Dragnir observait la jeune femme se renfrognait, puis quand elle rétorquait le premier « non » de leur histoire il eut très léger mouvement de recul du menton. Ca pouvait surprendre, surtout qu'elle avait un brin braillé. Intrigué, il ne comprenait pas son attitude et ne la quittait pas du regard. Maintenant qu'elle s'était vivement retournée en barrant son visage de ses bras il commençait à cogiter. Il levait un sourcil non sans dissimuler sa surprise, il baissait le menton en avisant sa nudité et fit une moue passablement amusée avant d'expirer presque blasé. Décidément, les humains étaient étranges. Il n'aurait jamais pensé que sa nudité l'aurait gêné et trouvait la situation d'autant plus intéressante. Craignant probablement qu'il ne lui force la main, Maya avait eu vite fait de s’exécuter. L'argenté se détachait du muret afin de saisir son paquet de cigarette et en extirper une. Et pendant qu'il allumait sa cigarette sans lui prêter attention, la jeune femme commençait à se dévêtir non lui tourner le dos. Quand il reprit confort, il posait ses yeux sur elle set profitait du petit strip-tease improvisé. Malheureusement pour lui elle s'arrêtait aux sous vêtements et il se fit la réflexion avec une impassibilité éméchée. Il lui trouvait une silhouette forte attrayante entre ses formes et sa carrure athlétique. Nul doute qu'elle deviendrait une belle femme si ses entraînements ne développaient pas excessivement sa musculature.

Bientôt elle entrait dans le bassin et il ne détachait pas son regard. Curieusement, un tas d'idées lui vinrent en tête toutes aussi insolites l'une que l'autre. Les vapeurs opaques lui barrèrent la vue momentanément avec l'onde délicate que la rouquine produisit en entrant. A cet instant notre ami détachait son regard de son élève. Il comptait bien se reposer ce soir, il s'y résignait bien que son esprit le taquinait. S'adonnant au silence maintenant qu'elle était installée, Dragnir s'apprêtait à relancer la rouquine sur ses ambitions. Cependant, Maya le devançait d'une voix qu'il aurait juré joueuse. Quand il croisait son regard en descendant le nez, il aperçut à travers le voile humide un léger sourire. Sans se démonter, elle enchaînait tentant de retourner subtilement ses propos concernant l'entraînement. Impossible de nier son air enjouée, impossible aussi de cerner sa nature. L'atmosphère tendait à changer sans qu'il en fut le responsable cette fois. Sans trop réfléchir, il répondit instantanément à son tour, perplexe, « Et bien mon lapin, serrais-tu en train de me provoquer ? » La dernière avait fini sur son petit tableau de chasse, si on put vraiment l’appeler ainsi... Quelque peu impassible, il reprit en soufflant sa fumée devant lui pour dissiper brièvement la vapeur. Il croisait son regard, le sien étant à la fois ferme et insistant. Elle répondit aussi vite que lui pendant qu'il saisissait une bouteille à son attention. « Tiens, ceci est ma seconde leçon... Et probablement la dernière. » Il l'agitait lentement devant lui en lui suggérant de venir la chercher.

Au bout de quelques secondes d'hésitation palpable, Maya consentit à picoler et avant venir chercher la bouteille. Tant mieux, une fois désinhibée elle serrait très certainement plus amusante. Elle avait beaucoup à s'occuper entre ses valeurs, principes et autres priorités. Et alors qu'elle approchait lentement dans un premier temps, il levait lentement le nez en direction des hauteurs de la cascade. Il reconnut instantanément la silhouette dénudée de l'homonculus blond en train de préparer son arrivée en toute discrétion. Manquait plus que ça... Sa seule crainte à cet instant, c'est qu'il fut accompagné... Il n'en fut rien, forte heureusement. Dragnir ne réagissait pas, se contentant de le regarder de son air impassible. Gabriel balançait un cri de guerre avant de sauter en position « bombe ». Si ça, ce n'était pas foutre le bordel... Nul doute que la cascade et la profondeur ne furent pas adaptés. L'argenté imaginait déjà les dégâts physiques du blondinet car lui, il n'avait pas de problème de régénération, c'était même instantané. La seconde d'après, il chutait à toute vitesse et heurtait comme prévu le fond du bassin. Il se brisait les jambes et le bassin en lâchant un gémissement sous l'eau. Et l'instant d'après il était réparé et prenait appuis au fond du bassin pour émerger subitement. Il était extrêmement bruyant, déchaîné et surtout alcoolisé, le blondinet annonçait « Whouuh ! C'était génial, un peu douloureux... vous devriez essayer ! » il était sérieux, croyant fortement que l'expérience valait le détour. Il remuait la flotte, chassait la vapeur le tout comme s'il fut sous stupéfiants. Dragnir le regardait, blasé sans daigner relever, il en avait oublié son élève l'espace d'un instant. Elle n'avait pas relevé non plus face au ridicule du gêneur.

Sans sourciller, il regardait passivement la scène se déroulait sous ses yeux. Le regard rivé sur sa clope pour lui éviter la flotte, il ne vit pas arriver l'échouée de la secousse. Le bras droit à demi levé Dragnir baissait lentement le menton au contact charnelle. Automatiquement il croisait ses prunelles claires, remarquant ses joues honteusement rougies. Il levait un sourcil défiant, consentant à ce rapprochement soudain mais dés lors elle se dérobait. Les yeux toujours rivés sur la rouquine l fallut que Gabriel l'interpelle pour l’effacer de son attention. Oh, il avait eu le temps de repenser à sa réponse concernant sa précédente question. Elle ne s'était pas dégonflée en répondant finement. Ainsi il commençait de plus en plus à voire les choses d'un autre angle concernant son élève... Indéniablement, il ne faisait que répondre à son humanité et a l'attitude étrange de la rouquine.

Gabriel était en train de lui reprocher son départ, il lui expliquait qu'il était parti le chercher dans sa chambre mais, ne le trouvant pas il fouilla la cours. Le blond était à fond dans ses explications, son débit de parole était impressionnant pour un type alcoolisé. L 'argenté se redressait non sans un coup d’œil rapide à la rouquine en train de s'éclipser discrétos le long du rebord. Il écrasait sa clope et entamait un bref échange avec son frangin. Il lui expliquait ne pas vouloir le suivre et le réprimandait même de s'être introduit dans sa chambre. Le blond se mit à rire bêtement en lui disant qu'il ne fut pas le seul. L'instant d'après il passait à autre chose et s'emparait de la dernière bouteille disponible pour en vider un bon quart d'une traite. S'il continuait ainsi, il n'était pas loin de vomir. Taquinant l'argenté après sa descente il repérait la rouquine qu'il s’empressait de venir gêner. Se postant devant elle pour contrer son avancée. Maya demandait aussitôt à sortir bien après avoir reluqué le blondinet. Dragnir n'y manqua pas, se disant qu'elle ne pouvait pas être blâmée d'avoir bon goût. Plus jeunot, plus doux dans ses traits, doté d'une chevelure dorée parfaitement soyeuse. Tel était le physique d'Apollon du gringalet. A côté de Dragnir, il passait pour un dandy filiforme. Oh il était taillé mais, seulement de quoi le rendre attrayant. « Soit, fais comme tu veux... » répondit-il à l'attention de son élève en détournant le regard. Gabriel se décalait non pas pour la laisser passer mais, pour mieux l’examiner.

De nouveau en chasse, le blond ne put s'empêcher d'attirer l'attention et peut-être même l'affection de la rouquine pour la nuit. Aucune n'avait jamais eu à se plaindre, il n'était pas du genre à coucher avec les esclaves. Il n'était pas si différent de notre ami pour cela, trouvant inintéressant la chose. Cependant, Maya était en devenir d'être affranchie ou bien reconvertie dans la garde de Père et ce statut la rendit bien différente à ses yeux. Et tandis qu'elle commençait à s’enfuir sérieusement, Gabriel l'alpaguait par le poignet. Elle fit un léger volte face et il en profitait pour l'embrasser brièvement. Après quoi il caressait son visage de son indexe droit avant de lui annoncer « Hmm...Maya, c'est ça ? » Dragnir détournait à nouveau le regard en roulant les yeux au ciel. Et voilà qu'il recommençait... Non seulement il s'incrustait mais en plus il voulait s’accaparer la rouquine. D'autre l'attendait alors pourquoi celle-ci se disait-il, un brin agacé. Voilà qui était étrange, une colère mystérieuse menaçait de s'éveiller. Gabriel reprit la parole en saisissant les épaules de la miss pour les faire bouger une à une, tel un enfant impatient, « Je me ferrais une joie de rentrer avec toi... » Et il la plaquait contre lui en commençant d'ores et déjà à vouloir balader ses mains pour lui démontrer clairement ses intentions. Contre toutes attentes, la jeune femme se libérait en refusant la proposition lubrique. Insatisfait, Gabriel commençait à la suivre et quand elle fut hors bassin, il gravit les premières marches jusqu'à n'avoir plus que les genoux dans l'eau. Il retint sa main, il embrassait celle-ci en continuant de la courtiser. Il allait même jusqu'à lui dire que son maître était entièrement d'accord. Ce à quoi répondit Dragnir en lui demandant de cesser son manège. Instantanément, il abandonnait son jeu de séducteur, Gabriel se laissait tomber en arrière, comme touché en plein cœur par la froideur de Maya. « Tu me brise le cœur mon ange... » dit-il avant d'être submergé.
L'argenté relevait rapidement son attention sur la silhouette fuyante, un brin perplexe. Quelque part cette scénette l'avait amusé car il fut témoins de son troisième échecs. Dragnir n'était pas étonné de la voir réagir ainsi, se demandant même comment elle avait pu se montrer aussi calme. Le charme du blond probablement! Faut dire qu'il était un de ceux qu'elle disait craindre contrairement à lui. Ainsi, elle disparue très vite sans plus de cérémonies, sans une parole pour lui. Quand Gabriel resurgit, il vint se poster près du décoloré et d'un air soudainement sérieux il se montrait curieux après déclarer avec une conviction non négligeable « Elle est dingue de moi... j'espère que t'es pas jaloux... » Il voulut savoir les détails de cette entrevue avec la rouquine, persuadé qu'ils s'étaient isolés dans un but sensuel. Dragnir pouffait narquoisement, puis amèrement sur la fin en réalisant que la chose ne lui aurait point déplus après réflexion. Sans démentir la chose, notre ami répondit toutefois à sa question.
Le reste de la nuit il la passait avec le blond qui abandonnait ses pulsions sexuels. Si lui trouvait le sommeil rond comme un ballon, l'argenté restait comaté jusqu'à l'aube.

