-même s'en étonne d'ailleurs lorsqu'il reprend la parole pour répondre à ces interrogations sans la moindre froideur dans la voix. Elle en vient même à se questionner plus profondément face à ce qu'elle entend. Est-elle réellement contrariée ? Non, inquiète des conséquences plutôt. Comme toujours. La rouquine a prit l'habitude de voir constamment au-delà de l'instant présent, cherchant à ptout prévoir, tout anticiper à longueur de temps afin de ne jamais être prise au dépourvu et donc de pouvoir manquer de répondant. Mais là, elle n'a que peu d'indices sur ce qui pourrait découler de cette transgression publique des règles pourtant bien établis depuis longtemps pour marquer la limite net entre dominants et dominés, et clairement, elle craint ce qu'elle ne peut prévoir. Un infime sourire amer étire ses traits lorsqu'il mentionne le fait de ne rien devoir à son semblable, ce qui, même loin d'être faux, n'empêchera pas ce dernier de venir lui chercher des noises, Maya en est persuadée. Néanmoins, elle ne rétorque rien, respectant le besoin de paroles de son maître, se contentant simplement de froncer les sourcils en lui jetant un coup d'oeil lorsqu'il en vient à se mettre volontairement en fautif concernant sa rigidité manifeste. Elle le sait doté d'une certaine humilité, bien plus que ses pairs tout du moins, mais de là à reconnaître ses tords avec sa seule esclave pour public … Sans réfléchir, elle lui répond de but en blanc, ne faisant que prouver qu'elle est pourtant bel et bien conditionnée depuis des années. -" Vous n'êtes fautif de rien. Je respecte simplement les règles qu'on m'a inculqué, et je doute fort que vous en soyez l'auteur". - Elle se détourne finalement de lui et laisse ses yeux dans le vague, délassant finalement ses jambes pour chercher davantage d'air. La chaleur et la lourdeur de l'atmosphère lui pèse, ses vêtements humides lui collent à la peau et elle cherche tant bien que mal une position plus confortable tout en résistant à l'idée de vouloir se désaltérer.

Jambes tendues face à elle, les mains au sol dans son dos comme unique appui, elle prend ses aises peu à peu sans pour autant empiéter sur le domaine de son seigneur ayant visiblement trouvé sa position de confort, avachi contre la pierre, à moitié immergé. Sa position d'abandon ne lui ressemble pas, sans arme, sans retenu, et interpelle la rouquine qui ne s'empêche pas vraiment de lui jeter quelques coups d'oeil curieux de temps en temps, lorsqu'il semble prit ailleurs. Le silence semble reprendre place, loin d'être pesant, jusqu'à ce qu'il ne l'interroge à nouveau, l'air quelque peu songeur. Si la question surprend la jeune femme, elle se voit pourtant répondre avec une franchise déroutante sans vraiment prendre le temps de la réflexion. -" Oui. Je pense que oui. Je vous respecte, je ne vous crains pas." - Elle déglutit, remonte une jambe contre son torse, incapable de rester sans se mouvoir plus de trente secondes à cause de la chaleur, avant de reprendre sur sa lancée, cherchant à s'expliquer. - "Mais vos semblables me font peur. Les seigneurs Azraël et Gabriel en particulier. Ils sont imprévisibles, et je redoute ce que je n'arrive pas à prévoir. Particulièrement lorsque vous êtes susceptible d'être le premier impacté." - Hésitante, la jeune femme tourne finalement son visage vers celui de son interlocuteur, légèrement plus en hauteur par rapport à lui avant d'esquisser un sourire indescriptible. -" Souhaiteriez-vous vraiment que j'ai peur de vous ? "- Beaucoup reste persuadé que la peur est un moyen indispensable pour imposer le respect. De son point de vue d'esclave, il n'en est rien. La créature apeurée finira forcément par montrer les crocs à un moment donné, sans prévenir, sans que rien ne le laisser voir. Et si la jeune femme eut déjà craint les réprimandes de son seigneur, elle les savait pourtant justifiées à chaque fois, ce dernier ne s'étant jamais montré injuste à son égard. Froid, colérique, distant, de nombreuses fois. Mais injuste, jamais. Et c'est principalement ainsi qu'il été parvenu à s'assurer une loyauté sans limite de la part de sa jeune recrue. Elle retient un léger rire d'excuse en croisant ses prunelles rendus passablement envoûtantes sous l'effet de la boisson avant de détourner la tête pour ne pas se laisser distraire. - "Je suis navrée si tel était votre objectif cependant. Mais en toute sincérité, ceux qui cherchent le plus souvent à inspirer la peur sont ceux qui craignent d'être vu comme faibles. Et vous êtes loin d'être faible maître." - Et la jeune femme ne parle pas seulement de faiblesse physique en cet instant, mais plutôt psychologique, se basant sur ses quelques expériences au sein de ses pairs, de l'obstination de Bane à vouloir prouver sa force, craignant pourtant d'être mit au rebut au moindre faux pas. Ou d'elle, craignant l'abandon de celui qu'elle considère comme le pilier de son existence. Inspirer la peur dans le fond, n'est qu'un moyen de défense comme un autre.