Le lendemain, le trio de seigneurs fut séparés afin de remplir chacun une mission définie bien avant leur départ. Chaque groupe réparti à un point précis soit pour de la reconnaissance, soit pour une escorte occupant la journée ou encore aider à charger le matériel qu'ils embarqueraient. Dragnir était resté sur place, il s'était séparé de son élève pour lui assigner une tâche en parallèle pour gagner en efficacité et rapidité.Il fut chargé de supervisé le matériel et de le faire charger pour préparer leur départ. La journée passait vite, séparé de Maya, il lui arrivait de jeter un coup d’œil dans sa direction lorsqu'elle fut non loin. Puis plus tard, alors que l'après-midi s’épuisait, Azraël revint de sa mission de reconnaissance.  Croisant notre ami au passage, il ne manquait pas cette opportunité pour l'emmerde. Profitant qu'il n'eut personne pour entendre il lui dit.

-Je n'apprécie pas que tu veuille me singer. Gardes ta louve en laisse, je ne veux plus la voir à ma table.
-Et cette mission ? Hm ? Vous avez semé des cailloux ? Ironisait notre homonculus pour l'agacer.
-... Fermes-là... dit-il avec tout le mépris dont il était capable.
-Je pourrais dire de même de tes gorilles, la vue de leur salle gueule me coupe souvent l’appétit, rétorquait-il en étant moins sérieux sur la fin
-Imbécile, sais-tu ce qui arrive aux esclaves extrêmement doués ?
-... Comme j'aurais aimé que tu perde ton chemin... répondit-il sèchement, bien plus sombre d'un coup
-Probablement... Tu n'es pas mon rival pour rien après tout... Saches que je me ferrais une joie de la mentionner dans mes rapports...

Le début de soiré s'annonçait super avec cette premières hostilités. On prévoyait encore un banquet pour ne cesser l’accueil princier des homonculus. L'argenté était déjà lasse, il avait le sentiment qu'ils passaient leur temps à festoyer quand ils n'étaient pas en vadrouille. Délaissant quartier libre à Maya après leur journée de labeur sans victime. La soirée s'entamait très vite, Dragnir n'avait pas quitté la cours après s'être retiré une heure dans sa chambre. Profitant de la brise en même temps que le couché de soleil. Le calme avant la tempête car bientôt on vint lui annoncer que le repas fut servi. Une place lui fut réservée entre Gabriel et Maya, tout deux en train de converser. Le blond parvenait à faire rire la rouquine, son charme ne tardant plus à faire son effet si ce n'était pas déjà fait. Il n'était pas certain que cette place fut bien stratégique si ce fut pour l'entendre gazouiller. Mais, à sa vue, le blondinet se décalait d'une fesse ou deux pour laisser le siège libre. Voilà qui changeait la donne ! Dragnir prit place, se laissait servir un verre d'entrée de jeu avant de lever son verre pour trinquer. Au même moment, son regard croisait celui du brun en face, toujours encadré de ses hommes. Notre ami lui adressait un clin d’œil avant de détourner son attention sur ses deux voisins. Gabriel demandait à trinquer à leur immortalité en incitant la rouquine à lever le verre aussi. Perplxe, l'argenté s'y résout, amusé aussi. Finalement, la soirée commençait bien.

Quelle fut sa surprise d'entendre l'hôte des lieux annoncer un pseudo tournois avec comme unique prix la satisfaction de prouver sa valeur. Voilà qui changeait le rythme de cette soirée, c'était plutôt intéressant. Il regarderait probablement quelques combats avant de s'en désintéresser si le spectacle ne présentait pas de challenger hors norme. Il daignait lever les yeux lorsqu'il sentit bouger brusquement sa voisine. Prise d'une colère soudaine à l'encontre du même type qu'il avait corrigé quelques années plus tôt. Notre ami savait que la même rivalité malsaine les animait à l'image de leur maître. Dragnir ignorait toutefois que le Ban aspirait grandement à rejoindre son escouade. Ce détail l'aurait probablement quelque peu dérouté. Il n'était pas du genre à vouloir plaire ni à recruter alors qu'on l'admire en secret, ça pouvait un tantinet le choquer. Il laissait se dérouler la scène devant ses yeux, Maya quittait la table en s'excusant promptement et brièvement. Gabriel ne manquait pas de commenter et Dragnir se contentait de torcher sa chope d'une traite. Oh il était un brin contrarié car ils se dirigeaient tout deux vers le ring comme il s'y attendait mais, dans l'ombre guettait Azraël. Ca ne lui inspirait rien de bon et dés lors son regard s'endurcit alors qu'il réfléchissait à toute vitesse. Le schéma était clair, elle allait forcément coller une racler à cette larve et ensuite Azraël viendrait réparer l'affront. Gabriel cessait ses sarcasmes en voyant à son tour Azraël non loin du ring. Il ne lui fallut pas longtemps à lui aussi pour faire une déduction évidente. Ils échangèrent sur l'éventualité que le brun s'en prendrait à la rouquine en cas de victoire. Le combat des deux rivaux n'allait pas tarder car déjà ils succédaient aux précédents concurrents. Alors quand le blondinet demandait à notre ami ce qu'il comptait faire, celui-ci répondit clairement avec une nonchalance déconcertante.

-Je vais boire un dernier verre de cette bouteille, ensuite, quand je l'aurais fini, elle en aura probablement bientôt fini avec lui. Alors là, je m'opposerais au dernier moment. La frustration d'Azraël n'en sera que plus terrible...
-Tu veux dire sa rage... Si tu veux mon avis, vous ne devriez pas vous affronter ici... Père n'approuverait pas.
-Erf... Je ne peux pas prendre le risque qu'il casse mon meilleur jouet.

Ils continuèrent à bavasser et lorsque le combat débutait, l'argenté entamé son programme. Tout se déroulait à sa guise et il terminait son verre pour se lever. Gabriel le mit en garde une dernière fois avant de le lâcher. C'est d'un pas lent qu'il traversait la première puis la seconde salle. Quand il fut arrivé aux abords du ring, Azraël était déjà placé en train de cracher son venin. Des paroles que notre ami put saisir tandis qu'il montait sur la scène. Tout en tournant autour de son frangin avant de se planter devant la rouquine, Dragnir dit avec sa nonchalance habituelle qu'il lui réservait, «  Allons bon mon frère, montrons plutôt à ces braves gens ce que valent les fils de la Forteresse d'Angband. » il souriait sournoisement à ses dires, il incitait d'un mouvement lent la foule à s'enflammer. Ce qui ne tardait pas et ce fut même bien plus qu'il n'attendait. Inspirant très profondément, le brun se contenait de ne pas exploser et il répondit avec autant de contenance que possible « Très bien, va pour une démonstration... »

Ils restèrent un court instant à se jauger avant que l'un ne décide à attaquer. Ils se connaissaient que trop bien. Les premiers coups soulevaient la poussière, chacun portant des coups d'enclume sur l'autre. Ce fut rapide et très techniques, un échange de coups parés dans les deux camps. L'espace leur manquait et lorsqu'ils en eurent conscience, ils commencèrent à frapper d'autant plus fort malgré tout. On fit écarter les premiers rangs, le sol très vite fendu et complètement retourné, ça commençait à devenir dangereux et trop sérieux. Puis Azraël concentrait sa force dans son poing pour tenter de briser la garde du décoloré, le coup fut si puissant qu'il fit reculer l'argenté bien trop rapidement pour planter ses pieds dans le sol. Trop tard, il était expulsé, l'annonce du vainqueur tombait directement et alors les deux frangins eurent la même réaction surprise. Déçus, ils consentirent à se retirer sans broncher. Empruntant le même chemin d’accès, les deux homonculus marchaient côté à côte. La tension était palpable, l'aura déployée dans les deux camps n'inspirait rien de bienveillant. Ils se contentèrent d'ignorer la foule en s'invitant mutuellement à terminer ce qu'ils avaient commencé. Ils s'éclipsèrent sans qu'on ne les remarque vraiment une fois la première salle gagnée. Dragnir bouillonnait en sentant l'aura et la tension de son aîné. C'était le moment parfait pour régler encore un peu leur compte. Gabriel eut le temps de les apercevoir et comprit instinctivement qu'ils allaient remettre ça. Le blond quittait la table afin de trouver la rouquine encore en pleine rixe avec le dénommé Ban. Il interrompit leur discussion en se plantant devant le brun pour s’adresser aussitôt à la rouquine. « T'as un portable ? » elle répondit non sans comprendre sur le coup. Gabriel se tournait vers le bru et lui demandait le sien, le type s’exécutait vivement avec politesse. Il composait son propre numéro sur le portable réquisitionné et de là le fourrait dans les mains de la rouquine. « Gardes ça avec toi, je pourrais bien avoir besoin de toi ! Il était sérieux, rien du charmeur compulsif habituel, il se tournait ensuite vers le brun et le jaugeait, hésitant puis lui dit , toi aussi, tiens ! Azraël t'as à la bonne. » Il commençait à partir et fit demi tour pour ajouter à leur intention commune « Évitez de vous taper dessus, sinon vous me serrez d'aucune utilité. »
Ah, tel maître, tels élèves ? Gabriel se le demandait. Il se mit en route pour tenter de rattraper les deux excités.

Quand il arrivait sur place, le combat était déjà bien engagé dans la forêt, hors propriété du trafiquant. Hors des regards. Ils avaient déjà rasés quelques arbres et le blond se prit à râler. C'est d'un air blasé qu'il tentait de les résonner par la parole, bavardant dans le vide, il lui arrivait d'esquiver des projectiles.  Puis au bout de quelques minutes, il perdit patience et voulut les arrêter en les menaçant d'en référer à Père. Azraël fut le premier à rétorquer étant le plus près et sans crier gare matérialisait deux lances qu'il lançait une à une en direction du blond. Ce dernier se fit embrocher et projeter sur plusieurs mètres il finit cloué à un tronc d'arbre épais. Surélevé d'environs un mètre du sol, le blond n'en menait pas large. Il perdit la vie au bout d'une minute d'agonie. A son réveil, il demeurait impuissant, incapable de se retirer car Dragnir avait eut le temps de tordre les lances pour lui rendre difficile son extraction. Pendant ce temps, les deux autres continuaient de se maltraiter en déversant toute leur hargne dans chacun de leurs coups sans aucune retenue. Les quelques paroles qu'ils échangeait étaient pour répondre aux sarcasme de l'autre. Gabriel mit un certain temps à se saisir de son portable pour appeler Maya. Un brin amusé malgré la situation, il ne dramatisait en rien et se contentait avec sa bonne humeur habituelle de lui demander de venir. Il lui décrivit le chemin à emprunter avant de raccrocher. Le blondinet se disait qu'elle n'aurait qu'à le libérer et alors il retournerait lui aussi dans la bagarre. S'il en sécher un, le combat serrait terminé.
Leur pouvoir poussé à son paroxysme en un temps record, les deux frangins eurent en simultané recours à une énième méthode afin de mettre à mal son adversaire. Dragnir embrochait le brun avant de lui couper la tête tandis que l'autre sortait son arme à feu pour lui coller une balle en pleine cœur et une en pleine tête. La tête tombait aussitôt le second feu tiré. Et dans un silence de plomb, les deux corps touchèrent le sol sans ménagement. Fin, Gabriel se mit à rire, satisfait. Il savait que Dragnir ne se réveillerait pas de suite contrairement à Azraël et ainsi cela signifiait la fin de l'affrontement.

Plongé dans un coma ténébreux, le cerveau de l'homonculus commençait à s'éveiller lentement, libéré du plomb. Bientôt il put rêver le temps que son corps se remette de cette léthargie morbide. Il ne s'était encore jamais pris une balle en pleine poire et quand il commençait à s'éveiller un mal de crâne cinglant lui fit refermer les yeux. Le mal disparu en quelques secondes pour laisser place au picotement de sa poitrine. Grimaçant à peine en sentant une aiguille le transpercer, il sentit même le fil passer. Il sut que c'était Maya, sa présence et ce changement de contexte soudain l'apaisait, étrangement. Alors il ouvrit les yeux, calmant son adrénaline encore un brin taquine. La respiration quelque peu saccagée en repensant à son combat précédent. La jeune femme s'était arrêtée, il croisait les yeux émeraudes de son acolyte. Elle lui souriait et il restait silencieux, l'observant tranquillement. Le retour à la vie était parfois compliqué selon l'organe touché, en l'occurrence, la cervelle et le cœur étaient très douloureux. Sentant encore l'alchimie s'activer en lui à reformer ses cellules, il était resté calme un court instant. Il se demandait ce qu'elle faisait là, alors qu'elle détournait son attention il fit de même pour examiner la situation. Un bref coup d’œil autour d'eux lui confirmait ce qu'il lui semblait improbable. Et pourtant, elle était bien là, assise sur son le lit mains ensanglantées. C'est qu'elle l'avait raccommodé ! Elle payait sûrement sa « dette » se disait-il. Impassible le temps de réaliser la situation, il se redressait tandis qu'elle lui tendait une bouteille. Elle se montrait douce, de plus en plus chaleureuse et ce ne fut pas pour s'en plaindre qu'il le remarquait.

L'argenté se redressait lentement en observant sa plaie à moitié ouverte, il se penchait près de la cuisse de la jeune femme pour viser la bassine et y cracher un filet de sang. Au même moment sa plaie frontale l'imitait et il chopait la première compresse qui passait par là pour se la plaquer sur le front. Une chance elle fut adhésive, peu conforme mais éfficace pour stoper l'héoglobine le temps que ça se referme. Il prit alors la bouteille non sans la regarder et en bu plusieurs gorgée pour se rincer le gosier. Il avait l'habitude de morfler, et par chance, cette fois il ne s'était pas réveillé trop tôt... L'instant d'après il s'allongeait, prenant soin d'avoir la tête suffisamment relevée pour pouvoir picoler. Sans perdre de temps, Maya reprenait sa couture, il la laissait faire, sachant que c'était très inutile. Pourtant, la voir ainsi concentrée non loin de son visage suffisait amplement à lui ôter cet enfoiré d'Azraël de la tête. Il fallait être un tantinet mazo pour se laisser recoudre dans l'unique but de pouvoir dévisager un peu plus son infirmière. Mais, maintenant qu'il y pensait, c'était la première fois que son visage lui était si proche.
Dragnir souriait légèrement lorsqu'elle lui fit part de son impression de déjà vue. Pouffant légèrement en comprenant parfaitement l'allusion, il ne cessait de l'observer. Gardant le silence en cet instant particulièrement étrange, notre ami gardait cet air mi-fatigué, mi-enjoué. Il était pour ainsi dire bluffé de la voir aussi délicate, c'était à peine si elle lui faisait mal. De quoi pouvoir se concentrer sur la rouquine et son joli minois. Quelques mèches carmines planaient au dessus de son abdomen, il lui arrivait d'observer le mouvement lent de ces dernières. Comme charmé, l'argenté restait muet d'autant plus qu'elle ne cessait de le surprendre dans ses paroles. Voilà qu'elle recommençait à confesser ses craintes à son encontre. Il lui était étrange de penser qu'elle put s'être un tant soit peu attaché à lui. Et encore plus que lui le fut aussi. Ses pensées se diversifiées et il but un coup pour s'hydrater. Maya reprenait la parole pour le remercier d'avoir pris sa place contre Azraël. Il soupirait lentement en saisissant une mèche carmine entre ses doigts libres. Il l'a fit glisser délicatement entre ses doigts tout en daignant enfin l'ouvrir «Merci à toi, une heure ou deux de plus et j'aurais probablement repris conscience, seulement, j'aurais pas eu les idées aussi nettes... » il relâchait sa mèche qu'il laissait filer. Il buvait de nouveau se délectant du rhum et son fort taux. Un léger silence s’immisçait durant lequel son regard se baladait de nouveau sur la jeune femme. Ne laissant pas trop le malaise de la rouquine se calmer il lui demandait d'un air enjôleur « Aurais-tu souhaité que ce fut pour te protéger ? »

« Je parlais de perte momentanée de la mémoire... » avait-il rétorquésubitement en l'entendant répéter mécaniquement ses propos. Quoi d'autre ? S'il n'avait pas encore songé un instant à un second degrés à ces paroles maintenant c'était fait. Il jetait un œil à ses doigts, remarquant qu'elle avait terminé. Et tandis qu'elle découpait le fil pour mettre un terme au soin de son torse elle répondit à son interrogation un brin ambiguë. Sa réponse le laissait quelque peu perplexe, interrogateur. Se serrait-elle désistée au dernier moment s'il n'avait pas ramené sa fraise ? Voilà qui méritait réflexion. Le sourire de la rouquine ne lui échappait pas , il était intrigué et sortit de ses songes au contacte de la compresse humide sur sa plaie. Frissonnant légèrement, il but une nouvelle gorgée pour passer la sensation étrange qu'elle venait de provoquer. Toujours aussi délicate et précise dans ses mouvements maintenant elle détournait son attention sur son front. Cette fois l'argenté eut un infime mouvement de recul alors qu'elle retirait la compresse qu'il s'était collé grossièrement sans la moindre hésitation. Et dire que la veille elle s'était montrée complètement effarouchée. Tripoter du bout des doigts son torse ne semblait pas trop la gêner en l’occurrence. L'argenté se laissait faire bien qu'il fut peu enclin à la laisser trifouiller son front. Bien que ça ne changerait en rien sa capacité de guérison, cela lui permettrait d'éviter les saignements. Maya ne perdit pas de temps pour l'informer avec ironie de son attention. Décidément, c'était... trop bizarre. Jamais il n'avait ressenti une telle quiétude, même les effort d'Aby n'avaient jamais eu ce pouvoir. Cette humaine était probablement son unique alliée de sûreté, la seule qu'il aurait pu considérer d'amie dans d'autre circonstances. Néanmoins, cette notion lui était encore trop vague à cette époque, l'esprit se débridant à petit feu. Tout comme le fit subtilement le liquide qu'il fixait en souriant aux paroles de son acolyte.

Dragnir se laissait faire une fois encore tandis qu'elle venait prendre place un peu plus haut. Lui même prit appuie sur une jambe pour se redresser et être à demi assis, jambe gauche et donc opposée à la miss repliée. Il prenait d'avantage ses aises. Forçant involontairement la jeune femme à une proximité plus embarrassante. Et dans un réflexe mécanique il saisissait son poignet, stoppant sa main dans son élan bienfaiteur. Il croisait son regard prêt à lui dire que c'était inutile mais, sentant son souffle lui chatouiller les clavicules, il la relâchait. Allons bon, pourquoi pas finalement... Se disait-il en proie à l'inconnu. Notre ami ne contenait pas son air grognon lorsqu'elle palpait la plaie dans un premier examen. Loin d'être douillet, l'homonculus gardait sa nonchalance l'écoutant reprendre la parole. Si lui profitait de l'instant, confortablement installé, elle, elle semblait un brin tendue. Maintenant qu'elle était là, le surplombant d'une poignée de centimètres elle avait l'air bien moins à l'aise. Et l'argenté se fit la réflexion que la rouquine avait cette tendance au bavardage lorsqu'ils étaient seuls comme si qu'elle n'eut pas supporter son silence.  Il ne voyait pas d'autre explications. Il but quelques gorgées de son breuvage, celui-ci en avait perdu la moitié de son contenu déjà, et en baissant le menton il rencontrait la poitrine bien dissimulée de son infirmière improvisée. C'est sûr qu'il l'avait connu plus sexy... Il levait lentement ses yeux bleus et constatait l'extrémité d'une blessure à la gorge. Sans relever de suite, l'argenté continuait de lever son regard jusqu'à rencontrer brièvement son regard. Il avait l'impression qu'elle le fuyait du regard, s'attelant à sa tâche avec une concentration physique et un mental qu'elle occupait par le dialogue. Toutefois, ce qu'elle lui avait répondu méritait réponse. « peut-être bien... » se disait-il pensif pour lui en s'étonnant de se divertir de cet instant. S'attirer l'attention et les douceurs de la jeune femme était si rare, jamais ils n'en avaient eu l'occasion si ce n'est lorsqu'il l'avait soigné. Jamais il n'en avait eu l'idée, celle-ci ayant germé la veille. Puis il reprit « Tu n'es pas non plus très démonstrative...et même si ça avait été le cas, je doute que ton esprit l’intègre. »