Ayant tout à coup l'impression de s'être montrée bien trop vulnérable, la jeune femme se redresse, cherchant à retrouver sans tarder son attitude impassible et range l'arme contre ses reins avant de se frotter les mains pour en dégager les quelques cailloux s'y étant incrusté avant de reprendre d'un ton se voulant plus léger. - "Auriez-vous besoin de compagnie pendant votre bain ?" - S'il pouvait l'envoyer chercher une quelconque créature à l'extérieur, ou bien même de quoi manger, n'importe quoi lui donnant prétexte pour s'éloigner et retrouver un semblant de calme, bien mis à mal par cette proximité soudaine et la franchise déroutante semblant mise en œuvre depuis plusieurs minutes déjà, elle lui en serait bien redevable. Une fois de plus. Bras posé sur son genou replié, menton appuyé dessus en position d'attente, elle fixe un point invisible dans la pénombre, attendant qu'il réfléchisse à ses désirs immédiats pour les lui servir.
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Seven

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MessageSujet: Re: Nouvelle Ère   Nouvelle Ère EmptyLun 27 Mai - 18:37

L'écoutant justifier à sa place les fondements de son éducation, Dragnir se tint dans le mutisme. Ses propos ne firent que confirmer sa soumission mentale, elle semblait avoir oublié comment il l'avait trouvé. Avec le temps et l'âge quasi adulte, Maya était devenue plus docile, moins insolente. Elle était une arme et non un bouclier qu'il avait façonné mais, pas forgé. Quelque part au fond de lui, il fut déçu de la réponse, trouvant étrange et à la limite du mépris ses paroles. C'était étrange comme sentiment, presque empathique au final.En effet, il en était un brin dérouté, se demandant à nouveau combien elle était sincère. Il lui semblait que la rouquine avait consentis à refouler toute sa haine à son égard dans son propre intérêt. C'était là ce qu'il avait toujours pensé en la croyant bien plus maligne qu'elle ne voulait l'admettre. Et si c'en était tout autre ? L'argenté n'arrivait pas à comprendre la nature de ses propos, de son attitude. Sa spontanéité ne cessant de l'étonner, elle confirmait également ses pensées concernant sa crainte. Il se serrait probablement mépris si elle n'avait pas continué dans ses raisonnements. Elle avait de l'esprit, ça lui plaisait, elle donnait l'impression d'assumer parfaitement sa situation. Jamais il n'avait souhaité s'attirer son affection, il en était probablement incapable consciemment à cette époque.

Dragnir l'écoutait d'une oreille attentive, il continuait de temps en temps d'achever la bouteille. Silencieux, le jeune homme réalisait petit à petit la subtilité de sa personnalité. Elle n'était décidément pas comme les autres et le fait qu'elle continuait à le tenir en première importance dans ses priorités fit son effet dans l'esprit de l'homonculus. Voilà qu'il se mit à repenser à ce qu'elle avait commencé à lui avouer concernant la véracité des soit disant propos encore inconnus d'Aby. Là encore, il était passé à côté. En l’occurrence, il comptait bien allait jusqu'au bout de leur conversation. Voyant la jeune femme sous un tout nouveau jour, il plantait son regard dans le sien lorsqu'elle lui permis. Elle le flattait presque en somme. Alors Dragnir ne détachait pas son regard mais lorsqu'elle continuait encore de se repositionner. Il sortit de ses songes dés lors qu'elle changeait de ton en lui demandant s'il désirait de la compagnie. Nul doute qu'elle parlait d'aller chercher des courtisanes... Un changement subite de sujet incongru. Un sourcil haussé, il répondit d'un air perplexe. « Non... presque interrogateur et il reprit, qu'est-ce que t'as ? Tu ne supporte pas la chaleur ? » et il se mit à ricaner clairement sarcastique. Il n'en savait trop rien de sa motivation subite à lui proposer cela d'un coup. Il ne se remettait que très peu en question mais, elle, elle avait ce pouvoir sur lui. L'esprit embrumé suffisamment pour le concentrer uniquement sur l'instant, l'argenté voulut poursuivre l'échange et rajoutait par-dessus, « Ta présence me suffit, il marquait un léger arrêt alors qu'il surpris son regard étonné, recroquevillée sur elle-même, j'aime nos discussions » s'était dit avec un soupçon d'ironie bien que ce fut sincère. Sans lui laissait le temps de rétorquer toujours, l'argenté s'armait de cet air enjôleur en se détournant légèrement pour saisir une nouvelle bouteille. La première bouteille n'était pas tant élevée niveau degrés d'où sa descente indécente. « Bien, tu ne me laisse pas le choix... il lut l'étiquette de la troisième bouteille, différente des quatre autre, satisfait de trouver plus fort, ceci, serra ma première leçon de détente... il se redressait et reprenait place confortablement avant de reporter son attention sur elle, rentre dans ce bain, tu n'iras nulle part. » Lisant l'embarras dans la réaction de la rouquine, Dragnir reprit son sarcasme enjoué en ignorant ses "chichis", « Quoi ? Tu veux peut-être que je me retourne ? » il ne masquait pas son amusement ignorant complètement par quoi elle pouvait passer tandis qu'elle était restée un instant hébétée. Il savait pertinemment qu'elle n'aurait jamais pris une telle initiative d'elle-même tant elle respectait le fausset les séparant. Un côté inaccessible qui ne le laissait pas indifférent, à moins que ce fut l'alcool. Pourtant, aucune arrières pensées ne s'étaient immiscées dans son esprit étriqué aussi dans un autre niveau. Tout cela n'était plus qu'une question de temps, comme leur complicité grandissante. Aussi, avec ses railleries, il ne faisait qu'appuyer le sérieux de sa dite leçon.
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