Puis lasse de se faire piquer le crâne, il levait sa main droite pour stopper la main taquine. Une autre idée lui vint en tête alors qu'il observait ses lèvres. Sentir ses doigts dans sa chevelure en aurait été des plus agréable si ce n'était pas accompagné de picotements. Étonnée bien qu'elle semblait soit s'entêter à se dissimuler soit réellement détachée, elle détachait son regard à son attention pour s'enquérir du problème. Puis au lieu de mettre un terme à ses soins en lui annonçant leur inutilité, il vit ce petit morceau de plaie sous son col roulé quelque peu défait. Très curieux de savoir quelle type de balafre pouvait bien se dissimuler là-dessous. Par conséquent, il relâchait sa main, sourcils froncés et clairement contrarié. De son autre main il eut tout juste le temps de pointer en direction de sa gorge qu'elle réagissait au quart de tour. Voilà qu'elle abandonnait sa tâche. Finalement il la rattrapait de sa main droite, saisissant son avant bras qu'il attirait vers lui pour empêcher son mouvement de recul. « Qu'est-ce que c'est que ça? Qui t'a fait ça ? » demandait-il de sa voix grave en l'interrogeant d'un regard dur. Presque avachie sur lui, elle prenait appuie sur son torse, replaçant sa main à plusieurs reprises probablement plus de peur de lui faire mal que de le toucher visiblement.Il la laissait se redresser et de sa main gauche retentait l'expérience et allait descendre le col de la jeune femme pour mieux examiner l'intensité. Telle une mesure qu'il jaugeait pour savoir s'il devait s'en mêler ou non. Elle restait son bien en soit. Dragnir relâchait son col, sentant la réticence de la jeune femme à se tenir ainsi proche il l'avait relâché quand elle s'eut dérobée. Aussi il lui avait demandé le pourquoi du comment lorsqu'elle évoquait Ban. Et ce nom ne l'étonnait pas bien qu'il l'eut fortement agacé. C'était une menace minime pour lui, il préférait que ce fut lui plutôt que son aîné...

Comme il s'y attentait, les premières justifications de la jeune femme le laissait sur sa faim. L'incitant à lui donner plus de détail il se mit à songer. Quel espèce de « petit incident » pouvait bien lui valoir qu'on veuille lui trancher la  gorge ?  Même si l'entaille fut des plus superficielle elle témoignait bien de la pression qu'elle subissait de ses pairs. Maya s'était autant renfrognée que l'argenté, sachant tout deux ce que cela pourrait soulever encore comme représailles. Il était justement en train de s'en remettre là... Rabattant un peu plus sa jambe lorsqu'elle s'eut redressée pour regagner une proximité presque convenable. La bouteille posée sur le lit contre sa jambe surélevée il l'écoutait attentivement.Patientant face aux explications des plus croustillantes ! Dés les premières réelles justifications il levait ses yeux bleus quelque peu étonnés sur le sien fuyant. Les yeux rivés sur le sol elle semblait honteuse face aux motivations de Bane à vouloir la harceler. Il haussait légèrement un sourcil, rassuré en un point. Pour lui, c'était bien moindre qu'elle, n'ayant pas les mêmes états d'âme que sa disciple. Peu importe les rumeurs, quelles qu'elles soient, cela prouvait un tant soit peu combien ils étaient épiés, jalousés. Alors il soupirait, relâchant ce semblant de colère venue précédemment l'assombrir sans crier gare. Une étrange rivalité animait ces deux-là, l'homonculus n'avait pas de remède plus efficace que la mort dans ces circonstances. Nul doute qu'il eut l'envie de faire passer celle du brun à vouloir l'emmerder. Seulement, ce n'était pas aussi dramatique qu'il ne l'aurait imaginé. Elle seule pouvait faire cesser cela en se montrant indifférente.  Maya avait ce ton amer bien qu'elle tentait de garder cette impassibilité qu'il avait déteint sur elle. Mais, lorsqu'elle lui jetait un bref coup d’œil comme pour s'enquérir de sa réaction, Dragnir se mit à ricaner discrètement, lentement et surtout narquoisement en réalisant parfaitement le tableau qu'elle décrivait. Il se disait que le Bane était un sacré félon, à l'image de son maître d'ailleurs. La rouquine achevait son discours en prenant évidement le soin de préciser que leurs comptes furent remis à zéro. Ce dont notre ami en doutait fortement, se doutant que tant qu'elle tiendrait rigueur de tout cela, elle n'aurait pas la paix. C'était une leçon d'humilité qu'il devait lui enseigner, pas de morales, pas de mépris ni de déception. Non, Dragnir trouvait simplement les raisons amusantes. Il y avait fort à parier que d'autres motivations animaient le brun à son égard. Il ne doutait pas qu'il devait la désirer en secret pour être aussi intrusif avec elle. Intéressant...

Il hissait la bouteille à ses lèvres en détournant le regard d'un air passablement amusé. Il sentit une goutte d'hémoglobine s'échapper de sa plaie sans sourciller. Et tandis qu'il jetait un œil autour de lui dans l'idée de fumer une cigarette, qu'il n'avait pas. Maya, elle, s'aventurait de nouveau à éponger sa plaie. Décidément, à croire que ce fut plus fort qu'elle ou qu'elle fut d'une bonté loyale.  Elle en profitait aussitôt pour changer de sujet en tapotant avec toujours cette même grâce son front. Elle l'incitait à la laisser continuer ses soins. Il demeurait un instant muet en la regardant de nouveau si près de lui. Alors il répondit en ignorant sa plaie, toujours aussi peu commode malgré ses yeux rieurs « Je vois... Peu importe ce qu'ils pensent, moi, je sais ce que tu vaux... N'est-ce pas suffisant à tes yeux? » et tandis qu'elle revint se pencher sur lui aiguille en main il se détachait lentement de son oreiller redressé. Là, se penchant vers elle il lui laissait penser un geste incongru de sa part. Son visage à la même hauteur que le sien, il fit navette lentement sur ses lèvres et ses yeux. Mais, au dernier moment il tendit le bras en effleurant son flanc afin de saisir son paquet de cigarette posé sur la table de chevet. Ce ne fut pas intentionnel au fond, seulement au dernier moment la tentation lui prit.
Après ce petit épisode troublant, il s'allumait une clope, délaissant la rouquine reprendre sa tâche. Et pour la première fois il sentit la main tremblante de la rouquine planter l'aiguille dans son front. Il plissait l’œil le plus proche avant de reprendre , mais, dis-moi, disait-il plus doucement,« l'idée t'es si insupportable que cela ? » il esquissait un demi sourire sans la quitter des yeux. Il n'aurait pas étonné qu'elle soit contre, son sucés fut-il différent de Gabriel. Mais, peu importe, il ne pouvait lui en tenir rigueur. Dans un court silence électrisant, il remarquait son souffle caressant son visage et le sien à lui son cou barricadé. L'argenté put sentir d'avantage de pression en elle alors qu'il lui posait cette simple question. Simple dans son esprit à lui, toutefois. Il attendit qu'elle daigne répondre, rechignant presque à le faire en feintant de miser toute sa concentration sur ses soins. Il s'aventurait dans un jeu non désagréable

L'homonculus relâchait un nuage de fumée, posant sa main fumeuse sur son genoux semi replié. Fermant les yeux un instant, il songeait à son ironie concernant son manque d'humanité. Car en soit, c'était ce qu'elle lui reprochait indirectement, non sans jeter la pierre évidemment. Elle ne se le permettrait pas. Ce n'était pas la première fois qu'elle remettait en question sa sexualité en soit.Esquissant une moue sceptique, l'argenté fumait tranquillement tandis qu'elle se justifiait de nouveau. Elle savait manier les mots et de ce fait elle avait su faire éclipse pour sa réponse. En effet, elle répondait plus ou moins à côté en exposant toujours des faits. En l'occurrence, le comportement de l'homonculus et sa tendance à la solitude. Mais, s'il consentit à admettre qu'il fut aussi intransigeant qu'elle le soulevait, elle, elle était plutôt du genre très entêtée. Un combo qui fut à la base de leur étrange bonne entente au final. Quelque peu déçu par son attitude réservée et cette réponse qu'il trouvait un peu trop formelle. L'argenté levait sa main libre pour dégager doucement les mèches fuyardes de son chignon fatigué. Sa main venant caresser sa clavicule pour en repousser les mèches qui le taquinaient. Toujours aussi impassible, elle se contentait de froncer les sourcils après avoir dissipé son sourire enjoué. Puis déportant son attention dans l'instant qui suivit, Maya gagnait en rougeur et il semblait à notre ami qu'elle fut plus agacée que intimidée. Derrière ce masque de fermeté elle dissimulait ses émotions mystérieuses. «  Hmm... en effet, ça se tient...Et tu penses peut-être tout savoir de cette intransigeance ? Ou bien t'en es-tu persuadée ?  » demandait-il en concevant parfaitement son point de vue. Et tandis qu'un nouveau silence s'installait, il ne remarquait pas de suite le visage de son acolyte changer promptement de teinte.

Au même moment, Maya le piquait brusquement s'attirant l'attention du décoloré. Elle avait encore changé d'expression et il lui tendit la bouteille de rhum. A croire qu'elle se sentait mal. Il était loin d'imaginer qu'elle sut jouer aussi bien la comédie derrière son masque de fermeté. Comme si qu'elle fut désintéressée de tout ce qui traiter des plaisirs charnelles. Quel dommage se disait-il en désirant l'y initier dés ce soir. Elle stoppait son geste pour s'emparer de la bouteille et en boire quelques gorgées. Encore une fois elle avait l'air un brin gênée par ses précédentes questions. Il creusait petit à petit mais bientôt le jeu venait à le lasser. Et tandis qu'elle portait la bouteille aux lèvres, il portait lui sa main libre sur sa plaie constatant que c'était presque fini. Sans la quitter du regard, il écrasait son mégot sur une compresse de sang. Là, il reportait ses yeux pâles sur son visage, le sien étant toujours mitigé.Elle lui tendit la bouteille et il se saisit de son poignet pour l’attirer de nouveau à lui. Sauf que cette fois, il le fit lentement malgré la raideur de la rouquine.Son bras légèrement replié derrière-lui pour permettre l'approche de sa proie. Sa main crispée à la bouteille, elle n'osait la lâcher, figée. Plongeant sans la moindre gêne son regard ensorceleur dans celui émeraude de Maya et sans qu'il n'eut le temps de lui dire quoi que ce soit elle se mit à balbutier. Elle disait ne pas avoir terminé et cela soutirait un sourire narquois au décoloré. Dragnir levait sa main libre et coupait entre ses doigts le fils retenant l'aiguille, il balançait cette dernière dans la bassine toujours aux pieds de la rouquine avec cette nonchalance déconcertante. « Et si...Tels avaient été mes méthodes, t'y serrais-tu appliquer consciencieusement ? » La réponse l’intéressait réellement bien qu'il ne comptait pas demander son avis si l'envie lui prenait de lui sauter dessus. Néanmoins, il était d'avis de Gabriel que le plaisir fut plus intéressant lorsque l'attirance fut réciproque. Les femmes qu'il avait conquis avaient toutes été charmées, libres et aimantes. De ce fait, il ne fut pas la bête sauvage qu'était les hommes et certains de ses pairs.

La tension montée d'un cran, l'atmosphère elle-même fut bientôt emprunte d'un languir sensuel. Dragnir l'écoutait répondre, bien moins évasive maintenant qu'elle avait cessé toute activité. Plus de concentration, plus de prétexte pour éviter son regard. Quoi que, elle avait trouvé le moyen de se blottir modestement. Oui, oui, modestement. Le haut de sa tête à hauteur du menton de l'argenté, elle avait ses attitude rigide. Sa réponse l'étant également concernant sa docilité à toute épreuve. Même si ce fut quelque peu positif étant donné la situation, il y avait toujours ce principe de subordination. Sa réponse en était donc biaisée et par conséquents ses jugements à lui. Pourtant, quelque chose en lui voulut croire qu'elle résistait peut-être encore et toujours à ne serrait-ce vendre autre chose que les sentiments d'une esclave. C'était là l'ultime teste en quelque sorte. Car bien que ce fut étrange de sa part et pourtant propre à lui, il ne voulait pas la froisser. Il l'a désiré pour la première fois et sentit qu'à travers sa rigidité se taisait la réciproque. Peut-être avait-il tord et qu'il voulut s'en convaincre. Quoi qu'il en soit, afin de garder sa loyauté, il ne brusquerait pas ses désirs à son encontre.

Maya reprit la parole sans trop tarder, enfin lucide. L'interdit devenait un voile qu'il ne lui restait plus qu'à écarter d'un revers de main. Dragnir n'attendait que ça bien que réaliste, il savait qu'elle avait encore du mal à réaliser sa position. Sa voix s'était adoucie et l'on sentit l'hésitation aisément. Ce ne fut pas sans délecter l'argenté qui, levait un sourcil. Il était presque ravi qu'elle pose la question, se disant aussi qu'elle devait être encore bien naïve. Ou bien décidément pas encore totalement consciente qu'il puisse être ainsi intéressé à elle.Toutefois, lorsqu'elle s'aventurait à lever le nez pour capter son regard, l'argenté mit en suspens sa réponse. Il crut reconnaître quelques diverses émotions sur son visage effarouché.Sa timidité ne laissant pas de marbre il fut d'autant plus surpris de sentir son regard au delà de cinq secondes maximum. Si à son réveil elle l'avait gratifié d'un sourire chaleureux, depuis quelques minutes il devait batailler pour en revenir à cela.Loin du regard statique qu'elle lui adressait depuis toujours et d'autant plus depuis quelques minutes qu'il l'a cuisiné. Un changement dans ses pupilles, une lueur nouvelle qu'il n'aurait su que très peu déchiffrer à cet instant. Il lui semblait avoir déjà été regardé ainsi deux ou trois fois. Aby était la principale concernée à qui il songeait momentanément.

C'était étrange et quelque peu enivrant se disait-il, étonné d'être ainsi émoustillé. Puis soutenant son regard, il rétorquait sans trop attendre, hissant d'avantage son bras par dessus son épaule «  Et bien, toi,  à cette première réponse dite avec évidence sincère il se penchait sur son cou tandis qu'elle fut contrainte de lui faire face.  Je t'avais dis que je pourrais encore bien te surprendre...  » Ses lèvres et son nez effleuraient quelques rares fois sa peau encore bien trop couverte.Sa main libre s'était attelée à repousser lentement les mèches carmines derrière son oreille. Maya n'ayant toujours pas lâché prise sur la bouteille il remontait sa main le long de son bras pour en atteindre l’extrémité. Ses intentions étaient plutôt claires, nul doute qu'elle avait ses réponses à présent se disait-il. Ses doigts se glissèrent entre les siens, lui imposant de lâcher la bouteille derrière lui. Alors l'argenté redressait la tête interrogeant la jeune femme à demie blottie. «  Je dispose de ta vie et de ta liberté, le reste t'appartient encore... je te l'ai assez prouvé... » laissant ces quelques mots en suspens, Dragnir lâchait prise pour saisir la rouquine installée en biais par les hanches et la ramenait complètement sur le lit. Il l'a fit passer par-dessus lui, la plaçant à califourchon sur lui qui demeurait à demi assis. Un geste rapide et puissant qu'il avait su jaugé sans trop la bousculer. Là, ses mains descendirent dans une caresse prononcée le long de ses cuisses, remarquant qu'elle n'avait ni répondu ni encore eu la décence de le regarder, il lui dit en entreprenant d'aller saisir son menton. «  Maya, regardes-moi.  » lorsqu'elle le fit, il se dressait pour venir l'embrasser sans prévenir. En réalité il taquinait les siennes en levant et baissant lentement le menton jusqu'à happer la brèche qu'elle lui laissait. Puis immobile, sentant la rouquine se raidir il se repositionnait tranquillement. Dragnir demeurait d'un calme, profitant de l'instant comme si au fond il l'avait attendu.

De nouveau installé dans le moelleux de son oreiller, Dragnir voyait toute son intention tournée sur la jeune femme. Cherchant sur son visage et dans son attitude une quelconque réciproque. Son joli minois tiraillé par la honte et la timidité ne le laissait pas indifférent. Si jusque là Maya s'était montrée effarouchée, dés le premier baiser elle émergea de sa torpeur. Sans détourner le regard une seule fois, l'argenté relevait le sien, satisfait. Son mutisme la rendait mystérieuse sans que ça n'agace notre ami.Difficile de savoir ce qu'elle pouvait bien se raconter ! Seul son regard devenu progressivement langoureux traduisait enfin une émotion perceptible. Et tandis qu'il saisissait cet instant dans ses prunelles émeraudes elle condescendait à approcher. Quelle fut sa surprise de ne pas être obligé de revenir à la charge mais de la constater demandeuse. Se penchant dans les secondes suivantes sans trop tarder pour venir demander son reste. Nonchalant, il l'avait laissé diriger l'initiative, ne fermant les yeux qu'au dernier moment pour s'assurer qu'elle n’allait pas se dégonfler. Avec une douceur qu'il ne connaissait que très peu, la rouquine lui offrait une réponse de par son répondant timide. Il se sentit un brin frissonner lorsqu'elle aventurait ses mains sur sa chaire plus fraîche que la moyenne. L'instant d'après, il fit remonter ses mains sur ses hanches. Et comme il croisait brièvement sa peau sous son haut, il entreprit de commencer à le retirer. A peine l'avait-il relevé jusqu'à son nombril qu'il la sentit se dérober. Pensant qu'elle faisait machine arrière, il restait passif, l'observant de ce regard à la fois dure et ensorceleur. Comme laissé en plein suspens, son geste se figeait. La réaction de la miss fut toute autre car elle ne faisait que lui faire part de son inexpérience dans le domaine. Il n'en fut pas surpris, seulement satisfait bien que le mot fut encore faible dans son cas. Cependant, à cette époque, il était loin de se douter que ce délicieux intérêt d'un coup était bien plus qu'une lubie. Savoir son élève pure et innocente ne fit qu'attiser ce désire. En effet, il lui plaisait qu'elle s'offre à lui malgré tout ce qui semblait les séparer.

Très peu affecté par son ignorance, l'instant n'en demeurait que plus magique en soit. Gardant le silence l'espace d'un instant tant il était perplexe, Dragnir la regardait le devancer en ôtant d'elle-même son haut. Une chance de la voir confiante sur au moins un point, il lui aurait été difficile de se contenir après ces premiers pas. Un demi sourire vint éclaircir ses traits et il se rapprochait de nouveau. «  Et bien, c'est tout à ton honneur...  » lui répondit-il alors qu'il s'emparait de son cou. Les mains baladeuses sur sa chaire douce et bouillante il recommençait à l'embrasser. Pas très porté sur ce genre de contact en temps normal, il se surpris lui-même. Sa main droite remontait son flanc jusqu'à saisir la broche dans la chevelure carmine de sa partenaire. Là, il détachait l'objet qu'il balançait négligemment sur le côté, libérant ainsi sa longue chevelure flamboyante. Il l'a ramenait d'avantage contre lui en empoignant ses cuisses.«  Je n'ai pas d'aprioris à ce sujet... mais, je suis curieux sur le sens du "vraiment"... disait-il quelque peu taquin, puis marquait un court silence avant de rajouter définitivement non sans masquer son sourire enjoué,   mais, soit, va pour une leçon chère élève...  » Puis sans crier gare après quelques secondes à la laisser prendre ses marques si l'on peut dire, il consentit à diriger cet ébat Il n'avait pas ce besoin particulier, faut dire qu'il n'avait encore jamais rencontrer une femme qui l'aurait mené du début à la fin. Une telle conquête l'aurait probablement marqué lui qui avait le pouvoir d'intimider. L'argenté fit basculer Maya sur le dos avec souplesse et force. Conscient qu'elle était encore sonnée par ce qui lui tombait dessus et donc docile mais, consentante. C'est pourquoi il vint se placer au dessus d'elle en venant s'allonger de tout son long sur elle sans pour autant l'écraser. Là, ils se jaugèrent encore un instant en silence sentant le souffle de l'autre caresser leur menton.Celui de Maya était de plus en plus saccagé à mesure qu'il approfondissait cette nouvelle leçon. La gratifiant dans un premier temps de caresses sensuelles il fit durer les préliminaires autant qu'il le put. D'un naturel calme malgré son pêcher contradictoire, l'homonculus sentit sa poitrine commençait à se lever au bout d'un moment. Une sensation étrange qu'il ne trouvait pas désagréable tant il se sentit enivré.Sans chercher à comprendre plus, il ne cessait son numéro, ne ménageant pas la jeune femme pour ce qui étaient des préliminaires. Son but était claire, la rendre actrice de ses pulsions. Bien plus adroit au lit qu'à table autour d'un verre, Dragnir savait rendre heureuse sa partenaire bien qu'il n'eut jamais cette envie jusqu'à ce soir. Aurait-il appréhendait la chose autrement si la jeune femme n'avait pas été vierge ? Quoi qu'il en soit, il prit un malin plaisir à initier la jeune femme aux plaisirs de la chaire. Lui-même cachant bien son jeu, il n'était en rien victime de ses pulsions, sauf cette nuit-là dans les bras de la rouquine.

Le jeu durait un bon moment jusqu'à ce que l'élève ne soit devenue friande de ses mains habiles. Débarrassés de leurs habits depuis plusieurs minutes déjà. Le décoloré en position de force, commençait ses vas et viens à un rythme sensuellement lent. Bien que les premières secondes furent délicates, elle reprit en tremblement rapidement tant elle fut brûlante de désire. Bientôt, aucune partie de son corps n'allait être un mystère pour le décoloré. Le but étant qu'elle revienne un jour d'elle même. Il n'y croyait pas et ni songeait pas trop de toutes façons, concentré sur sa partenaire. Le lit saccagé, ils avaient éjecté tous ce qui n'était pas de la literie.Car quand la jeune femme fut fiévreuse d'en vouloir plus ils avaient inversés bon nombre de fois leurs positions. Un brin moins passive par moment et donc passablement plus sauvageonne qu'elle n'y paraissait et ce fut au grand bonheur de notre ami. Il lui avait pris sa liberté et aujourd'hui c'était sa virginité, comment savoir s'il ne demanderait pas son cœur ? Entre ces quatre murs,Dragnir n'hésitait pas à lui montrer autre chose que l'homonculus qu'il se devait d'être, abandonnant le masque pour un instant qu'ils auraient plutôt intérêt d'oublier le lendemain. Peu importe ce qu'il faisait et avec qui, seulement, Maya devenait un problème dans les plans de Père concernant Dragnir. Il ne pouvait prendre le risque que l'un de ses enfants ne retrouve son humanité et ses émotions emmerdantes.

Cigarette pendant au bord des lèvres, Dragnir regardait par la fenêtre, une main appuyée contre le mur. La fatigue, elle n'était pas bien différente chez les homonculus bien qu'elle fut plus endurante selon certain. En l'occurrence, ce serrait mentir que de dire qu'il ne l'était pas. Cette sensation agréable il l'a connaissait, cependant, il avait le sentiment d'en découvrir encore. L'attrait qu'il portait à la jeune femme n'étant pas anodin là dedans. Songeur, il détournait son regard sur la rouquine endormie. Un tas de pensées s'entremêlaient en lui. Son humeur changeait légèrement en pensant aux siens. Toutefois, il fit barrière à ces pensées intrusives et jetait son mégot par la fenêtre avant de soupirer de lassitude. Il n'arrivait pas et ne voulait pas mettre le doigt sur ce qui le gênait le plus dans cette histoire. Il fit tout simplement abstraction pour le restant de la nuit, comptant bien dormir. Et tandis qu'il contournait le lit pour gagner l'autre moitié non occupée par l'endormie, son pied heurtait la bouteille précédemment délaissée. Sans hésitation il l'a ramassait et en but le restant avant de venir s'installer. Elle paraissait si apaisée pensait-il en l'observant un court instant. Il lui était étrange mais, pas désagréable,de réaliser la jeune femme dans son lit. Aussi nu que sa partenaire, il s'endormit sur le dos, un bras plié sous son oreiller.

« Debout le flemmard ! Je te rappelle qu'on lève le camp ce matin et t'es déjà à la bourre ! Quoi que … je viens de voir ton excuse passée, ça valait sûrement le coup. » disait-il en shootant dans quelques bordels au sol. Le concerné ouvrit les yeux avec précipitation, sorti des bras de Morphée avec une brusquerie qu'il ne connaissait que trop bien. Aussi, il ne perdit pas de temps pour l'envoyer paître oralement. Puis d'un coup il eut une vague de lucidité et il se rappelait qu'il leur fallait vite reprendre la route. S'extirpant avec vitesse du lit il se mit à grimacer en découvrant sa piaule en bordel. Oh il était surpris, étonné même ! Sans perdre de temps il gagnait la douche, non sans daigner finir par répondre aux multiples questions curieuses du blondinet. «  Oh, elle est bien plus qu'un "coup ", crois-moi... » et sur ces mots et sa tête de blasé, il fermait la porte de la salle de bain. Gabriel se disait que ce n'était que partie remise. Il méditait toutefois sur ces mots. Son unique crainte fut d'oser penser que son cadet ait une quelconque affection aussi minime fut-elle pour son élève.
Le départ amorcé, l'argenté n'avait pas encore eu l'occasion de croiser le regard de la rouquine. Très peu perplexe quant au fait qu'elle fut honteuse pour une quelconque raison. Elle avait fui avant son réveil et maintenant elle semblait l'esquiver. Il remit en question son attitude, curieux. Cependant, ce n'était pas la première fois qu'ils s'évitaient ainsi lors il avait la bêtise de penser qu'elle aurait vite fait oublier leur partie de jambe en l'air, sérieuse comme elle l'était. Mais, au contraire, elle était si sérieuse qu'elle n'avait pas pu oublier... Et cela il commençait à le concevoir en croisant son chemin et donc son regard juste avant de gagner les véhicules. Si Maya eut vite fit de baisser les yeux en rougissant, Dragnir gardait sa nonchalance endurcie un court instant avant de lui sourire narquoisement.Nul doute qu'elle avait cherchait à capter une réaction sur son visage en se retrouvant momentanément en face de lui malgré elle, il en avait conscience. Il ne regrettait en rien, satisfait et surtout un tantinet ensorcelé au plus profond de lui.

Dés leur retour, les trois frangins furent aussitôt absents, contraints de faire un rapport détaillé de leur mission. Au terme de cette réunion, Azraël ne perdit pas de temps pour tenter de l'affliger. Notre ami ne relevait pas, bien plus distant que d'ordinaire. Les jours suivants, le duo retrouvait sa complicité aussitôt balancés en mission. Dragnir demeurait le même bien qu'il fut de plus en plus protecteur envers la jeune femme à mesure que les semaines défilaient. Dragnir n'avait pas hésité à revenir chercher Maya pour une partie de jambe en l'air. Bien que ces moments furent rares et comptables sur les doigts d'une main, ils étaient là. Ce n'était plus qu'une question de temps avant que le vent ne tourne en la défaveur de notre ami. Père ne laisserait pas l'un de ses fils copiner avec un humain qu'il ne lui aurait pas imposé.

Le pas lent, Dragnir déambulait dans les quartiers esclaves à la recherche de son élève. Il avait devait lui parler de quelque chose et il savait qu'elle n'était pas du genre à trouver le sommeil facilement. Alors il s'était mis en tête de la trouver afin de lui faire part de quelque chose d'important. Quelque chose avait mûri en lui, il lui fallait en faire part à son élève afin de la protéger. Cependant, son humeur commençait à s'assombrir dés lors qu'il fit tout le tour des endroits potentiels où elle pouvait être. Introuvable. Il bifurquait donc sur la cours, il n'avait pas encore fouiller les extérieurs. Depuis quelques temps il commençait à redouter passablement l'attitude vengeresse de son aînée. Ignorant tout de son acharnement, lui, il se contentait de répondre avec toute sa rage lorsqu'il le pouvait.La situation s'empirait de semaine en semaine et il lui fallait admettre que Maya pourrait être très prochainement ciblée. La rouquine avait ce rôle de confidente, d'amie plus qu'élève docile. Aby l'avait mis en garde, lui suggérant de s'éloigner de l'humaine avant que ce soit trop tard. Des paroles qui laissaient place à de multiples interrogations, interprétations... Il fondait dans la pénombre sous le couvert de l'astre nocturne. Une pluie timide déferlait dans un filet de vent printanier. Pas assez pour le tremper mais, suffisant pour défaire sa coupe en brosse. Vêtu d'un jean noir et d'un t-shirt de même teinte, l'argenté affectionnait les vêtements d'humains simples comme deux ou trois de ses frangins.

Et alors qu'il approchait le terrain d'entraînement extérieur, il crut entendre du bruit. Incapable de saisir la nature de celui-ci, il se dirigeait à tâtons. Cette fois il avait pressé le pas comme animé par drôle de pressentiment. L'inquiétude, c'était là la nature de cet air renfrogné qu'il affichait. Il rejoignit en une enjambée le bâtiment en s'épargnant ainsi les quelques marches. Il crut reconnaître l'aura de son aîné aussitôt le pied posé et dés lors il se raidit. Sans réfléchir, l'argenté se faufilait discrètement dans l'enceinte. La voix plaisante d'Azraël s'étouffait dans la pénombre attirant le regard bleuté de notre ami. Ce qu'il vit le laissait deux à trois seconde de marbre. Il s'y était préparé, il l'avait redouté et se demandait quand cela arriverait. Seulement, il était loin d'imaginer qu'il sévirait dans l'enceinte de la forteresse. Dragnir n'avait pas assez de recul pour saisir les machinations douteuses du brun. Par conséquent, il ne pouvait que réagir comme ce dernier l'anticipait...
Azraël était en train de savourer son sadisme tandis qu'il ne cessait de se raviser sur ses envies. Désireux de marquer le coup avec puissance et violence. A voir la rouquine ainsi fragilisée, le brun ne put finalement pas retenir ses ardeurs. Désireux de briser autant physiquement que psychiquement l'esclave il entreprit de continuer son entreprise machiavélique. Il ôtait sa ceinture, brusquant l'inanimée à terre dans un but précis. Néanmoins, il n'eut pas le temps de parvenir à ses fins et dû se contenter de l'avoir juste tripoter avant d'être embroché en plein cœur. Dragnir s'était glissé dans son dos pour lui transpercer le cœur de sa main droite. Il ressortit celle-ci avec violence en arrachant l'organe. Ensuite, il posait son pied sur l'épaule du brun afin de prendre appuie et lui arracher à présent sa tête. Une scène des plus horrifique qu'il exécutait dans un calme déconcertant. Le visage déformé par la haine il retrouvait un minimum de contenance une fois son aîné à terre. Il le toisait, regardant sa tête disparaître en fumée comme tout ce qui se détachait de leur corps sauf dans son cas à lui. Un éclair d'alchimie rouge s'activait à reconstruire les membres arrachés. Alors Dragnir ne perdit pas de temps pour lever la rouquine par le bras. Dans sa fureur il n'avait pas ménagé la jeune femme complètement éclaboussée d'hémoglobine. Sans un mot, il plaçait sa main sur l'abdomen de la rouquine et transmutait le tissus pour lui redonner sa nature originelle. Pas besoin d'attirer plus l'attention... «  Tires-toi de là...  » et tandis qu'il le lui ordonnait d'une voix rauque, Dragnir recommençait à freiner la guérison de son aîné afin de gagner du temps. Il croisait le regard de celle qu'il se refusait encore de considérer ouvertement comme une amie. «  Magnes-toi !  » grognait-il alors qu'elle s'attardait, hésitante. Il l'avait lu dans son regard et à cet instant il voulut d'avantage la venger. C'était là le premier gros débordement de notre ami...

Maya s'était enfuie, délaissant l'argenté dans sa fureur tandis qu'un rideau de pluie commençait à déferler. L'orage reprenait du service et ne fit que traduire et accompagner la rage du dragon. Au bout de quelques minutes, Astaroth apparut, le premier de la fratrie et leur chef. Il était le bras droit exécuteur de père, son unique figure de représentation aux yeux des humains. Pourtant, chez les Rebelles on faisait courir la rumeur très redoutée de son existence. Il était le plus âgé physiquement, le plus robuste aussi et le plus respecté. Si Azraël fut nommé le plus fort ce fut dans l'idée de tromper l'ennemi sur leur force. Encore et toujours, Père rependait un tas de mensonge, la vérité était apportée des esclaves ou soldats pris entre les mains des Renégats. Il n'eut pas besoin de parler, sa simple présence suffisait. Alors l'argenté cessait tout acte, se figeant même sur place en réalisant ce qu'il était en train de faire.
Les deux hommes furent conduis dans les quartiers de Père en attendant que celui-ci prépare son jugement. Les faits raconté, il en ressorti que notre ami avait eut tord de se comporter ainsi pour préserver l'intégrité d'une humaine. Aussi, Père décidait de lui laissait encore une chance en n'amoindrissant nullement le comportement d'Azraël. Ce dernier était responsable d'avoir volontairement attisé à long terme la colère de son cadet. Le prochain débordement vaudrait la mort de Maya et ce serrait là la punition que Dragnir devrait s'infliger lui-même. Ravi d'entendre cette contrainte, le brun se retirait en premier. Notre ami eut le droit à une nouvelle leçon de morale sur l'humanité et leur travers, leurs répugnants travers. Il démentait leur loyauté, leur affection, leur intelligence aussi. Il les maudissait, il fit promettre à son dernier fils de s'écarter de l'humaine quelque temps.

Ainsi, Maya fut secourue, et le mot n'était pas trop fort, par Aby lorsqu'il fallut l'écarter. Dragnir envoyé de l'autre côté du pays, la rouquine se retrouvait au service de la sulfureuse blonde. Un épisode que l'argenté tint en mémoire jusqu'à son retour. Rien n'avait pu apaiser sa rage, et chaque jour, l'argenté en venait à se détourner de ses priorités. A son retour, il put retrouver son élève, il voulut lui faire part ce dont il ne put lui dire le soir de son agression. Il n'avait pas l'intention de lui parler du pourquoi du comment mais, simplement lui dire qu'il se devait de la tenir écartée de lui peut-être encore un temps. Il lui aurait volontiers expliqué certaines raisons afin de garder secrètement cette pseudo affection qu'elle lui vouait. Cependant, il se détournait du sujet lorsqu'il la vit car ce fut en plein jour et on lui annoncer qu'une de leur planque avait été attaquée par les Rebelles.
Dragnir fut assigner à la tâche, Père voulait tester son enfant et le soumettre à toute son efficacité en l'envoyant lui et son humaine uniquement. Peu importe que les escouades rebelles furent menées par des hommes connus. Il savait que son dragon reviendrait, il voulait simplement faire faner cette rose épineuse qui l'entravait. Il enverrait un autre de ses fils pour surveiller dans l'ombre et tenir un rapport de cette double mission. Père ne voulait pas voir d'autre jours passés à gâcher le travail de toute une vie. Au diable cet animal de compagnie, qu'on lui apporte d'autres raisons rapides de pouvoir redresser son dernier fils. Le duo eut à peine le temps d'échanger qu'ils devaient se hâter pour avoir une chance d'appréhender les troupes rebelles. C'est silencieux et très assombri que l'argenté se mit en route vêtu de son habit blanc et de son sabre.

L'idée d'un piège commençait à s’immiscer dans sa tête lorsque surgit une escouade armés tous différemment. Dragnir parvenait à contrer l'assaut de balles, puis le second tout en se repliant non loin d'une bâtisse. L'offensive ennemie était organisée, échelonnée et surtout avec un but mortelle. Dans la mêlée il prenait toutefois le temps de s'enquérir de la situation de la rouquine. La scène se déroulait avec rapidité tandis que l'argenté ne réalisait pas encore une probable défaite. Puis très vite, l’étau se refermait sur lui, encerclé et très vite acculé. C'est à cet instant qu'il entreprit de se battre avec toute sa hargne. Il ne pouvait pas perdre, ça lui paraissait improbable. Seulement, les rebelles avaient bien ficelé leur attaque. Bientôt embroché à un mur, il reconnu le principal acteur de cette opération. Encore ce type... Toujours ce type ! Il lui avait arraché le bras il y à dix ans, tuer nombre de ses hommes et probable proches, depuis, il lui vouait une haine sans pareille. Le visage de ce type lui était encore inconnu, seul son casque et son épée était reconnaissable. Tout comme notre ami, le rebelle était un grand épéiste. Le type n'était autre que son frère jumeau et cette info aurait pu changer beaucoup de chose à l'époque...
Dragnir se débattit avec fureur et tentait de repousser ses limites en usant de son alchimie pour tenter de se reconstituer. Ce fut en vain, incapable de se soigner avec tout ce que son corps encaissait.

Bientôt il fut incapable de bouger, cloué à un mur à l'aide de lances. Ainsi immobilisé, il se vit capturer et commençait pour la première fois à sentir la crainte. Nul doute qu'il serrait disséquer ! Il entrevit Maya à travers une vague humaine et la colère ne cessait de l’acculer, luttant pour ne pas perdre connaissance. Sa volonté d'acier se refuser d'abandonner, il était hors de question que lui ou Maya soit capturé. Cependant, son corps ne pouvait animer cette volonté et alors le cri de détresse de la rouquine retentit. Son regard braqué sur elle, il récupérait sa main clouée, craignant sérieusement pour eux dans un surplus d'adrénaline provoqué par son acolyte. L'instant d'après, une vague d’énergie destructrice explosait pile là où se tenait la rouquine. Il ne put rien voir tant se fut rapide et chaotique. Il se prit de plein fouet la déferlante d'énergie spirituelle. Celle-ci était oppressante et incroyablement puissante, balayant tout dans un périmètre bien défini. Les corps humains dénudés de magie se consumèrent tandis que d'autre étaient projetés comme le reste. Se trouvant dans la limite de la sphère infernale, Dragnir fut touché. Il ressentit l'aura puissante à travers tout son être avant d'en être affecté à son tour.
Le bâtiment balayé, notre ami se retrouvait sous les décombres libéré de ses entraves il lui restait une lance dans l'abdomen qu'il n'eut pas la force de retirer. En effet, une douleur insupportable l'envahissait, c'était comme si l'aura empoisonnait son organisme. Il se mit à vomir du sang et ce n'était autre que son immortalité qu'il recrachait. Incapable de se reprendre. Comment cela avait-il bien pu arriver, se disait-il, impuissant.

Astaroth qui avait eu pour mission de suivre de loin son cadet, et avait assisté à toute la scène dans l'ombre. Il n'avait pas non plus flairé de suite le piège et se contentait d’examiner de loin, interdit. L'homonculus était stupéfait, perplexe, désorienté pour la première fois de son existence. Il se fichait bien de laisser mourir Dragnir et espérait même que ce serrait son sort. Il ne pouvait laisser l'ennemi le capturer et découvrir le secret de leur pouvoir. Cependant, il y avait plus gros à la clef, Maya. Nul doute qu'elle fut l'auteur de ce pouvoir dévastateur d'autant plus qu'elle en était la seule debout. Astaroth entrevit la probabilité qu'elle fut le Sang Ancien ardemment recherché par Père. Il voulut se jeter sur elle pour la ramener au bercail seulement, les humains réagissaient vite. Il ne put même pas profiter de cet instant de confusion. Voyant que la rouquine était déjà entourée, il déportait son attention sur son frère. Il eut beaucoup de mépris pour lui à cet instant. Son dilemme était énorme. Laisser Maya entre les mains de la Rébellion ou bien laisser Dragnir. Il lui fallait vite réfléchir avant de perdre les deux. Alors il fit selon le plus judicieux et prudent. Il allait donc se glisser sur le champs de bataille parmi les débris où il pouvait sentir son cadet agoniser.En soulevant les débris il le vit en train de lutter contre quelque chose d'invisible mais qui semblait le ronger de l'intérieur. La peau du dragon semblait s’effriter et Astaroth se mit à froncer les sourcils. Il toisait son cadet en train de mourir et il s'agenouillait de moitié sans perdre une seconde. Il posait sa main sur la tête du dragon afin de partager avec lui son aura. En réalité, Astaroth savait manipuler une forme de magie entremêlée à son alchimie. Il était capable de créer des sorts et c'est ce qu'il fit à cet instant en faisant sortir le poison du corps de son frère. Extirpant le mal depuis son visage il lui brûlait celui-ci. Dans un hurlement de douleur rarement exprimé, notre ami sentit son œil et toute la partie gauche de son visage s'enflammer. Astaroth se fichait bien de ruiner son joli minois lui-même n'étant pas aussi beau que ses cadets. L'action durait quelques secondes, désireux de vite déguerpir. Il voulut prendre le risque de s'emparer de la rouquine en attaquant de front.Un pied sur le dos du souffrant, il lui retirait la dernière lance de son corps avant de le hisser négligemment sur une épaule. Quand il se retournait, il tombait face à face avec l'homme masqué. Ce dernier lui ordonnait avec rage de délaisser sa proie sur place. Enragé, l'humain attaquait Astaroth qui ne prit pas la peine de s'attarder pour fuir. Il prit de la hauteur et de là, de sa main libre il envoyai une déferlante d'énergie sombre en direction de Maya. Autant la tuer, son sang servirait toujours si conservé correctement.C'était mal barré car le dénommé Archer n'hésitait pas à parer sa magie de son épée. Contrarié, Astaroth repartit en maudissant tout ce petit monde. L'heure n'était pas encore venue pour lui de se dévoiler. Cet incident était bien trop imprévisible pour pouvoir prendre de grosses initiatives. De toutes façons, il savait maintenant qui traquer afin de récupérer l'humaine

 De par sa longévité plus importante que celle des humains, Archer avait vécu bon nombre d'aventure qui lui valut plusieurs renoms et primes sur sa tête. Très souvent dissimulé sous un masque différent, le brun avait appris à vivre comme un mercenaire, allant là où l’appât du gain se faisait entendre. Petit à petit, sa réputation grandit mais très peu savait qu'il s'agissait du même type qui avait fait d'autres exploits de l'autre côté de la mer ou dans la ville d'à côté. En quête de réponse depuis sa jeunesse, le mercenaire avait pu voyagé de part le monde et découvrir quelques vieilles légendes similaires aux agissements de celui qui s'était nommé Souverain du Monde. Bien qu'on connaissait l'endroit où se situaient leur forteresse, personne n'avait jamais osé attaquer depuis bien plus d'un siècle. Aujourd'hui, l'humanité payait le prix de cet abandon par l'esclavagisme, la tyrannie, l'extermination, la peur et bien d'autre maux. Certains apothicaires, devins et médium annonçait l'avancée d'une Ombre. On parlait parfois de prophétie, puis de Sang Royal mais rien de cohérent jusqu'à maintenant. Il lui fallait mieux chercher ses informateurs mais, l'Ombre gagnait aussi bien en puissance qu'en influence et bientôt, même les herboristes commencèrent à se cacher. Les temps étaient durs et il avait toujours connu le monde ainsi. Du temps où les siens, les Aen Elle de son souvenir, durent abandonner leurs terres pour se mêler aux humains, ils eurent tous recours à la chirurgie. Bien qu'il eut des récalcitrants, on ne laissait toutefois pas le choix aux enfants afin de les protéger de la discrimination. Inutile de s'ajouter d'avantage de complication dans un monde en déclin. Ses oreilles d'elfes avaient perdu leur originalité le rendant banal malgré son physique attrayant.

Durant des années le jeune homme se sentit amer et se languissait de vengeance. Si telle quelle la Rébellion ne pouvait encore rien faire, il lui fallait se rende utile ailleurs. Ainsi, il quittait le QG, regrettant de ne pas pouvoir traquer les généraux du Souverain maléfique. Il avait perdu un bras lors de son affrontement contre l'un d'eux. Bien que ce ne fut pas la première fois ce jour-là qu'il affrontait un général, soit un homonculus, celui-ci lui donna énormément de fils à retordre de par sa puissance brute. Bien que son visage fut masqué, il était persuadé de reconnaître son style de combat particulier tout comme sa crinière blanche qui fut mi-longue à l'époque. C'est ce jour-là que Dragnir eut le surnom du Dragon d'Angband. Son masque était à l’effigie d'un dragon, sculpté dans le métal d'où ressortaient des cornes agressives. Ce jour là, Dragnir perdit patience face à la robustesse d'Archer et appliqua chacun de ses coups dans l'intention de tuer. Il prit son bras avant qu'une explosion ne les séparent. Le souvenir restait ancré dans l'esprit du brun, il pouvait encore ressentir la douleur des coups encaissés, et aussi et surtout celle de son bras. De quoi toujours ranimé la flamme en lui, ça c'était à ces monstres qu'il devait la perte de son jumeau, les circonstances restants à jamais floues.
Paré d'un bras mécanique, le garçon n'en fut que plus redoutable et ainsi pressé de soulever à nouveau la Rébellion. Désireux de voir toujours plus loin, Archer s'enrôlait chez les marins, devenant donc un pirate aux yeux du monde corrompu. Pour les autres, ils étaient des sauveurs, une lueur d'espoir dans leur misère. Pourtant, tous n'acceptaient pas l'espoir, craignant de le perdre à nouveau. Et ce fut ce genre d'humain qui amena l'humanité et le monde de la magie dans cette mélancolie.

Les années passèrent et à son retour, il se remit en chasse des Homonculus. C'était une obstination il voulait détruire celui qui lui avait pris son bras et ses amis mais aussi rendre justice au reste du monde payant le prix fort de cette ère morbide. Figurant parmi les hautes têtes de la rébellion, Archer put très vite éclaircir certaines choses. On appris que ce fut le Dragon et son nouvel acolyte qui s'était introduis cette nuit-là dans le bureau avant le départ de notre ami. Aussi, il entendit beaucoup parler du type qui suivait le démon argenté. On ignorait encore ce qu'il était, l'un des leurs ou bien l'un de ces humains pervertis. Alors notre ami vit à travers ce nouvel adversaire un moyen de toucher le Dragon. A partir de là, il mit tout en œuvre pour s'informer un maximum des habitudes, méthodes du duo. Cependant, son entreprise fut très vite ralentie car l'on aperçu l'argenté seul vers le Sud. Armé de patience et d'une volonté enflammée et contagieuse, le brun attendit son heure. Beaucoup de choses avaiet changé depuis quelques années dans le comportement du Dragon. Il arrivait que des survivants furent retrouvés dans son sillage, à croire que son acolyte faisait les choses à moitié.C'était étrange, suspect d'après lui.
L'occasion se présentait bien vite après avoir attaquer à répétition le secteur d'activité de l'homonculus. Ils opéraient toujours de la même manière, tapis dans l'ombre boule au ventre pour certain, ils attendaient voir apparaître le duo lancés sur leurs traces. Quand ils furent enfin aperçus après des semaines à prendre ce même risque en vain, toute l'équipe s'en retrouvait galvanisée. En effet, prêts depuis des jours à croiser le diable, ils en furent d'autant plus préparés psychologiquement quand il se montrait.

Le démon du Dragon était là, bien plus petit mais, clairement habile dans ses mouvements. Le duo séparés comme à son habitude tant ils étaient sûrs d'eux, la première phase du plan se déroulait comme prévu. Archer était du côté de Dragnir et commanditait l'attaque dans l'ombre à travers oreillettes. L'homonculus fut chassé dans la bâtisse comme on l'avait prévu et alors là ils purent le coincer et l'immobiliser non sans l'intervention de notre ami toujours en retrait. Il put remarquer l'acharnement du petit démon à vouloir porter secours au monstre. Un comportement qu'il put associer à une loyauté ou lien puissant. Ses hommes l'informaient que le petit démon semblait dépourvu de pouvoir. Alors il s'écriait  « Capturez-le ! Je le veux vivant ! » Ils n'auraient pas de mal à maîtriser un humain aussi habile fut-il. S'ils n'y étaient pas arrivés, alors ils l'auraient tué en s'en tenant au plan et ses variantes. Le bru souriait, fier de lui fier de ses hommes. Oh il ne fut pas l'unique cerveau de tout cela et à ses côtés se tenait Mordock, un quinquagénaire redoutable dont la tête était également mise à prix.
Puis soudain le cri suppliant d'une femme retentit en déchaînant un torrent d’énergie spirituelle. Déployant une aura monstrueuse, tout se retrouvait balayé devant le regard horrifié des survivants. « Non... » lâchait Archer en voyant ses hommes disparaître pour la majorité. La main de Mordock le retenait à l'épaule, autoritaire. Sauver ses hommes s'avérait inutile mais plus fort que lui. Quand l'aura disparue, et la fumée quelque peu dissipée, ils aperçurent une silhouette immense là où le dragon avait été cloué. Archer fut le premier à s'approcher, il courut jusqu'à être suffisamment prés pour constater sur place. Il vit un homme âgé taillé comme un géant se tenir là face à lui, il le vit bondir pour prendre de la hauteur. Sans crier gare, le géant attaquait mais, contre toute attente, ce fut le petit démon de Dragnir qui fut visé. Archer parvint à dévier l'énergie envoyée in extremis, au même moment, Mordock envoyait les survivants récupérer le démon. Tous avaient peur, incertains de savoir si l'attaque dévastatrice avait été provoquée par le géant ou le petit démon encore masqué. Ils ne perdirent toutefois pas de temps pour l'immobiliser. Archer pendant ce temps tentait de repousser le géant avec des attaques par balles. Il rageait à l'idée de perdre sa proie principale, seulement, il était conscient qu'ils n'étaient pas en mesure de combattre si l'argenté se réveillait, si son démon se débattait et si le géant s'y mettait aussi. Lui et ses hommes étaient tous encore choqués de cette déferlante d'aura et ses répercussions mortelles. Pas de risque inutile donc, il se contenterait d'avoir le toutou du dragon en sa possession. Une petite victoire en soit mais, encore fallait-il se sortir de là.

Par chance le géant disparu sans trop se dévoiler et ce fut au plus grand bonheur des hommes qui s’exclamèrent de joie aussitôt. Si certains pleuraient, d'autre se contentaient de sourire ou calmer leurs tremblements. L'attention fut aussitôt tournée sur le captif, maintenu fermement ventre à terre. Les rebelles attachèrent leur prise sans le démasquer, gardant ce plaisir pour plus tard. Cela témoignait aussi qu'ils n'étaient pas des sauvageons sans retenus mais plutôt réfléchis. Archer bouillonnait et à travers son casque son regard ne cessait d'observer sa prise. Il avait les tripes retournées à l'idée d'avoir mis la main sur quelque chose d'important dans leur quête de liberté. Rien de tout cela ne serrait arrivé s'il n'avait pas fais preuve de persévérance. Il les avait étudier ces monstres et surtout le dragon et son fichu acolyte. Pas de haine malmenée, juste un dégoût pour cet être masqué associé étroitement à celui qu'il haïssait. Nul doute que sa rixe nocturne fut contre lui, le soir où ils s'étaient mutuellement embroché d'une dague. Un combat très difficile qu'il avait mené dans ce bureau trop étroit et il crut ressentir la douleur émaner de sa cicatrice.
Ils arrivèrent au campement d'une base de rebelle, des nomades qui se plaisaient à vivre en nature. Ils avaient établis leur camps à l’abri des regards dans un vallon niché dans une chaîne de montagne.C'était l'endroit le plus près et sûr à leur connaissance. Ils n'eurent pas de mal à entrer en contact avec eux afin d'être ralliés.